Résumé de l’éditeur : Au printemps 1938, l’Autriche n’est plus un havre de paix pour les juifs. Elise Landau, jeune fille de la bonne société viennoise, est contrainte à l’exil. Tandis que sa famille attend un visa pour l’Amérique, elle devient domestique à Tyneford, une grande propriété du Dorset. C’est elle désormais qui polit l’argenterie et sert à table. Au début, elle se fait discrète, dissimule les perles de sa mère sous son uniforme, tait l’humiliation du racisme, du déclassement, l’inquiétude pour les siens, et ne parle pas du manuscrit que son père, écrivain de renom, a caché dans son alto. Peu à peu Elise s’attache aux lieux, s’ouvre aux autres, se fait aimer… Mais la guerre gronde et le monde change. Elise aussi doit changer. C’est à Tyneford pourtant qu’elle apprendra qu’on peut vivre plus d’une vie et aimer plus d’une fois.
Le manoir de Tyneford m’a offert une jolie parenthèse au milieu de mes lectures du Grand prix des lectrices Elle 2019. Ce livre dormait dans ma pile à lire depuis des années. J’avoue ne pas bien saisir comment un tel ouvrage a pu y rester aussi longtemps. Bref, passons maintenant aux choses sérieuses. Le roman débute à Vienne durant la période charnière d’avant-guerre. Les tensions grimpent et la haine envers une partie de la population commence à se faire sentir. C’est le moment pour Élise de tout quitter et de se mettre au service d’un manoir anglais en tant que bonne. Natasha Solomons décrit le déracinement, l’inquiétude mais aussi l’urgence de ces temps troublés avec beaucoup de sensibilité.
La romancière possède un style simple mais non dénué d’un certain charme. Il n’a donc pas été difficile de se laisser porter. J’aime de toute façon beaucoup l’ambiance so british que propose ce genre de roman. Le contexte spatio-temporel est bien rendu que ce soit du point de vue de l’Histoire que des descriptions du littoral du Dorset, ses falaises, sa mer capricieuse et ses manoirs majestueux. Les personnages ne sont pas en reste et sont aussi charismatiques qu’attachants. Le dénouement m’a plutôt surprise par sa rapidité, à tel point que je ne sais toujours pas s’il me séduit ou non. L’art est toujours présent dans les récits de Natasha Solomons. Ici, la musique, l’écriture et la littérature font partie intégrante de l’intrigue.
Récit historique, initiatique et romantique, Le manoir de Tyneford m’a beaucoup plu. J’ai particulièrement apprécié le style simple mais expressif de Natasha Solomons malgré une fin étonnante. Je retiendrais d’ailleurs les personnages attachants mais aussi les belles descriptions de la côte du Dorset. L’Histoire et les destins individuels se rejoignent pour nous offrir un roman prenant et non dénué de charme.
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Fanny