Folles de Django de Alexis Salatko / Rentrée littéraire 2013

Je vous retrouve aujourd’hui avec une biographie romancée qui se place directement en deuxième position dans l’ordre de préférence des romans de la rentrée littéraire que j’ai pu découvrir. Un livre excellent, passionnant, bien écrit, enrichissant et bien mené.

Alexis Salatko est habitué à cette exercice puisqu’il a déjà écrit plusieurs biographies romancées de personnalités comme Louis-Ferdinand Céline (Céline’s Band), Flannery O’Connor (Milledgeville, sanctuaire des oiseaux et des fous) ou encore Vladimir Horowitz (Horowitz et mon père). Ici l’auteur se penche sur le fondateur et la grande figure du jazz manouche : Django Reinhardt. Je connais déjà bien quelques-uns de ses morceaux. C’est une musique que j’apprécie et que je ne rechigne pas à écouter. J’ai donc été ravie de cette lecture qui m’a permis de comprendre les fondements de ce genre ainsi que la vie de son créateur et de son entourage. Avec ce roman, Alexis Salatko nous offre une plongée dans le milieu musical et plus particulièrement du jazz des années 1930 aux années 1950. Nous croisons le chemin entre autres de Jean Cocteau, Duke Ellington ou encore Louis Armstrong.

A travers le regard de trois générations de femmes, nous découvrons un homme qui aurait pu être également un véritable personnage de roman. Nous avons donc Maggie puis sa fille Jenny et enfin sa petite fille Dinah qui prennent chacune le relais et une place importante auprès de Django. Pour les deux premières ce sont même des relations plutôt ambiguës. Elles l’ont toutes soutenue à leur manière dans les moments de galère comme dans les moments de gloire. Maggie meurt en véritable héroïne durant la seconde guerre mondiale. Ce personnage m’a d’ailleurs beaucoup touché.

Django est un personnage plein de paradoxe : attachée à sa culture manouche tout en flambant grâce à des voitures américaines ou des vêtements pour le moins inattendus (chaussures avec un costume blanc ou encore foulard en soie). Nous découvrons aussi un caractère et une vision de la vie particulière. Même si parfois il a un culot pas croyable on finit par le pardonner car il a souvent grand cœur. Il s’agit d’un personnage vraiment sympathique vu de l’extérieur. Je dis ceci car à mon avis (et celui de l’auteur) travailler avec une personne comme lui devait demander beaucoup de patiente et de tolérance !

Alexis Salatko  apporte un ton et une écriture particulière grâce à l’utilisation de mots gitans, à un ton léger mais aussi très familier. Ceci nous rend ce grand personnage très proche de nous. L’auteur nous apporte également une analyse de la musique de Django : ses inspirations, son combat pour rejouer après la perte de ses doigts mais aussi ses doutes. Par contre, j’aurais bien aimé qu’à la fin l’auteur nous explique son travail de recherche, ses sources ainsi que la part de fiction de son roman.

Pour terminer, il s’agit réellement d’un bon livre pour en apprendre beaucoup sur Django Reinhardt en peu de pages et facilement. Son histoire résonne encore en nous après la lecture. Me voilà qui réécoute Minor Swing, Georgia on my mind ou encore son interprétation du 1er mouvement du concerto en ré mineur de Jean-Sébastien Bach : des mélodies devenues mythiques. En fait nous avons les avantages d’une biographie sans en avoir les inconvénients c’est-à-dire l’exigence et la grande attention que demande souvent leur lecture.

Merci aux éditions Robert Laffont, à Christelle ainsi qu’à Cécile pour l’envoi de ce roman.

Réécouter l’émission Le grand bain de France Inter : Alexis Salatko raconte Django 

Fanny

Des pêches pour Monsieur le Curé de Joanne Harris / Rentrée littéraire 2013

Ce livre fait suite au roman à succès de Joanne Harris : Chocolat. Vianne a continué sa vie mais loin de Lansquenet. C’est à Paris que nous la retrouvons à bord d’une péniche aménagée en habitation. Mais un évènement va quelques peu troubler sa vie. En effet, elle reçoit une lettre d’outre-tombe d’Armande lui sommant de revenir à Lansquenet car là-bas des gens ont besoin d’elle.

Nous voilà repartie pour Lansquenet mais cette fois les problèmes et les divergences sont beaucoup plus difficiles à gérer et assez délicats. En effet, nous assistons plus à une guerre entre deux religions : catholiques et musulmans. Cette communauté s’est installée dans un quartier de la ville. Mais quiproquos, incompréhensions et autres préjugés vont mettre le feu aux poudres.

Ce roman ne m’a pas vraiment emballé. Je pense que l’auteure met beaucoup de ses convictions personnelles en avant dans son roman. Ceci m’a gêné car soit le lecteur est d’accord avec ses idéaux soit pas du tout. Je trouve ce choix assez audacieux. Mais avec moi ceci n’est passé qu’à moitié. Je suis assez hermétique à toutes formes de religions donc c’est vrai qu’avoir sous les yeux 500 pages où ce thème est archi-présent a été un peu difficile. Mais heureusement l’auteure fait passer beaucoup de messages à mon avis positifs comme par exemple que bien souvent la religion n’est qu’un prétexte à la haine ainsi qu’un message de tolérance. Ceci m’a un peu réconciliée avec ce roman.

Le style de l’auteure est fluide et agréable. Mais malheureusement peu d’émotions sont passées… Cette fois-ci Monsieur le Curé est très attachant mais Vianne et ses filles beaucoup moins. D’ailleurs ces dernières, si craquantes, m’ont semblé être reléguées au rang de personnages secondaires alors qu’il y avait un véritable potentiel à les faire agir un peu plus.

Sur ce livre, la mise en page est bien pensée. Le roman est divisé en plusieurs grandes parties et sous le numéro de chaque chapitre un quartier de lune est dessiné. La couverture et le design sont vraiment très chouettes.

Pour finir, ce roman n’a pas su me séduire. Je n’ai pas retrouvé les qualités du premier roman. La tolérance à outrance à fini par m’agacer et m’exaspérer. Je pense que les convictions de l’auteure ont été trop présentes pour moi.

Merci aux éditions Charleston pour la découverte de ce roman.

Sortie le 26 août 2013.

Fanny

Le jardin blanc de Stéphanie Barron / Rentrée littéraire 2013

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En 2008, Jo Bellamy, paysagiste, se voit confier un travail particulier. En effet, un riche américain lui demande de reproduire à l’identique pour sa nouvelle propriété le célèbre Jardin Blanc de Sissinghurst (Royaume-Uni) appartenant à Vita Sackville-West et son mari Harold Nicolson. Une fois arrivée dans le Kent pour commencer ses relevés, elle fait une étrange découverte. Dans une cabane à outils elle retrouve un carnet qui renferme bien des mystères. Tout rappelle l’écriture et le style de Virginia Woolf, grande amie de Vita, mais les dates ne correspondent pas. Plusieurs questions se font jour : Et si Virginia Woolf ne s’était pas suicidée le 28 mars 1941 ? Pourquoi le grand-père de Jo s’est-il, lui aussi, donné la mort avant qu’elle ne parte pour l’Angleterre ?

Nous avons donc à faire à une réécriture de la mort d’une auteure célèbre du début du XXe siècle : Virginia Woolf. Je n’ai jamais lu un seul de ses romans. Autant vous dire que j’ai appris beaucoup de choses en lisant ce livre. Il est d’ailleurs très facile de démêler les faits historiques de la fiction pendant notre lecture. On en apprend également beaucoup sur la vie de Vita Sackville-West durant la seconde guerre mondiale ainsi que sur leur petite communauté d’intellectuels : le Bloomsbury Group.

Le gros point faible de ce roman est l’intrigue qui n’est pas particulièrement poussée ni très originale. Elle aurait surement mérité d’être un peu plus fouillée. En effet, nous sommes censés suivre les héros dans la recherche d’un fragment de document perdu. Or, leur progression est trop facile et les obstacles aisément surmontables. C’est dommage car il y a tout un contexte propice à la mise en place d’une aventure passionnante et haletante.

Stéphanie Barron a une écriture fluide et maitrisée. Cependant quelques tournures de phrases très localisées m’ont paru étranges à certains moments. Ceci est surement dû à la traduction. J’ai parfois eu du mal à bien identifier les liens entre les personnages entourant Vita et Virginia. Mais une fois le roman bien lancé, il n’y a plus eu de problème. L’auteure a une très bonne maitrise de l’horticulture. Elle décrit avec précision et une certaine admiration ce jardin blanc. Ces détails laissent rêveurs et m’ont fait voyager car j’ai retrouvé l’ambiance des jardins anglais. Dans le roman, il est clair que le jardinage est un exutoire et un pied de nez à la guerre qui fait rage et aux bombardements. Un joli paradoxe.

Il s’agit d’un bon roman servi par une belle écriture. Il est très certainement divertissant mais aurait mérité une intrigue davantage travaillée. Cependant il reste agréable à lire et les pages se tournent toutes seules malgré ses quelques petits défauts. Je retiendrais de ce livre des connaissances sur le Bloomsbury Group ainsi que les descriptions horticoles.

Merci aux éditions Robert Laffont – NiL, à Christelle ainsi qu’à Cécile pour l’envoi de ce roman.

Fanny

Le plus beau de tous les pays de Grace McCLeen / Rentrée littéraire 2013

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Résumé de l’éditeur : « Mon nom est Judith McPherson. J’ai dix ans. Lundi, il s’est produit un miracle. »
Judith McPherson n’a pas grand-chose dans la vie. Elle vit avec son père John au pied des montagnes, dans une ville de « fenêtres cassées et d’hommes aux dents cassées », dans un pavillon silencieux, plein de reliques poussiéreuses, de souvenirs de sa mère qu’elle n’a jamais connue. Si la ville est entièrement gouvernée par l’économie des usines, les McPherson vivent sous l’autorité de la sainte Bible. Ils appartiennent à une secte, les Frères, qui étudient quotidiennement le texte et effectuent tous les dimanches du porte-à-porte dans les rues environnantes pour avertir de l’imminence de l’Apocalypse.

Victime de brimades à l’école, Judith trouve du réconfort dans la création, loin des regards, d’un monde en miniature avec des montagnes de papier mâché et des rivières en film alimentaire, des champs de velours côtelé marron et un miroir pour la mer. Judith l’appelle « Le Plus beau de tous les pays », d’après une phrase tirée du livre d’Ézéchiel. Un soir, Judith a une idée. Peut-être que si elle fait tomber la neige dans le plus beau de tous les pays, il n’y aura pas d’école le lundi. Lorsqu’elle ouvre les rideaux de sa chambre le lendemain, le monde par-delà sa fenêtre est devenu blanc. Et désormais, Dieu se met à lui parler. C’est là que les ennuis commencent. Les miracles ultérieurs de Judith sont plus équivoques que la neige, et surtout moins contrôlés… Et bientôt, c’est la situation des McPherson, déjà en butte au mépris du reste de la ville, qui s’en trouve bouleversée. Mais, diable, pourquoi Judith a-t-elle précisément été choisie par l’Être suprême ? Et que souhaite-t-Il réaliser grâce à elle ?

Attention chronique coup de cœur pour un roman atypique mais magistral !

Judith est une héroïne attachante et très sensible. Elle cherche une échappatoire à la culpabilité de la mort de sa mère que lui fait ressentir la grande tristesse de son père. On la suit dans ses doutes, ses pensées, ses peurs mais aussi tout l’espoir ou le désespoir qu’elle a en elle. Nous nous rendons vite compte de la difficulté pour elle de s’adapter au monde extérieur, de sortir de sa bulle, de grandir. Ce roman nous parle de tolérance, de pardon mais aussi de la difficulté de s’adapter à une certaine société et à un monde d’adulte. Elle apprend aussi beaucoup de ces erreurs et cherche à les réparer. Le père de la jeune fille est au départ plutôt antipathique. Mais nous apprenons, au fil des pages et par le biais de Judith, à l’apprivoiser, à l’apprécier et même à avoir de la sympathie pour ce personnage plein de faiblesses. Il agit souvent avec brusquerie avec sa fille mais on finit par comprendre quelles tracasseries le hantent et la protection maladroite qu’il veut apporter à sa chère Judith.

L’auteure a une magnifique écriture fluide et s’adapte à son personnage de petite fille de dix ans qui évolue et réfléchit très vite. J’ai vraiment aimé la mise en forme du récit avec ses chapitres courts qui ne permettent aucun temps mort et laisse place à un rythme soutenu et à une tension qui monte crescendo. Nous avons là un véritable page-turner que je n’ai pas pu lâcher pendant deux jours. Il se lit très vite car la sympathie pour Judith est tellement grande que nous voulons absolument connaitre son destin et la suite des évènements. Certains d’entre vous savent que je suis carrément hermétique à toute forme de religion (mais je reste très tolérante envers les croyants). Dans ce roman les allusions bibliques sont très nombreuses, elles sont toujours amenées avec beaucoup de délicatesse et donnent un sens à l’histoire et aux évènements à venir car Judith est en contact régulier avec Dieu.

Un roman touchant, atypique, haletant avec un suspens qui grimpe. Judith et son père sont des personnages attachants mais aussi étonnants. A eux deux, ils possèdent une force incroyable. Je le conseille à tous pour les leçons apportées qui remettent les pendules à l’heure. Notre petite Judith nous donne à travers sa vision des choses une belle leçon de vie. A lire et à réfléchir ensuite.

Merci aux éditions Robert Laffont – NiL, à Christelle ainsi qu’à Cécile pour l’envoi de ce roman.

0_EvOVrn Fanny

Chocolat de Joanne Harris / Rentrée littéraire 2013

Vianne, sa petite fille Anouk et Pantoufle (le lapin imaginaire de cette dernière) ne cessent de déménager aux grés des envies jusqu’au jour où elles posent leur valise dans la petite bourgade française de Lansquenet-sous-Tanne. Elles vont subir préjugés et boycott de leur boutique de chocolats. Mais elles vont aussi et surtout faire de belles rencontres et changer les habitudes figées et les mentalités des habitants de cette petite ville.

Avec ce roman, nous lisons un récit à deux voix. La plupart du temps nous avons le point de vue de Vianne. Mais quelques chapitres nous dévoilent les pensées du curé du village : Mr Reynaud qui tente de mener son troupeau dans la voie de la rédemption même par des moyens pas très catholiques. Tout oppose ces deux personnages. On finit tout de même par sentir un glissement au fil du récit dans la façon de voir les choses du prêtre avec une fin en apothéose pour lui.

Chaque personnage secondaire représente un stéréotype : le mari violent, la bigote, l’enfant timide surprotégé par sa mère, etc. Le personnage qui m’a le plus touché est Guillaume. Il s’agit d’un vieil homme qui tente de casser sa solitude grâce à la présence de son chien. Il est vraiment touchant et est parfois moqué. Tout ceci le rend vraiment attendrissant.

Le chocolat et l’ésotérisme sont omniprésents et ne font qu’un puisque Vianne fait des divinations dans le chocolat et prédit les gourmandises préférées de chaque personne. D’ailleurs, j’ai parfois ressenti quelques longueurs pendant ma lecture à cause de passages qui n’ont pas vraiment d’utilité et en particuliers les passages ésotériques et de réflexions intérieures de Vianne.

Un roman qui m’a plutôt plus dans l’ensemble et qui est assez original grâce notamment à la plume délicate de l’auteure. Il est au final doux amer comme peut l’être le chocolat.

Merci aux éditions Charleston pour la découverte de ce roman.

Sortie le 26 août 2013.

Fanny

Du nouveau dans ma PAL #5 ~ SPECIAL VACANCES

Me voilà de retour avec ce rendez-vous spécial « vacances ». En effet, je vous présente ci-dessous mes nouvelles acquisitions livresques que je vais emmener en vacances pour ma semaine dans le sud dans plusieurs jours. Comme souvent avec moi l’éclectisme est au rendez-vous : romance, science-fiction, classique et nouvelles. Tous ce petit monde fera donc partie du voyage et de ma valise.

Achats neufs

1- Amours et autres enchantements de Sarah Addison Allen, éd. Pocket, 311 p. Il s’agit d’un roman que je voulais lire depuis longtemps. La couverture du grand format m’avait beaucoup plus plu que celle-ci. Une petite romance ne peut pas faire de mal surtout en période de vacances.

2- Étude en rouge de Arthur Conan Doyle, éd. Le livre de poche, 147 p. Je n’ai jamais lu de Sherlock Holmes. Ce manque sera bientôt comblé. J’ai hâte de suivre la première aventure du grands détectives anglais.

3- Le cycle des robots, Tome 1 : Les robots d’Isaac Asimov, éd. J’ai lu, 285 p. Ce livre m’a été conseillée par mon beau-frère. Je n’ai encore jamais lu de science-fiction. Il m’en a parlé avec beaucoup de passion alors voilà je me lance!

Service presse

J’ai l’honneur de vous présenter un magazine trimestriel regroupant de courts textes ou planches de bande-dessinées d’auteurs se trouvant en Rhône-Alpes. C’est le numéro de l’été que shortEdition m’a envoyé. Je suis ravie de pouvoir le découvrir puisqu’en général je suis assez sensible aux nouvelles. J’ai déjà commencé les premières pages. Ces petites œuvres promettent de belles découvertes et prennent plein de formes différentes. Je vous rédigerais une chronique pour vous présenter Short ! plus en détail.

Le site internet shortEdition

Pour s’abonner ou commander un numéro

Pour commander le hors série : Court mais bon !

Achat d’occasion

Mort à Devil’s Acre de Anne Perry, éd. 10/18, 286 p. C’est le 7ème tome de la série Charlotte et Thomas Pitt. Je l’ai commandé pour notre lecture commune mensuelle de cette saga. Vivement qu’on s’y mette. Il est assez court et devrait se lire vite.

Avez vous lu certains de ces titres? Quels sont vos derniers achats?

Fanny

Rebecca de Daphné Du Maurier

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Durant la première moitié du XXe siècle à Monte-Carlo, une jeune demoiselle de compagnie va faire la rencontre d’un homme (Maxim de Winter) qui va totalement la séduire. Mais ce dernier cache bien des secrets et une mélancolie qui ne cessent de mettre mal à l’aise la jeune fille. Elle va le suivre jusqu’au domaine de Manderley, en Angleterre, dont il est le propriétaire. Mais le fantôme de Rebecca, sa femme décédée il y a moins d’un an, semble régner sur cette demeure mais aussi dans l’esprit  de tous les domestiques et membres de l’entourage du couple.

Je vais tenter de ne pas trop vous en dévoiler puisque tout réside dans le suspens, le doute, les révélations (au compte-goutte), l’ambiance tendue et l’évolution des personnages autour de secrets, de mensonges et de non-dits.

L’écriture de Daphné Du Maurier est un délice à lire. Nous dégustons chaque mot, chaque dialogue, chaque description tous lourds de sens. Sa plume est également très imagée avec l’usage de nombreuses métaphores. Dans ce roman réside une ambiance à la Jane Eyre de Charlotte Brontë. On ne peut s’empêcher de penser à ce roman gothique du XIXe siècle. D’ailleurs Daphné Du Maurier reprend plusieurs codes de ce genre littéraire : le lieu (le manoir et la mer déchainée), des personnages torturées (psychologiquement parlant), le passé hantant l’histoire, etc.

Nous ne connaissons pas le prénom de l’héroïne que nous suivons. L’auteure cherche par-là à mélanger jusqu’au bout sa personnalité avec celle de Rebecca. C’est très déroutant. L’héroïne n’est pas dans son monde. Elle se retrouve propulser au rang de maitresse de maison et ne sait vraiment pas comment s’y prendre ni comment se comporter. Elle fait bourde sur bourde. Personne ne semble vouloir lui venir en aide. On a vraiment de la sympathie pour elle. Daphné Du Maurier maitrise à la perfection la psychologie de ses personnages qu’elle fait évoluer. D’ailleurs tout au long du roman nous nous posons des questions ou doutons de certains d’entre eux.

Pour conclure ce roman m’a complétement embarqué. J’ai été remué, intrigué, mal à l’aise. La fin en apothéose m’a donné les larmes aux yeux. Un roman magistral que je relirais surement. Un coup de cœur. Que dis-je ? Un coup de foudre pour cette histoire et cette auteure. Maintenant j’ai très envie de visionner l’adaptation d’Alfred Hitchcock et celle de 1997 avec Emilia Fox.

Lu dans le cadre du Challenge « Les 100 livres à avoir lu » organisé par Bianca.

Fanny

Bilan de mes lectures ~JUILLET 2013~

Le mois de juillet est déjà terminé depuis quelques jours. Je vous propose donc mon bilan de lectures. Ces dernières ont été, encore une fois, très éclectiques et de ce fait vraiment enrichissantes. Deux petites déceptions au compteur mais bien rattrapés par de magnifiques découvertes.

Nombre de livres lus : 7

Nombre de pages lues : 2665

(Pour lire les chroniques disponibles, il faut cliquer sur les images)

Anges d’Apocalypse, Tome 1 : Le Tourment des Aurores de Stéphane Soutoul, Rebelle éditions, 425 p.

J’ai vraiment passé un très bon moment de lecture avec ce premier tome. Cet auteur français est à suivre. Vivement le second opus à paraitre en septembre.

La vengeance d’une maîtresse de Tamar Cohen, éd. JC Lattès, 376 p.

Une lecture en demi-teinte pour moi. Un bon sujet de roman qui aurait pu être palpitant d’autant plus que l’auteure a une écriture très agréable et que la mise en forme du récit est intéressante et intelligente. Dommage que le titre induise le futur lecteur en erreur et que le véritable suspens n’arrive qu’à la toute fin.

Emma, Intégrale 1 de Kaoru Mori, éd. Ki-Oon, 381 p.

Presque un coup de cœur pour ce manga si quelques défauts n’avaient pas été présents : une héroïne transparente ou encore les traits des visages masculins assez ressemblants . Je le conseille à tous les amoureux du XIXe siècle.

Les aventures d’Aliette Renoir, Tome 1 : La secte d’Abaddon de Cécilia Correia, Rebelle éditions, 303 p.

Un bon petit moment de lecture mais sans grande nouveauté. J’ai vraiment apprécié le traitement du récit sous forme d’enquête policière ainsi que les personnages. Par contre le contexte de la seconde guerre mondiale aurait mérité d’être davantage mis en avant. Je lirais tout de même le seconde tome.

Le Jardin blanc de Stéphanie Barron, éd. NiL, 400 p.

SORTIE LE 22 Août 2013

Le cadavre de Bluegate Fields de Anne Perry, éd. 10/18, 382 p.

Un sixième tome très agréable à lire comme les précédents mais comportant quelques nouveautés (le passage du procès notamment). Cependant, j’attends des suivants une démarcation ainsi que davantage de descriptions sur la vie antérieure et présente de Charlotte et Thomas Pitt.

Le plus beau de tous les pays de Grace McCleen, éd. NiL, 398 p.

SORTIE LE 26 Août 2013

LECTURES EN COURS

     

Avez vous lu certains de ces livres? Que lisez vous cette semaine?

Fanny

Le cadavre de Bluegate Fields de Anne Perry

Le cadavre d’un jeune homme est retrouvé dénudé dans les égouts de Bluegate Fields, un des quartiers les plus mal famés de Londres. Une personne est directement soupçonnée et condamnée à l’échafaud. Mais dans la bonne société victorienne où les apparences sont à protéger à tous prix ne se cacherait-il pas une part beaucoup plus sombre ?

Dans l’ensemble, je prends vraiment plaisir à retrouver la plume de l’auteure, ses personnages récurrents, l’ambiance londonienne et victorienne ainsi que les décors et les codes de la seconde moitié du XIXe siècle anglais. L’enquête que mène Thomas Pitt ainsi que la recherche d’indices sont intéressantes surtout lorsque les impasses et les doutes s’installent. J’ai vraiment apprécié que notre héros soit mis face à un nouveau venu carriériste dans la brigade. Ainsi il est mis en position de faiblesse mais réussit tout de même à reprendre le dessus grâce à sa clairvoyance et à son intelligence. Au milieu du roman nous assistons au procès douteux du principal suspect inculpé. C’est un sujet vraiment passionnant car il n’avait été encore jamais traité jusqu’ici dans cette série. Par contre, c’est à ce moment que quelques longueurs s’installent lorsque l’auteure nous passe en revue les différentes journées de procès.

Comme dans Rutland Place, nous avons une prise de conscience de la société dans laquelle les personnages vivent. En effet, Charlotte et sa sœur Emily se mettent en tête de faire changer les mentalités des aristocrates et de leur ouvrir les yeux sur le sort des classes inférieurs et de la misère qui gangrène certains quartiers de Londres à cette époque. J’aime beaucoup ces passages où les femmes prennent la parole et pas simplement pour tenir des propos futiles mais réellement pour une cause importante. Je sais qu’il s’agit d’un roman policier mais j’avoue vouloir un peu plus de descriptions de la vie de ce si charmant couple que forment Charlotte et Thomas. J’aimerais en savoir plus sur eux, sur leur vie antérieure ainsi que sur leur façon de vivre. A voir si par la suite l’auteure saura développer cette facette.

Un sixième tome très agréable à lire comme les précédents avec des nouveautés (le passage du procès notamment). Cependant, j’attends des suivants une démarcation ainsi que davantage de descriptions sur la vie antérieure et présente de Charlotte et Thomas Pitt.

Lu en lecture commune avec Bianca, Sybille, Claire, Soie et Céline.

Lu dans le cadre du challenge Quelques heures avec Anne Perry.

 Fanny