Tu seras ma beauté de Gwenaële Robert / Rentrée littéraire 2017

Résumé de l’éditeur : Lisa, une professeure de sport au physique parfait, ne perd pas de temps en grands discours. C’est une femme directe. Mais lorsqu’elle rencontre, lors d’un salon du livre, Philippe Mermoz, séduisant auteur à succès, elle pressent que sa seule beauté ne suffira pas. Elle demande à Irène, une collègue de français à l’apparence ordinaire, éprise de littérature, d’écrire à sa place quelques lettres destinées à le charmer. Irène accepte, se prend au jeu, et voilà que ses jours monotones, un peu tristes – un mari notaire, un enfant qu’elle n’arrive pas à avoir –, s’en trouvent profondément bouleversés. La correspondance s’intensifie, devient intime, se prolonge. Jusqu’à ce que Lisa, perdant patience, décide de retrouver l’écrivain pour une nuit… Irène sombre dans le désarroi. Peut-elle continuer à vivre comme avant ?

Pour son premier roman adulte, Gwenaële Robert ne s’attaque pas à l’exercice le plus simple. En effet, avec Tu seras ma beauté, elle nous propose une réécriture moderne du célèbre Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand. N’ayant jamais eu l’occasion de lire le roman original, j’ai parcouru un résumé détaillé avant de commencer ma lecture afin de me remémorer l’histoire. L’autrice nous propose ici un véritable hommage à la littérature ainsi qu’à l’écriture. Au fil des pages, on ressent une certaine nostalgie envers les relations amoureuses épistolaires. Gwenaële Robert signe une romance contemporaine joliment menée.

L’autrice reprend les éléments principaux de la pièce d’Edmond Rostand. Cependant et à première vue, cette réécriture me semble plus gentillette et surement moins tragique que la pièce d’origine. Malgré tout, je lui ai trouvé un charme certain et notamment grâce au personnage d’Irène et de ses pensées. On retrouve bien entendu des références à quelques dialogues de Cyrano de Bergerac. Le titre du roman fait d’ailleurs parti d’une strophe pleine de sens et qui regroupe tout l’enjeu de l’histoire originale mais aussi de ce roman-ci. Le seul bémol à mon sens réside dans la description du personnage de Lisa qui est beaucoup trop stéréotypé à mon gout.

Le premier roman adulte de Gwenaële Robert est plutôt réussi. C’est un bel hommage à Cyrano de Bergerac mais aussi à la littérature et à l’écriture en général. A mon sens, il ne manque plus que davantage de subtilités dans les descriptions de certains personnages pour optimiser tout le potentiel de l’autrice. Je continuerais de suivre les parutions de cette dernière, c’est certain!

Merci Gwenaële de m’avoir fait parvenir votre dernier roman.

Sortie le 24 août 2017.

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Deux sœurs de Elizabeth Harrower

Résumé de l’éditeur : Après Un certain monde, très remarqué par la presse et les libraires, Rivages poursuit la découverte de ce génie méconnu des lettres australiennes avec un nouvel inédit, Deux soeurs, roman psychologique qui plaira aux fans de Daphné du Maurier. Clare et Laura décident de fuir leur terrible famille grâce à Felix, un homme charmant qui se présente en bienfaiteur. Mais l’homme se révèle d’une grande cruauté au fil du temps, manipulateur et tyran. Best-seller en Australie, ce livre s’impose comme un classique instantané.

Petit à petit, je découvre de nouveaux titres et de nouveaux auteurs de la littérature australienne. Deux sœurs est un roman paru en 1966 mais traduit et édité seulement maintenant en France. Même s’il ne s’agit pas du cœur du roman, le contexte se devine par quelques détails distillés ici et là. Elizabeth Harrower nous entraine dans les années 40 où la guerre fait doucement son apparition loin des terrains d’actions armées. Après le départ de leur mère qui ne leur prête guère d’attention, Laura se marie par défaut à Felix. Elle entraine avec elle sa sœur, Clare. Elles se retrouvent donc vite embourbées dans une situation bien délicate.

En effet, les voilà soumises à un homme odieux et franchement pitoyable. Il se laisse berner en affaire et transfère ses frustrations sur les deux sœurs. Les visions de ces dernières s’affrontent. Laura se soumet, ne voit aucun avenir ailleurs et trouve des excuses à autrui ainsi qu’à elle-même. Tandis que Clare fait preuve d’une soif farouche de liberté et de changer sa vie. Malheureusement, ces personnages manquent de relief pour réellement s’attacher à eux et ressentir de l’empathie pour leur sort. Leur psychologie n’est pas assez poussée selon moi. Finalement on ressort de cette lecture en ayant l’impression de n’avoir fait que la survoler.

Ce fut une lecture en demi-teinte en ce qui me concerne. Pourtant elle partait bien avec un contexte intéressant, un glissement progressif vers un supplice psychologique et une tension palpable. Cependant, je ne me suis pas suffisamment attachée aux personnages pour totalement apprécier ce roman.

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Si j’avais su que tu deviendrais si belle, je ne t’aurais jamais laissée partir de Judy Chicurel

Résumé de l’éditeur : Depuis sa rue de Comanche Street, à Long Island, Katie Hanson fait partie de cette jeunesse qui regarde de loin le rêve américain. Alors qu’en 1972 commence son dix-huitième été, que les soirées rallongent, que les rues et la plage s’animent, elle a le sentiment que sa vie reste en suspens. Ses pensées sont ailleurs, tournées vers sa mère qui l’a abandonnée, et vers Luke qu’elle aime secrètement et qui revient, transformé, de deux ans au Vietnam. Entre les confidences de ses meilleures amies et les soirées au bar de l’hôtel Starlight ou le jukebox entonne les classiques de l’époque, il y a pourtant de quoi la divertir. Mitch, vétéran à la jambe de bois qui noie son traumatisme dans l’alcool, y a élu domicile. Tous deux se lient d’amitié. Sous la chaleur écrasante et moite, le temps semble suspendu et propice à la réflexion sur la route à prendre, sur ceux qui nous entourent et que l’on va quitter. Avec toute sa fragilité et sa fantaisie, Katie porte à bout de bras ce roman poétique et émouvant qui évoque ces vieux Polaroïd aux couleurs défraîchies que l’on regarde avec nostalgie et tendresse.

J’aime les romans américains et plus particulièrement ceux empreints de mélancolie et d’un réalisme fort. Celui-ci en fait partie. Sous couvert d’une plume franche et dynamique, Judy Chicurel nous propose un instantané d’un certaine époque dans une petite bourgade de bord de mer de la côte Est des États-Unis. Nous sommes en 1972 et nous assistons aux dernières semaines de lycée de Katie mais aussi à l’été qui suit. Cette période est censée être synonyme de changement mais pour notre héroïne, les choses sont plus compliquées. Elle se cherche et voit les autres évoluer dans le bon sens comme dans le mauvais. Son abandon par sa mère est une vraie blessure qu’elle va devoir gérer.

Ne vous laissez pas duper par le paysage de carte postale de la couverture, le ton de ce roman est sans équivoque. C’est une jeunesse perdue et en proie à tous les extrêmes qui nous est donnée à voir. La guerre du Vietnam est toujours présente en filigrane. On comprend qu’elle est une grande cause de désillusion pour toute une génération. Une certaine jeunesse a été utilisée pour finalement être laissée pour compte une fois rentrée au pays. Certains choix politiques ne sont pas anodins et font de villes autrefois prisées, des ruines désertées où la misère s’accroit. C’est donc une Amérique en déclin qui nous est dépeinte loin du mythe du rêve américain où tout est possible.

Avec son premier roman Judy Chicurel prend le parti de faire un arrêt sur image d’une certaine époque des États-Unis. J’ai totalement adhéré à ce choix qui m’a semblé plein de sens. Elle décrit très bien une jeunesse entre désillusion et envie d’ailleurs. J’ai aimé ce roman notamment pour son réalisme. Une autrice à suivre, c’est certain!0_EvOVrnVous aimerez aussi découvrir :

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Bilan de mes lectures : JUIN 2017 ~ Lectures à venir : JUILLET 2017

Le mois de juin est passé à une vitesse affolante! J’ai été bien occupée : passage d’un oral de concours de la fonction publique territoriale (que j’ai eu!), réflexion autour de notre futur déménagement, organisation pour quelques jours de repos en juillet, de bons moments en famille, de chouettes loisirs et beaucoup de choses à gérer au travail. Malgré ma participation au mois anglais, le bilan lecture reste assez mince avec seulement trois livres lus mais quels livres!

Nombre de livres lus : 3

Nombre de pages lues : 1615


(Pour lire les chroniques disponibles, cliquez sur les couvertures)

La carrière du mal de Robert Galbraith, éd. Le livre de poche, 736 p.

Quel 3e tome pour Cormoran et Robin! Robert Galbraith (aka J. K. Rowling) a réussi un tour de force en surprenant son lecteur à plusieurs reprises lors de cet opus et notamment en intégrant des chapitres du point de vue d’un coupable particulièrement retors. L’intrigue touche personnellement nos deux héros que nous apprenons davantage à connaitre. Le lecteur est embarqué dans un bien sombre tourbillon.

5/5

Retour à Brideshead de Evelyn Waugh, éd. Robert Laffont, 624 p.

Je suis ravie d’avoir enfin découvert ce roman devenu un classique de la littérature britannique. Il s’agit d’une lecture douce-amère, moderne et audacieuse pour l’époque. Evelyn Waugh déploie plusieurs ambiances qui se succèdent et décrit une aristocratie anglaise en déclin. La galerie de personnages est excellente tout comme les grandes thématiques développées (l’homosexualité, la critique de la religion catholique).

5/5

Le secret de Chimneys de Agatha Christie, éd. Le Masque, 255 p.

Déjà le sixième Agatha Christie de l’année! Au programme de cette nouvelle enquête de la Reine du crime : un jeune héros épris d’aventure, des énigmes politiques, des disparitions louches et des faux-semblants. Des preuves devront être recoupées et examinées pour clore cette affaire. Le superintendant Battle qui est introduit discrètement dans ce roman n’est pas sans faire penser à un certain Hercule Poirot.
4/5

LECTURES EN COURS

    

LECTURES PRÉVUES EN juillet

         

        

Je vous souhaite un TRÈS BEAU MOIS DE JUILLET ET DE TRÈS BELLES VACANCES!

Fanny