Les âmes englouties de Susanne Jansson

Résumé de l’éditeur : Pour travailler à sa thèse de biologie, Nathalie retourne vivre dans sa région natale, au coeur d’une Suède humide et reculée. Dans la petite maison qu’elle habite en forêt, elle se laisse rappeler à son enfance douloureuse, à l’époque où la disparition de la jeune Tracy avait inauguré une succession de drames. Un jour, un cadavre est retrouvé dans la tourbière. Dix années auparavant, déjà, une jeune fille momifiée avait été découverte au même endroit. Bientôt, de nouveaux cadavres affleurent. Alors que la police se met en quête d’un serial killer, Göran, ancien professeur de physique, est convaincu que l’endroit est peuplé de revenants. Cette théorie intrigue aussi Maya, photographe judiciaire. Les trajectoires de Nathalie et de ces deux enquêteurs de l’ombre vont se mêler… et de nombreux secrets seront déterrés.

La Scandinavie, ses grands espaces, ses mythes et ses saisons si particulières nourrissent bien des envies de voyage. Cependant, ceci est sans compter les cadavres que l’on retrouve régulièrement dans la tourbière suédoise. C’est dans cette atmosphère que Susanne Jansson plante le décor de son premier roman. Elle signe un thriller d’ambiance où la nature est omniprésente et parfois impitoyable. Cette dernière donne autant qu’elle prend. Nous sommes également face à un roman psychologique où les personnages ont une place prédominante. Le mélange des genres est d’ailleurs assez intéressant et plutôt bien équilibré.

Susanne Jansson mixe croyances locales, atmosphère nordique, enquête policière et sciences. Néanmoins, ce roman n’a pas remporté totalement mon adhésion. En effet, je n’ai pas réussi à m’attacher à la plupart des personnages. Leur nombre en est peut-être la cause. Nathalie est bien la seule à avoir réussi à attirer mon attention. J’ai beaucoup aimé apprendre à la connaitre et à la découvrir. Sous sa maitrise scientifique, cette femme cache un passé douloureux ainsi qu’un sentiment d’inachevé. La tourbière va faire ressurgir d’anciens souvenirs pour le moins sombres. L’ensemble manque également de profondeur et d’originalité.

Vous l’aurez compris, ce premier roman est une lecture plutôt agréable sans être exceptionnelle. J’y ai retrouvé ce que j’apprécie dans ce genre de récit d’atmosphère : une ambiance bien particulière, une dose de sciences et des croyances locales. Cependant, l’histoire manque de profondeur et de personnages réellement marquants.

Lu dans le cadre du Grand prix des lectrices Elle 2019.

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Fanny

Interview d’auteur #4 – Lyliane Mosca nous parle de La vie rêvée de Gabrielle

Les Presses de la cité m’ont contactée afin d’interviewer Lyliane Mosca lors du salon littéraire Le livre sur la place à Nancy. C’est avec un grand plaisir que j’ai accepté cette entrevue. J’ai donc retrouvé l’écrivaine et Lætitia, l’attachée de presse de la collection Terres de France des Presses de la cité, le 8 septembre autour d’un verre sur la très belle place Stanislas. La romancière nous parle de son dernier roman : La vie rêvée de Gabrielle. Vous pouvez retrouver mon avis en cliquant ici. J’espère que cet échange vous intéressera et que vous souhaiterez ensuite vous pencher sur ce roman.

    

1. Pouvez-vous nous présenter votre parcours. Comment en êtes-vous venue à écrire ?

J’ai toujours eu envie d’écrire, depuis ma plus tendre enfance. Ensuite, j’ai fait autre chose, notamment du secrétariat. J’ai été licenciée de mon entreprise. Finalement, ce fut une opportunité puisque je suis rentrée dans un journal comme pigiste puis embauchée dans ce même journal. C’est le hasard mais j’avais toujours l’idée d’écrire en tête, cette envie. Quand j’ai été en retraite, mon rédacteur en chef m’a proposé de garder la page littéraire du dimanche de l’Est Éclair que nous avions créé. Je me suis dis que c’était peut-être le moment, j’ai donc commencé à écrire. J’ai eu de la chance, mon premier manuscrit, Les gens de Laborde, a été pris aux éditions De Borée. J’ai ensuite écrit sept romans au sein de la même maison d’édition. J’ai suivi Clarisse Enaudeau, d’abord directrice éditoriale chez De Borée puis éditrice de la collection Terres de France aux Presses de la cité. Mon rêve était d’être publié chez cet éditeur.

2. Comment avez-vous rencontré Pierre-Auguste Renoir ?

J’ai toujours aimé les impressionnistes. J’aime Renoir en particulier même si ce n’est pas le seul. Il se trouve qu’il avait une maison dans le département où j’habite. Là-bas, ils ont tout exploité. Ils ont fait une maison Renoir, un centre Renoir. Il venait en vacances à Essoyes, on connaît donc bien son histoire. Il a beaucoup peint le village. Par exemple, Les laveuses a été peint à Essoyes. Cela m’a permis de réapprendre des éléments sur l’artiste. Comme Gabrielle Renard est un personnage de mon département, je trouvais cela également sympathique de la mettre en lumière.

3. Écrire un roman historique nécessite un travail de recherche important, quelles sont les sources sur lesquelles vous vous êtes appuyée?

Je me suis appuyée sur la biographie du petit-neveu de Gabrielle Renard, Bernard Pharisien, qui est encore en vie. C’est un ancien enseignant, il est aussi historien. Il s’est penché sur l’histoire de cette grand-tante. Ils en parlaient beaucoup dans la famille étant donné la vie particulière qu’elle a eu, partie d’un petit village de Champagne. J’ai eu beaucoup de renseignements et d’anecdotes aussi. Cela m’a permis de construire mon personnage au plus près de la réalité. J’ai également lu le livre de Jean Renoir, Pierre-Auguste Renoir, mon père.

4. Gabrielle Renard est un personnage fort et charismatique. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre héroïne?

Dans le village d’Essoyes, tout le monde connaît son histoire. Elle choquait beaucoup par sa liberté et d’avoir poser pour un artiste. Ce n’était pas facile mais elle avait un tempérament volontaire et elle se moquait du qu’en-dira-t-on. Elle a mené la vie qu’elle a voulu. Elle a toujours gardé son franc-parler, son authenticité. Cela plaisait à tout le monde, aux artistes qui venaient. Elle leur faisait ses spécialités culinaires. Elle descendait en costume poser. Par contre, cela déplaisait à Madame Renoir qui en était un peu jalouse. Elle se chamaillait avec Pierre-Auguste de temps en temps mais ils avaient une complicité. Le mystère plane toujours sur la nature de celle-ci. Des réponses sont apportées par rapport à Jean même si en réalité nous n’en savons rien. Gabrielle a beaucoup materné Jean et ce dernier a beaucoup idéalisé Gabrielle. En fait, leur relation est plutôt plausible. On entre aussi dans les secrets de Renoir. Il a eu deux enfants cachés, Jeanne à qui il a laissé une rente et Jean.

Les laveuses (vers 1912)

5.  Dans ce roman, vous redonnez vie à des personnages ayant réellement vécus. Est-ce que cela ne vous a pas posé de difficulté?

Cela a été délicat au début car je n’avais jamais fait cet exercice, mais j’ai pensé que ce serait plus difficile. J’ai réinventé Gabrielle comme s’il s’agissait d’une connaissance. Je me suis tellement mise dans sa peau que je me sentais Gabrielle. J’ai tout vécu à ses côtés. Les sentiments que je lui prête sont assez justes je pense même si je me suis sûrement trompée sur certains points. Bernard Pharisien a lu le livre. J’avais le trac en lui laissant. A part quelques petits détails, il a adoré.

6. Il est beaucoup question du vieillissement de Pierre-Auguste Renoir. Il continue à peindre, à produire et à vendre énormément malgré son déclin physique. Quelle a été la corrélation entre sa production artistique et son vieillissement?

C’était terrible pour lui. C’est sa peinture qui l’a fait tenir aussi longtemps. On lui attachait les pinceaux sur les mains pour qu’il puisse peindre. On le poussait en chaise roulante. C’était très pénible. Sa peinture, c’était sa lumière. C’était ce but qui lui donnait le tonus pour vivre encore. Sans elle, il n’aurait plus rien. Sa femme est décédée, Gabrielle et ses enfants sont partis (et ont été blessés à la guerre). Sa peinture le maintient debout. Il est resté très simple tout en vendant très bien et très cher.

7. Pouvez-vous nous dévoiler vos habitudes d’écriture?

J’écris au calme l’après-midi en compagnie de mon chien et mon chat. Mes animaux sont tranquilles car ils savent que j’en ai pour un moment et que je ne vais pas m’en aller. Ils apportent des ondes positives. Ils me font du bien. J’écris régulièrement. C’est un moment que j’aime, c’est un moment magique. Je ne prends jamais de rendez-vous l’après-midi ou alors vraiment quand je n’ai pas le choix. Quand je suis absente, j’ai hâte de retrouver mon roman en cours. Les gens sont parfois étonnés de voir que je travaille encore.

Il m’arrive d’avoir des petits carnets quand il me vient des idées. Parfois, elles me viennent quand je ne m’endors pas bien. J’ai donc toujours un carnet près de mon lit. J’aime écrire des histoires compliquées où on s’interroge jusqu’à la fin. Je suis quelques fois un peu emmêlée dans mon scenario. Le nœud se démêle le soir ou le matin.

8. Quels sont vos futurs projets?

Le prochain roman sera très contemporain, je pense d’ailleurs rester dans ce genre dorénavant. Il ne sortira pas avant 2020 ou 2021. En réalité, j’ai un roman d’avance qui va paraître en 2019. La promesse du Bois-Joli est sorti en avant-première chez France Loisirs, il sera publié à nouveau aux Presses de la cité en 2019. C’est l’histoire d’une jeune fille qui vit avec sa grand mère, propriétaire d’une boulangerie qui périclite. Elle n’est pas très heureuse. Elle fait la rencontre de quelqu’un d’un peu plus âgé. Elle l’aime mais il a un secret. Il y a un coté un peu ésotérique. Elle est musicienne mais elle n’arrive pas à composer. Un jour, elle découvre une photo d’un des fusillés de la Seconde Guerre mondiale de Creney-près-Troyes, près de chez moi, et un contact s’établit entre eux. 53 fusillés, 53 érables plantés et 53 photos, c’est un très beau lieu de souvenir.

9. Pouvez-vous nous citer quelques romans qui vous ont marquée ?

Quand j’étais plus jeune, j’ai aimé lire Anna Karenine, Madame Bovary, les romans d’Henri Troyat, de la comtesse de Ségur, d’Alphonse Daudet, de la bibliothèque rose et de la bibliothèque verte. Un livre récent que j’ai beaucoup aimé : Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin. J’ai aimé le ton, le sujet ainsi que l’écriture. Yasmina Khadra, Éric-Emmanuel Schmitt, Didier van Cauwelaert et Philippe Besson sont aussi des auteurs que j’apprécie. Ce dernier m’avait d’ailleurs très bien préfacé l’un de mes livres, Une femme en mauve. C’est un roman choral à trois voix assez intimiste, il y a beaucoup de moi dedans.

Merci Lyliane Mosca de m’avoir accordé du temps, ainsi qu’à Lætitia pour cette belle proposition.

Fanny

La vie rêvée de Gabrielle de Lyliane Mosca

Résumé de l’éditeur : La vie de Gabrielle Renard est un roman. Un roman vrai et en couleurs qui commence en 1894, quand, toute jeune, elle quitte sa Champagne natale pour devenir bonne à Paris chez les Renoir. Sa beauté simple mais rayonnante lui vaut de poser bientôt pour le célèbre peintre. Également nourrice du petit Jean, le futur cinéaste, elle contribue grandement à son éducation. De cette complicité, de cette tendresse, Renoir saisit sur la toile les instants pleins de grâce. Gabrielle suit la famille au gré de ses pérégrinations et de ses secrets, et côtoie de grands artistes : Manet, Degas… Toujours disponible quand le maître la réclame comme modèle, toujours admirative, de plus en plus experte en art… Ainsi va la vie hors du commun de Gabrielle dans l’intimité de deux artistes majeurs du XXe siècle.

Pierre-Auguste Renoir, peintre impressionniste connu et reconnu, a été maintes fois raconté. Avec son dernier roman, Lyliane Mosca nous introduit dans le cercle Renoir par un biais inédit. En effet, elle nous propose de suivre les pas de Gabrielle Renard. Cette dernière quitte sa campagne champenoise pour entrer au service de la famille du peintre. Elle leur sera fidèle jusqu’à la fin de sa vie. Grâce à son écriture simple et vivante, la romancière nous fait partager le quotidien de tout ce petit monde entre Paris, Essoyes et la Côte d’Azur. C’est le récit d’une relation de confiance et de confidence avec Pierre-Auguste mais aussi de grande complicité avec Jean, l’un des fils et futur cinéaste.

Gabrielle est un personnage assez incroyable. Son naturel, son franc-parler et son authenticité lui attirent les sympathies de tous sauf de la femme de Renoir, Aline. Cette dernière la bat froid à la moindre occasion. Son destin est assez exceptionnel et hors du commun. Elle est domestique, cuisinière, infirmière, nourrice et surtout l’un des modèles fétiches de Pierre-Auguste. Son existence la mènera même à finir ses jours à Los Angeles dans le giron de Jean Renoir. Nous assistons également bien impuissant à l’hiver de la vie de Pierre-Auguste Renoir. La polyarthrite le fait souffrir et limite ses mouvements mais il garde toujours cette envie de peindre et de fixer la lumière et les couleurs sur la toile.

© RMN-Grand Palais (musée de l'Orangerie) / Hervé Lewandowski
Gabrielle et Jean (1895-1896)

Comme vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce roman. Avec simplicité, un certain charme et une tendresse pour ses personnages, Lyliane Mosca nous dévoile le quotidien des Renoir, des anecdotes méconnues mais aussi un très beau portrait de femme au destin étonnant. Je suis ressortie enchantée de cette lecture tout en ayant l’impression d’avoir appris beaucoup. J’ai eu la chance d’interviewer l’écrivaine lors du salon Le livre sur la place à Nancy. La transcription devrait arriver sous peu sur le blog.

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Fanny

 

Le cercle de pierre, Tome 1 : Le chardon et le tartan de Diana Gabaldon

Résumé de l’éditeur : Ancienne infirmière de l’armée britannique, Claire Beauchamp-Randall passe des vacances tranquilles en Écosse, où elle s’efforce d’oublier les horreurs de la Seconde Guerre mondiale auprès de son mari, tout juste rentré du front… Au cours d’une promenade sur la lande, la jeune femme est attirée par des cérémonies étranges autour d’un menhir. Elle s’en approche, et c’est alors que l’incroyable survient : Claire est précipitée deux cents ans en arrière. 1743. L’Écosse traverse une période troublée. Les Highlanders fomentent un nouveau soulèvement contre l’occupant anglais. Claire se retrouve plongée au cœur d’un monde inconnu, fait de violences et d’intrigues politiques qui la dépassent. Heureusement, sa route croise celle de Jamie Fraser, un Écossais au grand cœur. Happée par cette nouvelle vie palpitante, Claire saura-t-elle revenir à son existence d’autrefois, désormais si lointaine ?

Je souhaitais découvrir la célèbre série de romans de Diana Gabaldon depuis un moment déjà. A tel point qu’il y a plusieurs années, j’ai acheté d’occasion quatre intégrales regroupant à chaque fois deux tomes publiées aux Presses de la cité. J’ai donc lu le premier opus en avril : Le chardon et le tartan. J’ai passé un bon moment de lecture dans l’ensemble. Le contexte spatio-temporel de l’Écosse du XVIIIe siècle fut une découverte totale pour moi. J’ai beaucoup aimé parcourir les petits détails de la vie quotidienne dans ce pays et à cette époque grâce à la plume assez dense de Diana Gabaldon. J’ai notamment apprécié d’en apprendre davantage concernant les plantes médicinales et leurs usages dans un monde où la médecine (et l’hygiène…) n’en est qu’à ses balbutiements.

Nous faisons la connaissance de Claire, une jeune femme de la première moitié du XXe siècle, qui se retrouve propulsée au XVIIIe siècle lorsqu’elle traverse le cercle de pierre de Craigh na Dun. J’ai apprécié cette héroïne naturelle et spontanée. C’est une femme forte qui ne se laisse pas marcher sur les pieds! Les anachronismes qu’elle véhicule apportent une touche d’humour très agréable. Par contre, j’avoue avoir eu du mal à m’attacher à Jamie. Il m’a semblé parfois insaisissable et machiste. Vous me direz que c’était surement le cas d’une grande majorité des écossais du XVIIIe siècle mais il m’a parfois agacée. Second bémol : les scènes de sexe sont trop présentes à mon goût et n’apportent strictement rien.

Malgré les deux bémols cités ci-dessus, j’ai passé un bon moment de lecture en compagnie de la plume addictive de Diana Gabaldon. J’ai apprécié ma plongée dans l’Écosse du XVIIIe siècle aux côtés de Claire. Je suis en train de lire le tome 2 (Le Talisman) qui m’entraine dans la France de Louis XV au cœur des tractations concernant le trône d’Écosse. Je me régale!

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Fanny

Les heures lointaines de Kate Morton

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Résumé de l’éditeur : Lorsqu’elle reçoit un courrier en provenance du Kent qui aurait dû lui arriver cinquante ans auparavant, Meredith Burchill révèle à sa fille Edie un épisode de sa vie qu’elle avait gardé secret jusqu’alors. En septembre 1939, comme beaucoup d’autres enfants, Meredith avait été évacuée de Londres et mise à l’abri à la campagne. Recueillie par des aristocrates du Kent dans le château de Milderhurst, elle était devenue l’amie de l’excentrique et talentueuse Juniper, la cadette de la famille. Pourquoi Meredith a-t-elle dissimulé son passé à sa propre fille ? Et pourquoi n’est-elle pas restée en contact avec Juniper, devenue folle après avoir été abandonnée par son fiancé ? Afin de reconstituer le puzzle de son histoire familiale, Edie se rend au château de Milderhurst dont les vieilles pierres cachent plus d’un secret.

J’ai découvert Kate Morton il y a quelques mois avec son dernier roman paru en France, L’enfant du lacLes heures lointaines dormait dans ma pile à lire depuis plusieurs années. Je suis très heureuse de m’être lancée dans la lecture de cette belle brique et d’autant plus qu’il s’agit d’un très bon roman. A mon sens, les premières pages ne sont pas les meilleures. L’écriture d’entrée hyper-descriptive m’a quelque peu oppressée. Cependant, cette sensation s’est vite estompée. En effet, une fois le roman et le suspens bien installés, on ne souhaite qu’une chose : continuer sa lecture pour en découvrir toujours davantage. Plus Kate Morton avance dans son récit et meilleur c’est. Tous les détails sont finalement un délice à découvrir. L’auteure possède un véritable don pour épaissir ses intrigues autour de secrets de famille et de révélations.

J’ai aimé découvrir les personnages qui ont pris vie sous mes yeux. J’avoue avoir eue une préférence pour les trois sœurs Blythe avec qui j’ai remonté le temps. La demeure de Milderhurst est un protagoniste à part entière qui vit et évolue au fil du temps mais surtout qui cache de lourds secret. Bien sûr, pendant ma lecture je n’ai pu m’empêcher de penser à Jane Eyre de Charlotte Brontë ou encore à Rebecca de Daphné du Maurier. On retrouve ici une ambiance gothique avec cette grande demeure parfois insondable, ces mystères, cette disparition inquiétante et cette dose de noirceur par moment. Kate Morton nous parle aussi des relations parfois complexes entre une mère ou un père et sa fille. Cette recherche d’attention ou encore de fierté se fait sentir tout au long du roman. C’est aussi le poids de la famille, des traditions et de l’héritage qui est évoqué.

Après un petit temps d’adaptation, ce roman bien construit et prenant a su me convaincre. Le schéma du va et vient entre passé et présent me plait toujours beaucoup. J’avoue l’avoir préféré à L’enfant du lac dont les coïncidences improbables, sans gâcher ma lecture, m’avaient quelque peu chagrinée.

Lu en lecture commune avec Élodie.

Lu dans le cadre du Cold Winter Challenge.

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Fanny

Retour à Peyton Place de Grace Metalious

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Résumé de l’éditeur : Années 1950. Nouvelle-Angleterre. Après des débuts mouvementés, Allison MacKenzie connaît la gloire : son premier roman, Le Château de Samuel, est un immense best-seller. Mais le succès, si exaltant soit-il, peut avoir un goût amer quand l’adulation de la presse se mue en harcèlement quotidien. Seul l’amour clandestin qu’elle vit à New York avec Lewis, son éditeur, lui paraît sincère. Afin de se préserver, Allison se réfugie à Peyton Place, où vit toujours sa mère, Constance. C’est cependant à la haine de toute la ville qu’elle va se heurter une fois encore. Une haine féroce attisée par la jalousie…

Il y a un an, j’ai lu le premier opus de cette chronique acérée d’une petite bourgade des États-Unis. Très controversée à sa sortie en 1956, l’auteur a tout de même écrit la suite parue en 1959. Ce second roman est tout à fait différent du précédent. En effet, il est clairement autobiographique. Grace Metalious nous raconte la difficulté d’accepter un succès fulgurant ainsi que la critique parfois dure et acerbe par le biais de son héroïne Allison MacKenzie. Nous ne sommes plus uniquement dans un huis-clos à Peyton Place. Nous suivons Allison entre cette ville et New-York où une nouvelle vie et de nouveaux horizons s’ouvrent à elle.

Nous retrouvons Peyton Place comme nous l’avions laissé dans le premier opus. Les secrets, les commérages, les jalousies et les complots sont toujours de mise. Certains personnages secondaires sont toujours aussi agréable à détester. On voit l’évolution de chacun. J’ai d’ailleurs eu une sympathie particulière pour Selena que la vie n’épargne pas. De nouveaux protagonistes font également leur apparition. Grace Metalious défend ici les femmes et toutes les personnes qui ne cadrent pas avec une certaine normalité de façade. C’est très bien écrit. Ce livre se lit tout seul et très rapidement. Il manque tout de même la fougue et l’impertinence du premier tome.

C’est une bonne lecture lorsqu’on souhaite prolonger le voyage à Peyton Place. Ce second roman n’a certes pas le même ton coupant que l’original mais reste très agréable à lire. J’ai apprécié de retrouver Allison, sa famille mais aussi certains personnages secondaires. Les éléments autobiographiques sont une vraie valeur ajoutée.

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Fanny

L’enfant du lac de Kate Morton

9782258115644Résumé de l’éditeur : 1933. Comment Theo Edevane, adorable poupon de onze mois, a-t-il pu disparaître durant la nuit de la Saint-Jean ? Les enquêteurs remuent ciel et terre, mais l’enfant demeure introuvable. Pour les parents comme pour les filles Edevane, la vie ne sera plus jamais la même après ce drame. La maison du lac, la propriété tant aimée, est fermée et laissée à l’abandon. Soixante-dix ans plus tard, Sadie Sparrow, jeune détective londonienne en vacances dans les Cornouailles, curieuse et momentanément désoeuvrée, s’intéresse à cette mystérieuse disparition. Elle reprend l’enquête, au grand dam de l’une des soeurs aînées de Theo, Alice, devenue écrivain à succès.

Cela fait plusieurs années que je regarde les différents romans de Kate Morton avec envie. Le manque de temps associé à la taille importante de chaque opus m’a dissuadée d’en lire un jusqu’à maintenant. Ce roman-ci possède plusieurs histoires parallèles. Elles sont toutes reliées par un élément déterminant. Au départ, l’ensemble peut parait un peu fouillis mais très vite les pièces du puzzle s’assemblent. Il y a beaucoup de personnages qui évoluent dans des époques différentes. J’aime beaucoup ce genre de roman où l’on se promène dans le temps. Kate Morton sait maintenir son suspens et mener son lecteur par le bout du nez. Lorsqu’il pense détenir les clés du mystère, un rebondissement vient s’intercaler pour tout remettre en question.

Les personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires, sont tous attachants par bien des aspects. J’ai beaucoup aimé le cadre spatial de la Cornouailles (chère à mon auteur préféré Daphné du Maurier). Le contexte historique est aussi excellent car nous plongeons principalement dans les années 30 et 40. L’écriture de Kate Morton est très agréable à lire. Elle détaille beaucoup et notamment la psychologie de ses protagonistes. Si je devais pinailler, certaines coïncidences sont peut-être un peu improbables mais j’avoue que je me suis laissée très facilement porter. Les différentes révélations finales sont une libération pour les personnages mais aussi pour le lecteur qui découvre les conséquences d’un secret de famille.

J’ai passé de belles heures de lectures en compagnie de ce beau pavé. L’auteur australienne a su me convaincre et piquer ma curiosité concernant l’ensemble des personnages. Les heures lointaines est dans ma pile à lire depuis plusieurs années. Je n’en ai pas fini avec Kate Morton, c’est certain!

Lu dans le cadre de la masse critique de Babelio.

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Fanny

Le serpent et la perle de Kate Quinn

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Résumé de l’éditeur : Rome, 1492. La belle Giulia Farnese épouse le jeune et séduisant Orsino et croit que la fortune lui sourit. Mais elle découvre avec stupeur que son mariage n’est qu’un leurre, orchestré par l’influent cardinal Borgia, bien décidé à en faire sa concubine. Enfermée dans une prison dorée, espionnée par les serviteurs, Giulia peut compter sur le soutien de Leonello, un cynique garde du corps qui poursuit de sa vengeance un mystérieux tueur, et de Carmelina, cuisinière irascible au passé secret. Tandis que la corruption grandit au Vatican et que le nombre de leurs ennemis ne cesse de croître, Giulia et ses acolytes doivent faire preuve de ruse pour survivre dans le monde des Borgia. N’est pas intrigant qui veut…

Ma copinaute du blog Sans grand intérêt est une grande admiratrice de Kate Quinn. Elle m’a maintes fois conseillée de lire ses romans. L’occasion s’est présentée, je n’ai donc pas hésité une seule seconde. Me voilà parti pour un voyage dans le temps direction le XVe siècle italien. Les chapitres sont longs. Dans chacun d’entre eux trois personnages interviennent : Giulia Farnese, Carmelina Mangano et Leonello. Avant le début du récit, une longue liste de personnages nous est exposée. Il y a de quoi impressionner et faire peur au lecteur ! Mais rassurez-vus, Kate Quinn les introduit avec beaucoup de facilité et fait en sorte que le tout reste limpide. Le mélange d’intrigue de cours et de manœuvres matrimoniales fonctionne bien. Je regrette seulement qu’il m’ait parfois manqué d’un fil conducteur. Je me suis régulièrement demandée où l’auteure souhaitait en venir.

La reconstitution historique est excellente. Je ne suis pas particulièrement passionnée par le XVe siècle italien mais l’auteure a su attirer mon attention. Les décors, les paysages, les descriptions culinaires et les détails concernant les us et coutumes sont un régal à lire. Les heures de recherches historiques ont dû être nombreuses. Le mélange de personnages réels et fictifs est intéressant. La maitresse du pape Alexandre VI, Giulia, a réellement existé. J’ai apprécié découvrir son histoire. Les trois personnages principaux sont attachants. Nous les suivons dans leur péripétie et nous apprenons à les connaitre avec beaucoup d’intérêt. Le tout est très bien écrit d’une façon imagée qui permet une véritable immersion. Les scènes d’action et de rebondissement ne sont pas en reste. Le cliffhanger finale est énorme et promet un tome suivant des plus palpitants.

Malgré un fil conducteur parfois tenu, j’ai bien accroché à cette fresque historique. C’est un tome introductif qui nous présente trois personnages de condition bien différente. La reconstitution historique est superbe et les multiples rebondissement donnent du rythme. Je serais surement au rendez-vous pour la suite.

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Fanny

Le Cercle de Dinas Bran de Sophia Raymond

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Résumé de l’éditeur : Survivante du tsunami de 2004, Anna Jensen a été déclarée cliniquement morte pendant quelques instants lors de son hospitalisation. Depuis, la graphiste parisienne est hantée, la nuit, par d’angoissantes visions de l’enfer et par l’image d’une jeune mariée enterrée vivante. Aidée par Will Aberdeen, journaliste new-yorkais enquêtant sur les expériences de mort imminente, elle cherche à comprendre le sens de ses cauchemars. Traqués par de mystérieux tueurs professionnels, Will et Anna se lancent sur les traces d’un secret ancestral mêlant magie druidique et croyances ésotériques. Leur soif de vérité va rapidement se transformer en course contre la mort.

Dès le début l’auteure nous plonge dans un univers de mystère, de tension et de danger avec notamment les thèmes abordés comme les expériences de morts imminentes, le tsunami de 2004, les documents datant du XVIIIe siècle et des morts violentes. Un beau et réussi mélange de fantastique, de mythologie celte et de thriller nous es présenté. Le tout est maîtrisé et crédible. Sophia Raymond introduit divers personnages dans des époques très différentes. Très vite, je me suis posée plein de questions quant au chemin que voulait nous faire prendre l’auteure et sur les liens qui unissent les personnages. Les différentes histoires nous semblent parallèles mais finissent par se rejoindre pour ne faire plus qu’une. Le fait que l’intrigue prenne comme point de départ des faits réels (tremblement de terre de Lisbonne, tsunami de 2004, etc.) est une vraie valeur ajoutée.

Toutes les pièces de ce puzzle se mettent en place au fur et à mesure. En effet, de chapitre en chapitre, nous voyageons entre le XVIIIe siècle où nous rencontrons Estralla et Thomas de Trécesson et le temps présent où nous suivons Will et Anna dans leur quête très personnelle. Mais nous voyageons aussi géographiquement entre Lisbonne, Paris, New-York, le Pays de Galles et la Bretagne. Un point m’a cependant paru manquer de crédibilité. En effet, nos deux héros sont souvent gravement blessés lors d’affrontement mais n’en garde aucune séquelle même lorsque le surnaturel n’intervient pas. J’aurais aimé qu’ils morflent un peu plus afin de donner du réalisme et éviter un trop plein de « tout est bien qui finit bien ». Je pense que ceci aurait apporté une plus grande profondeur.

Malgré un souci de crédibilité dans l’absence de séquelles après des affrontements violents, j’ai bien accroché à ce premier roman. Le passé et le présent ainsi que le surnaturel sont bien ficelés et forment un roman intéressant. Dès les premières pages j’ai été intriguée et j’ai voulu connaitre les tenants et les aboutissants de ce thriller.

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Fanny

Peyton Place de Grace Metalious

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Résumé de l’éditeur : Etats-Unis, années 40. Peyton Place est une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, aux apparences tranquilles. Le paysage est en réalité moins glorieux : derrière les façades proprettes des demeures victoriennes ou celles plus vétustes des maisons des faubourgs, de nombreux drames se jouent. Dans les beaux quartiers, la jeune Allison ignore tout du secret qui entoure sa naissance et du passé sulfureux de sa mère, la belle et froide Constance McKenzie. Tout ce qui lui importe pour le moment est l’amitié de la jolie Selena Cross, issue des taudis de la ville et qui subit les violences d’un beau-père alcoolique…

En Nouvelle-Angleterre, Peyton Place est une petite bourgade américaine imaginaire. Le récit débute en 1937 pour prendre fin en 1943. Grace Metalious met en place une ville qui parait banale dans les premières pages. Cependant elle ajoute avec brio du piment et secoue le tout pour en faire une critique acerbe de la société américaine des années 30 et 40. Le tout est bien écrit. L’auteure sait accrocher son lecteur et lui donner envie de savoir la suite des événements. Les rebondissements sont également nombreux. Il s’agit d’un beau pavé (presque 600 pages) qui se lit sans problème. Les chapitres sont courts et relancent sans cesse le rythme. L’écriture est acérée et franche. L’auteure n’épargne rien à ses personnages : ni les cas de conscience, les accidents, les violences, les trahisons.

Deux camps s’affrontent : les plus pauvres vivants dans des cabanes faites de bric et de broc dans une sorte de bidonville et les plus riches installés dans des rues cossues. Nous suivons tour à tour plusieurs protagonistes. Les points de vue sont donc multiples et permettent de découvrir le récit sous des angles bien différents. Il y a des personnages que j’ai préféré suivre : Allison MacKenzie, Selena Cross, Constance MacKenzie ou Matthew Swain. On se régale de tous ces petits vices, de toutes ces rumeurs et de certaines situations franchement ridicules. Par contre, à certains moments le lecteur rigole beaucoup moins tellement le tragique est présent. L’auteure brasse de nombreux thèmes : l’adolescence, les premières amours, la pression sociale, la place de la femme.

C’est un roman bien mené et sans langue de bois. La critique acerbe de la société y est très présente ainsi que certains thèmes difficiles. Les personnages sont pour la plupart attachants. Je comprends très bien qu’au moment de sa sortie dans les années 50 ce roman ait pu choquer.

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Fanny