1791, une princesse en fuite de Gwenaële Barussaud

Résumé de l’éditeur : 20 juin 1791 : Marie-Thérèse, fille aînée de Louis XVI, roi de France, reçoit de sa mère Marie-Antoinette la consigne de quitter sa chambre le soir-même pour rejoindre son frère et sa gouvernante… C’est le début d’une fuite effrénée au cours de laquelle Marie-Thérèse et sa famille voyageront incognito vers la frontière. Tandis qu’ils oscillent entre mouvements de panique et flambées d’espoir, Marie-Thérèse se rappelle son enfance fastueuse à Versailles et ses premières terreurs de jeune fille de 11 ans en 1789. Le voyage est long, rien ne s’y passe comme prévu, et l’on se prend à espérer comme l’héroïne un enchaînement moins tragique.

J’ai découvert Gwenaële Barussaud avec le premier tome de la série des Miss Dashwood, nurse certifiée qui fut une bonne surprise. Ici, l’autrice nous propose un nouveau roman jeunesse d’une toute autre trempe. En effet, elle reprend le célèbre évènement de la Révolution qu’est la fuite de Varennes par la famille royale. Elle nous donne à voir  cet épisode historique à travers le regard de la toute jeune fille qu’est Marie-Thérèse surnommée Madame Royale, fille aînée de Louis XVI et Marie-Antoinette. Le contexte est très dur pour une enfant : les bouleversements de la Révolution, l’emprisonnement à peine voilée aux Tuileries, l’inévitable fuite, les quolibets envers ses parents, la violence et les trahisons de la cour.

Gwenaële Barussaud redonne vie à un personnage trop souvent oublié de cette période trouble. Marie-Thérèse sera pourtant la seule survivante de sa famille. Elle est l’aînée de la famille royale et a un rôle déjà bien défini. La reconstitution de son caractère et de ses réactions m’a paru crédible. Elle garde confiance en la maitrise de son père jusqu’au bout. L’autrice arrive habilement à insérer ici et là des notions concernant le règne de Louis XVI. Le récit oscille entre drame et espoir afin de ne pas plomber totalement l’ensemble. A la fin, quelques pages biographiques concernent l’héroïne que nous avons suivi pendant un peu plus de 100 pages. Le roman s’arrête alors que Marie-Thérèse ne se doute pas que malgré l’épreuve de Varennes un malheur indicible l’attend encore.

Il s’agit d’un bon roman historique pour la jeunesse permettant de découvrir un évènement important de l’Histoire de France à partir de 11 ans. Gwenaële Barussaud à travers les yeux de Marie-Thérèse nous montre l’intimité de la famille royale. Le lectorat s’attachera forcément à ce personnage au destin pour le moins atypique.

Lu grâce à la masse critique Babelio et aux éditions Scrineo.

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Fanny

Les loups chantants de Aurélie Wellenstein

71qZUsvhqFLRésumé de l’éditeur : Yuri appartient à un clan d’éleveurs de rennes. Il vit dans un village entouré par un perpétuel blizzard. Il y a un an, son amour, Asya, a disparu dans la tempête, attirée par les hurlements hypnotiques des loups chantants. Bien que tout le monde la croie morte, le garçon espère qu’elle soit toujours en vie, quelque part, de l’autre côté du blizzard. Un jour, la sœur de Yuri, Kira, contracte un mal étrange ; son corps se couvre de glace. Pour le chaman du clan, la jeune fille est maudite par le dieu de l’hiver ; elle est bannie, et condamnée à s’enfoncer seule dans le blizzard. Mais une amie, Anastasia, rejette farouchement ce verdict surnaturel. Selon elle, il s’agit d’une maladie soignable à la capitale, par la chirurgie. Déterminés à tout tenter pour sauver Kira, Yuri et Anastasia prennent leurs traîneaux à chiens pour emmener la jeune malade à la capitale. Mais aussitôt partis à travers le blizzard, les loups les prennent en chasse.

Cela fait bien longtemps que je n’avais pas lu de fantasy. Je m’éloigne de plus en plus de ce genre littéraire car ces derniers temps je suis clairement attirée par d’autres horizons. C’est surement l’une des raisons qui a fait que j’ai eu du mal à entrer dans cette histoire. En effet, j’ai l’impression d’être restée sans cesse en surface sans vraiment réussir à me laisser emporter. L’ensemble m’a paru trop flou et pas assez détaillé. Les héros vont d’obstacles en obstacles. Ce choix de schéma est assez répétitif et m’a quelque peu ennuyée à certains moments.

Passons aux choses qui m’ont agréablement surprise parce que, oui, il y en a. Pour commencer, l’auteur ne tombe pas dans la facilité et nous propose un univers complexe fait de tempêtes de neige, de lieux éloignés de toute civilisation, de mystérieux loups chantants et de croyances. Les quelques paysages décrits sont superbes. Les trois personnages principaux sont plutôt attachants. Malgré les réserves explicitées au-dessus, je pense que ce roman trouvera un public qui réussira à accrocher au style bien particulier et singulier d’Aurélie Wellenstein.

Ce roman possède donc son lot de belles surprises et de déceptions. Je pense tout de même être totalement passée à côté. Je n’ai pas réussi à m’immerger dans le monde d’Aurélie Wellenstein. Malheureusement, l’ensemble est trop nébuleux à mon goût.

 Lu dans le cadre du club des lecteurs Scrinéo pour l’année 2016.

Comme un poison entre nous de Monica Rattazzi

61bSQAhIcrLRésumé de l’éditeur : Julie a la quarantaine. Elle est mariée à Pierre. Ensemble ils ont deux filles et vivent dans un ravissant petit pavillon de banlieue.Mais cette rentrée s’annonce différente des précédentes. Dans la maison en face de chez eux, Hadrien, 14 ans, vient d’emménager avec sa mère et semble se prendre d’une étrange affection pour Pierre. Une affection dérangeante pour Julie bientôt convaincue que ce gamin a décidé de faire de Pierre le père qu’il n’a pas. Intuition légitime? Délire d’une imagination trop fertile? Jalousie déplacée de la part de Julie? Plus il lui semble que la réalité vient confirmer son intuition, plus Pierre la nie. Mais Hadrien devient menaçant, dangereux même, violent… N’est-ce qu’une illusion?

Je ne vous le cache pas plus longtemps, ce roman contemporain est une déception. Les premières pages m’ont plutôt enthousiasmées et promettaient une suite intéressante. Cependant, très vite une certaine lassitude s’est installée. Ceci est du à la présence de trop de redondance dans le corps du récit. En effet, le même schéma revient sans cesse sans que rien n’avance. L’histoire en elle même est assez banale. Une femme enfermée dans son mariage va devoir prendre une décision qui va influer sur sa vie et sur celle de son entourage. Cela est doublé de l’arrivée d’un adolescent sans repère dans le voisinage. Au contact de la famille, il sème sur son passage une ambiance un peu glauque et malsaine.

Je n’ai pas réussi à m’attacher à l’héroïne, Julie. Certes, elle est à la croisée des chemins et sa position n’est pas enviable mais je ne l’ai pas comprise ni même été intéressée par son histoire. Elle n’arrête pas de se répéter les mêmes paroles tout au long du roman et tente ainsi de se persuader que la situation va s’améliorer. C’est agaçant et ne m’a pas aidée à l’aimer davantage. Cependant, quelques éléments m’ont plus enthousiasmés comme certains thèmes abordés (la perte de repère et de limite pour un enfant par exemple), l’usure psychologique des personnages mais aussi la chute de l’histoire. Ce sont dans les dernières pages qu’il se passe le plus de chose.

Les quelques éléments ayant trouvé grâce à mes yeux n’ont pas suffi à me faire aimer ce roman et à provoquer de l’attachement ni pour son personnage central ni pour les protagonistes secondaires si ce n’est peut-être pour un Hadrien complétement abandonné et perdu. Je suis totalement passé à côté de l’histoire et n’ai pas réussi à m’y intéresser.

Lu dans le cadre du club des lecteurs Scrinéo pour l’année 2016.

La nuit n’est jamais complète de Niko Tackian

Electre_978-2-36740-396-0_9782367403960Résumé de l’éditeur : La route à perte de vue au milieu d’un désert de rocaille. Arielle et Jimmy parcourent le bitume au volant de leur vieille Ford. Mais quand le père et la fille tombent sur un barrage de police et sont obligés de passer la nuit sur place tout dérape… Ils se réveillent seuls, abandonnés, naufragés de l’asphalte. A quelques kilomètres de là, deux immenses tours métalliques se dressent, cadavres rongés par la rouille et le temps. Quelques maisons en tôles froissé se serrent pour se protéger du vent. Cette ancienne mine sera leur refuge. Ou leur pire cauchemar… Mais ce voyage au cœur des ténèbres est-il vraiment un hasard ?

C’est la promesse d’un thriller horrifique qui m’a attirée vers ce roman. Je suis peu habituée à ce genre de littérature. Je me soigne en essayant d’y remédier à chaque fois que j’en ai l’occasion. L’auteur ne perd pas de temps en palabre et plonge très vite son lecteur dans le vif du sujet. On se met tout de suite et sans difficulté dans la peau des personnages. Comme eux, nous sommes plongés dans une situation qui nous semble pour le moins apocalyptique. Dans un premier temps, l’ensemble reste flou. On ne sait pas bien où l’auteur compte nous emmener. La tension et la noirceur se font vite sentir jusqu’aux divers rebondissements pour le moins glaçants.

Dans une seconde et dernière partie, Niko Tackian nous dévoile le pourquoi du comment de son intrigue. Je ne vous en dirais pas davantage pour ne pas vous gâcher le plaisir de découvrir ce récit hors norme. L’histoire est en tout cas poignante et pleine de sens. L’ensemble est bien mené. La chute est tragique. Le duo que forme un père (Jimmy) et sa fille (Arielle) est attachant et émouvant. Leur destin est un de ceux que nous pourrions tous connaitre un jour. La belle écriture alliée au contexte de la mine abandonnée en plein désert ouvrant la porte à un paysage désolé et inquiétant ajoutent encore à l’atmosphère déjà pesante.

J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman. L’auteur a su me toucher et m’interpeler. J’ai apprécié la façon dont l’auteur a monté mais aussi raconté son histoire. J’espère avoir l’occasion de découvrir un autre de ses travaux.

Lu dans le cadre du club des lecteurs Scrinéo pour l’année 2016.

Vers l’ouest de Xavier Jaillard

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Résumé de l’éditeur : De nos jours, David Berg, comédien parisien, hérite de son vieil oncle Djydek une maison dans les Orcades, en Ecosse. Fraîchement débarqué sur l’île, il tombe amoureux du lieu, entre autres… Mais l’insolite comportement des autochtones cache un mystère… Pourquoi Djydek a-t-il quitté son Brésil pour venir mourir ici? Quelque part au milieu de des brumes de Scapa Flow, cette histoire renvoie a une autre histoire, enfouie, oubliée, une histoire qui a commencé à Varsovie…

L’auteur met en place un roman où deux histoires parallèles se partagent les chapitres. Nous savons dès le début qu’elles seront amenées à se rejoindre. C’est d’ailleurs l’un des intérêts de ce livre. En effet, le lecteur veut connaitre les tenants et les aboutissants de cette quête entre passé et présent. Lors de la lecture des chapitres où nous suivons Jaroslaw durant la Seconde Guerre mondiale, j’ai ressenti beaucoup de douceur et de bienveillance malgré la violence du contexte. Comme si la vie se devait de triompher. Dans les passages se déroulant à notre époque, c’est un tout autre ton qui est employé. Il est plus enlevé, parfois drôle.

Les personnages sont forcément attachants. David sans y paraitre au départ se prend d’intérêt pour ses racines, pour sa nouvelle vie en Ecosse et se permet de rêver au véritable amour. On sent un personnage en quête d’une certaine authenticité. Quant à Jaroslaw, c’est une toute autre histoire. Il doit laisser derrière lui sa vie, sa famille, son premier amour. Il doit fuir Varsovie, le nazisme et prendre des risques. Les passages se déroulant en Ecosse sont très bien écrits et décrits. L’auteur nous dépeint de superbes paysages ainsi que de grandes figures du cru dont il est difficile d’obtenir la confiance.

C’est un roman très intéressant tant par le mélange des genres (historique, comédie romantique, intrigue) que par les intrigues qui finissent par n’en faire qu’une. La fin est plutôt émouvante et donne toute l’ampleur à l’ensemble. J’ai découvert ce premier roman de Xavier Jaillard avec beaucoup d’attention. Je peux le dire, c’est réussi !

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Fanny