Le Monde caché d’Axton House d’Edgar Cantero

9782264067340Résumé de l’éditeur : Âgé d’une vingtaine d’années, A. vient d’hériter d’Axton House, un mystérieux domaine niché dans les bois de Point Bless, en Virginie. A. ignorait pourtant avoir un parent éloigné nommé Ambrose Wells, et savait encore moins que le pauvre homme s’était récemment défenestré le jour de son 50e anniversaire, tout comme l’avait fait son père, au même âge, trente ans plus tôt. Quel sens donner à ces suicides ? Où est passé le majordome qui s’est enfui le jour de la mort d’Ambrose Wells ? Quel mystère abrite le labyrinthe du jardin ? Et que penser de cette rumeur qui voudrait qu’à chaque solstice d’hiver, sous le pâle halo lunaire, un mystérieux rassemblement s’y produise ?

J’ai commencé ce livre en ne sachant pas du tout dans quoi je mettais les pieds. Il s’agit d’un véritable OVNI de la littéraire. J’avoue n’avoir jamais rien lu de pareil auparavant. En effet, c’est en tout point original. D’abord l’auteur use de différents genres littéraires : épistolaire, thriller, science-fiction. Il mélange également et allègrement les différents types de narration : lettres, journaux intimes, extraits d’ouvrages, transcriptions de discussions, de vidéosurveillances, d’enregistrements audio et j’en passe surement. Ce roman est donc un véritable melting pot qui surprend et intrigue dès le départ. Mais toutes les pièces sont habilement mises les unes à la suite des autres pour donner un ensemble cohérent et une chronologie facile à suivre.

Le fond n’est pas exempt d’originalité et d’intérêt. En effet, Edgar Cantero nous introduit dans le giron d’une société secrète. Ce roman comprend aussi son lot de manifestations surnaturelles, d’engins étranges et de théories scientifiques. Le cadre spatio-temporel assure encore un peu plus le mystère de l’ensemble. Dès les premières pages, nous nous retrouvons dans un manoir de Virginie pour le moins délabré et inquiétant. L’auteur sait maintenir le suspens autour de ses personnages et de son intrigue. Il y a d’ailleurs quelque fois où il a bien failli me perdre. J’ai donc relu les quelques passages posant problème et le voyage s’est finalement plutôt passé sans embuche.

J’ai vécu une expérience hors du commun avec ce roman. C’est original, hors des sentiers battus et très mystérieux. Ce livre recèle nombre de genres et de formes littéraires. Malgré quelques complexités dans certaines explications, j’ai réussi à m’en sortir sans trop de mal.

Lu en lecture commune avec Élodie.

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Fanny

La vie quand elle était à nous de Marian Izaguirre

IMG_20150802_194255_resizedRésumé de l’éditeur : « Quand la vie était à nous »… Lola regrette le temps où son existence était peuplée de promesses et d’illusions, de livres et de discussions enflammées, d’amour et de projets pour bâtir une Espagne démocratique. L’espoir de 1936. Quinze années ont passé et ses rêves se sont envolés. Il ne lui reste de cette époque, à elle et à son mari Matías, qu’une petite librairie-papèterie dans les ruelles sombres d’un quartier de Madrid. C’est dans ce modeste lieu de résistance culturelle que Lola fait la connaissance d’Alice, une anglaise dont elle partage la passion pour la littérature. Intriguée par un livre en vitrine, Alice entraîne Lola dans une lecture singulière et bouleversante : La fille aux cheveux de lin, l’histoire de Rose, Anglaise comme elle, soupçonnée d’être la fille du duc d’Ashford…

J’ai eu la chance grâce à Babelio de découvrir ce superbe roman en avant-première. Sa sortie est prévue pour le 1er octobre 2015 aux éditions Albin Michel. Notez bien cette date dans vos tablettes ! Dans ce roman, Marian Izaguirre nous plonge dans divers univers. D’abord, elle nous introduit dans le Madrid de l’Espagne franquiste des années 50 et plus particulièrement dans une petite librairie qui tente de survivre tant bien que mal. Ensuite, à travers un livre (La fille aux cheveux de lin) présent dans cette dernière nous voyageons dans le temps pour retracer la vie d’une certaine Rose. A ce stade, beaucoup d’interrogations se mettent en place dans l’esprit du lecteur. Entre la Normandie, l’Angleterre, Paris et l’Espagne nous suivons son destin pour le moins hors du commun.

« Parfois avant de commencer ma lecture, surtout si c’est un nouveau livre, j’aime le garder un moment entre les mains. Henry disait que je réchauffais les livres comme les Anglais les théières avant de commencer à préparer le thé. C’est vrai, j’aime faire cela. C’est un petit rituel qui fait partie de mon approche particulière de la lecture. J’ai besoin de toucher le livre, de le reconnaître de la paume de la main. Je le parcours de la pulpe des doigts, lentement, très lentement, jusqu’à ce que la rugosité du papier, du cuir ou de la toile me devienne familière. Je touche le livre pour que nous fassions mieux connaissance. » (p. 138-139)

Ce roman brasse différents thèmes. En effet, c’est un vibrant hommage aux livres, à la lecture et au pouvoir des mots. L’amour de l’auteur pour la littérature transparait à chaque page. De nombreuses références sont insérées ici et là. Katherine Mansfield et Joseph Conrad sont notamment cités. L’amitié est également inhérente à cette histoire. Des liens se tissent pour ne plus jamais se défaire autour des livres entre autres. Les personnages sont tous attachants. Il n’y en a pas un seul qui est laissé de côté. L’écriture de Marian Izaguirre est empreinte de sensibilité, de pudeur et de délicatesse. L’émotion n’est jamais très loin. Les dernières pages sont très belles et font monter les larmes aux yeux.

« Je lis. Je lis beaucoup. C’est alors que les paroles de James prennent leur véritable sens. « Quand tu te sens seule, lis un livre… Ça te sauvera. » Les livres ont soudain le toucher rond et humide d’une bouée de sauvetage. » (p. 318)

Voilà un livre qui ne peut laisser indifférent une fois refermé. J’ai tout aimé. Rien n’est laissé de côté. Les différents contextes historiques, les protagonistes et les intrigues sont merveilleusement bien contés. Alors un conseil : rendez-vous en librairie le 1er octobre !

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Fanny

Demain à Santa Cecilia de Maria Duenas

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Blanca Perea vit une période difficile de sa vie. En effet, son mari l’a quitté pour une nouvelle compagne et ses enfants sont maintenant indépendants. Elle décide de fuir L’Espagne et ses soucis en acceptant un poste dans l’université de Santa Cecilia en Californie où elle doit classer les archives d’un professeur disparu, Andrès Fontana. Une fois sur place elle rencontre des personnes qui vont vite devenir les nouveaux membres de son entourage. Des secrets, des faux semblants, une pointe de manipulation, des rencontres et une réflexion sur la vie et les choix à faire attendent l’héroïne.

L’auteure fait se croiser deux histoires distinctes. La première nous permet de suivre l’héroïne, Blanca. La seconde réside en un flashback où nous suivons Andrès Fontana ainsi que Daniel Carter. Ce schéma m’a plu car nous découvrons les principaux protagonistes en alternance. Cependant, l’intrigue manque franchement d’intérêt et de surprise. Le lecteur devine bien avant l’héroïne ce qui l’attend. De ce fait, l’effet des différents rebondissements retombent comme un soufflet. Il en va de même avec la chute du récit qui n’est pas surprenante. Je l’attendais avec grande impatience pensant que Maria Duenas nous assènerait peut-être un retournement final.

Pourtant l’ambiance et le contexte général m’ont plu tout comme les personnages. J’ai plutôt aimé l’héroïne même si son histoire est un peu classique  et déjà vu de multiples fois en littérature ou au cinéma. Elle a tout de même su m’être attachante par ses réflexions. Par contre, je n’ai pas su saisir Daniel Carter. Il possède deux faces et use de l’une ou de l’autre à sa guise. Nous sommes face à une espèce de chasse au trésor. Cette dernière m’a permis de découvrir les missions espagnoles et jésuites construites en Californie. Je connais peu l’histoire des États-Unis et encore moins l’histoire religieuse de ce pays.

Malgré des personnages et un contexte plaisants, ce roman souffre d’une intrigue un peu légère. Ce roman ne sera malheureusement pas inoubliable. Je reste donc sur une déception. Je retenterais peut-être cette auteure avec L’espionne de Tanger qui a reçu un bon accueil.

Fanny

Le pays sous le ciel de Matilde Asensi

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1923. Elvira, la quarantaine, artiste-peintre originaire d’Espagne, vit à Paris dans son petit appartement. Elle est mariée à un ami afin de satisfaire aux convenances de l’époque. Mais cette année-là elle apprend le décès de ce dernier alors qu’il habite en Chine. Ainsi elle se voit dans l’obligation d’entreprendre un grand voyage, avec sa nièce dont elle a la garde, afin de se rendre dans ce pays pour régler quelques affaires de succession. Mais une fois sur place les deux jeunes femmes vont aller de déconvenues en déconvenues jusqu’à se retrouver impliqués dans une véritable aventure à la recherche du tombeau du premier empereur en compagnie de personnages hauts en couleur et parfois inquiétants.

Matilde Asensi possède une plume fantastique à la fois dense, imagée, recherchée et fluide. Ce roman comporte de multiples descriptions de la Chine de cette époque, de son histoire passée ainsi que d’une certaine façon de voir la vie. Quelques longueurs apparaissent surtout lorsque la philosophie chinoise nous est expliquée. En effet, certains détails auraient mérité d’être davantage synthétisés. Ce roman demande un peu de concentration afin d’assimiler toutes les informations données, les noms des lieux et des personnages en langue chinoise ainsi que les faits historiques. Pour le coup on apprend vraiment plein de choses sur la Chine en général (mots de vocabulaire, histoire, coutumes). Je salue d’ailleurs le très gros travail de recherche de la part de l’auteure.

Le récit ne comporte aucun temps mort. Dès le début nous nous retrouvons embarquer dans cette aventure en même temps que les personnages. Nous sommes intrigués et curieux de connaitre la suite des évènements. Mensonges, complots politiques, retournement de situation et moments heureux sont au rendez-vous. Par contre, ce roman est divisé en seulement 5 chapitres pour plus de 450 pages. Ceci m’a quelque peu dérouté car je préfère les chapitres plus courts qui permettent bien souvent de relancer le rythme du récit.

Les personnages sont tous attachants à leur manière. Nous nous posons beaucoup de question au sujet de quelques-uns. Cette aventure est l’occasion d’un voyage initiatique pour ces compagnons de route. Tout d’abord Elvira va apprendre à connaitre et à aimer sa nièce Fernanda. Mais elle va aussi apprendre à se connaitre elle-même, à découvrir ses limites et à se guérir de son anxiété maladive grâce aux secrets que recèle la façon de penser chinoise.

Pour moi il s’agit d’un très bon roman d’aventure historique. Il est à la fois instructif et divertissant. Je le conseille à tous ceux qui aime la Chine mais aussi à ceux qui souhaiteraient découvrir ce pays par le biais d’un roman comme celui-ci.

Merci aux éditions Charleston pour la découverte de ce roman.

Fanny