Mrs Hemingway de Naomi Wood

Résumé de l’éditeur : Ernest Hemingway était un homme à femmes. Mais il ne se contentait pas d’enchaîner les histoires. Ses maîtresses, il en a fait des Mrs Hemingway. Ainsi la généreuse Hadley Richardson a-t-elle été remplacée par la très mondaine Pauline Pfeiffer, et l’intrépide Martha Gellhorn par la dévouée Mary Welsh, au fil d’un scénario qui ne variait que de quelques lignes : la passion initiale, les fêtes, l’orgueil de hisser son couple sur le devant de la scène, puis les démons, les noires pensées dont chacune de ses femmes espérait le sauver. Naomi Wood se penche sur la figure d’un colosse aux pieds d’argile, et redonne la voix à celles qui ont sacrifié un peu d’elles-mêmes pour en ériger le mythe.

Est-il encore utile de présenter Ernest Hemingway ? Cet auteur mythique est une figure incontournable lorsqu’on parle de littérature américaine, de journalisme et de reportage. Naomi Wood s’attache à dévoiler les portraits des quatre femmes liées à Ernest par le mariage. Grâce à des va et vient entre passé et présent, chacune se souvient de sa première rencontre avec Ernest, de sa relation fusionnelle et des premiers signes d’une défaillance affective. Hadley, Pauline, Martha et Mary sont donc bien les héroïnes de ce roman. Force de caractère, passion et indépendance les animent. Le portrait d’Ernest Hemingway finit par se dessiner en filigrane. Le lecteur découvre un homme rongé par des accès de dépression, par l’alcoolisme et par un traumatisme lié à son père.

Ernest Hemingway ne cesse de vouloir se marier avec chacune des femmes rencontrées pour finir par les abonner pour une autre. Ce fait est à l’image de l’ambiguïté et des failles psychologiques du personnage. Le roman se déroule entre l’Europe et les États Unis. Les événements qui secouent le vieux continent pendant la première moitié du XXe siècle sont d’ailleurs explicités. C’est également l’occasion de rencontrer des personnalités hautes en couleur faisant les choux gras des tabloïds à commencer par Zelda et Francis Scott Fitzgerald ou encore Sara et Gerald Murphy. Mrs Hemingway est un roman plutôt bien écrit et construit qu’on prend plaisir à parcourir. C’est autant l’histoire de toutes ces femmes, d’Ernest Hemingway que d’une époque bien particulière.

Mrs Hemingway est un roman intéressant et bien vu. En effet, la romancière réussit à faire apparaitre Ernest Hemingway à travers les témoignages des quatre épouses de l’écrivain. Entre l’Europe et les États-Unis, les états d’âme des personnages nous sont dévoilés tout comme tout un pan de l’histoire contemporaine. De plus, cet ouvrage a le mérité de m’avoir donné envie d’aller plus loin dans ma découverte de Hadley, Pauline, Martha et Mary avec notamment Madame Hemingway et La troisième Hemingway de Paula McLain.

11694975_1578774289054555_2528089989659185866_nVous aimerez aussi découvrir :

  • Paris est une fête d’Ernest Hemingway
  • Z, Le roman de Zelda de Thérèse Ann Fowler
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Fanny

La guerre des mercredis de Gary D. Schmidt

Résumé de l’éditeur : S’il y a un élève du collège que Mme Baker, la prof d’anglais, ne peut pas voir en peinture, c’est bien lui, Holling Hoodhood. Chaque mercredi, alors que la moitié de la classe de cinquième est dispensée de cours pour se rendre à la synagogue, et que l’autre moitié va au cathéchisme à l’église de la paroisse, Holling Hoodhood, qui n’est ni juif ni catholique, est le seul et unique élève à rester en cours avec Mme Baker. Elle le lui fait payer. Cela fait plusieurs mercredis qu’il nettoie les tableaux, dépoussière les effaceurs, retire les toiles d’araignée, décrasse les fenêtres. Et voilà que Mme Baker s’est mis en tête de lui faire lire du Shakespeare ! Encore un stratagème pour le faire périr d’ennui.

En ce moment, je ressens comme une fringale de lecture jeunesse. J’ai besoin de retrouver des sensations d’enfance et des personnages aussi candides que clairvoyants. La guerre des mercredis est un roman américain publié pour la première fois en France en 2016. Nous rencontrons Holling, un jeune garçon énergique, réfléchi et observateur. Son année scolaire 1967-1968 se déroule sous nos yeux pendant un peu moins de 450 pages. Le récit est construit grâce à des rebondissements, des réflexions sur le monde qui entoure notre héros et un patronage éclatant en la personne de William Shakespeare (rien que ça!). L’humour n’est pas en reste et est très présent. Entre bons mots et situations cocasses, Gary D. Schmidt nous entraîne sans aucune difficulté avec lui.

A travers le regard de Holling se dévoile des thématiques pour le moins fortes et d’actualité. La différence, les variétés de confessions, le harcèlement scolaire sont autant de sujets abordés au cours du roman. C’est aussi un pan de l’histoire des États-Unis qui nous est donné à voir, celui de la guerre du Vietnam, du Flower Power ou encore de la candidature de Robert Kennedy à la présidence des États-Unis avant son assassinat. L’auteur démontre également le pouvoir de l’art, du théâtre et de la littérature comme méthode d’échappatoire et d’épanouissement malgré des préjugés tenaces. Notre jeune héros se forge une véritable famille au sein de son collège, ses parents étant pour le moins attentistes et obnubilés par leur carrière.

La guerre des mercredis est un roman jeunesse assez méconnu et peu mis en avant. Il vaut pourtant son pesant d’or. En effet, il s’agit d’un récit rafraîchissant mais non dénué de sens et d’une certaine profondeur. Je n’en ai pas encore fini avec les romans pour la jeunesse puisque Tobie Lolness de Timothée de Fombelle et le premier opus de Lady Helen d’Alison Goodman vont bientôt passer entre mes mains.

  • Broadway Limited, Tome 1 : Un dîner avec Cary Grant de Malika Ferdjoukh
  • How to stop time de Matt Haig
  • Vango, Tome 1 : Entre ciel et terre de Timothée de Fombelle

Fanny

Vanessa et Virginia de Susan Sellers

Résumé de l’éditeur : Dans la douceur d’un jardin anglais, deux jeunes filles s’éveillent au monde. Elles sont sœurs, fusionnelles mais rivales, toutes deux animées par l’art et le goût de la liberté. Vanessa veut être peintre, tandis que la fragile Virginia se destine à l’écriture. Virginia deviendra Virginia Woolf, une des plus grandes romancières du XXe siècle. Elle et Vanessa ne se quitteront jamais.

Depuis quelques années, je m’intéresse à la vie de Virginia Woolf et par extension à celle de son entourage. Objet de fascination et de supposition, elle ne cesse d’intéresser et d’intriguer. Susan Sullers nous propose une biographique romancée revêtue d’une vision singulière. En effet, Vanessa Stephen (future Vanessa Bell) en est la narratrice. Le lecteur  comprend très vite qu’elle s’adresse directement à sa sœur Virginia par le biais du tutoiement. L’ensemble prend finalement la forme d’une longue lettre où les souvenirs refont surface par petites touches à l’image d’une toile à recouvrir de peinture. La romancière développe ainsi un roman sensible, à fleur de peau et parfois mélancolique.

Se déroule sous nos yeux une enfance et une adolescence ponctuées par les disparitions (une mère, un père, une sœur, un frère). C’est également une compétition qui s’engage entre les deux sœurs à l’âge adulte. L’une peint tandis que l’autre écrit et connait très vite le succès. Elles entretiennent une relation complexe faite de connivence mais aussi de rivalité. Vanessa n’échappe pas à l’abattement et à la rancœur. Elle est d’ailleurs aussi passionnée que fragile. Fragilité qu’elle partage avec Virginia. La création, les moments de doutes et d’obsession nous sont donnés à voir. Susan Sellers ne contextualise pas. N’hésitez donc pas à vous renseigner sur le sujet avant de commencer votre lecture.

Susan Sellers donne la parole à Vanessa Bell, peintre anglaise et sœur de Virginia Woolf. Par petites touches et évocation d’anecdotes, le récit finit par former toute une vie. La romancière développe un roman sensible, à fleur de peau et parfois mélancolique. Les lecteurs n’étant pas au fait de la vie et de l’entourage des deux sœurs seront peut-être un peu perdus car aucune contextualisation n’est présente. Commençant à assez bien connaitre la vie de Vanessa, de Virginia et du Bloomsbury Group, je n’ai pas forcément appris beaucoup d’élément. Par contre, j’ai passé un joli moment de lecture.

  • Croquis d’une vie de bohème de Lesley Blanch
  • Je te dois tout le bonheur du monde de Carole d’Yvoire
  • Rebelles honorables de Jessica Mitford

Fanny

Bilan de mes lectures : MAI 2019 ~ Lectures à venir : JUIN 2019

Le joli mois de mai est déjà derrière nous. La nature se réveille tout comme les envies de lecture au jardin. L’aventure du Grand prix des lectrices Elle 2019 est terminée. Je suis ravie de retrouver mon rythme de lecture, mes livres et mes balades en librairie pour dénicher de futures pépites. Le mois dernier j’ai rencontré des personnages hors du commun et hors du temps, j’ai redécouvert l’effet salvateur de la nature, j’ai assisté à la folie d’un homme face à la mort, j’ai assisté aux dégâts de l’esclavage, j’ai suivi Vanessa et Virginia sur un bout de chemin, je me suis retrouvée sous le patronage de Shakespeare et j’ai passé un très beau moment aux cotés de Ruriko.

Nombre de livres lus : 7

Nombre de pages lues : 3060


(Pour lire les chroniques disponibles, cliquez sur les couvertures)

Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, éd. Folio, 600 p.

Je suis ravie d’avoir découvert ce roman malgré les circonstances et quelques longueurs. Petit à petit, je me suis passionnée pour l’histoire, les personnages et la plume impressionnante de Victor Hugo. Notre-Dame de Paris est un récit dense et sombre qu’il serait sûrement impossible d’écrire aujourd’hui.

4,5/5

Le bruissement des feuilles de Keren Viggers, éd. Les Escales, 432 p.

Ce nouveau roman possède une sensibilité à fleur de peau qui a su me toucher et m’émouvoir. Les personnages principaux m’ont tout de suite été sympathiques. Karen Viggers est une femme d’engagement. L’écologie, si chère à son cœur, est toujours au centre de l’intrigue de ses romans. Le bruissement des feuilles ne fait pas exception.

4,5/5

Simetièrre de Stephen King, éd. Le livre de poche, 636 p.

Simetièrre est le tout premier roman de Stephen King que je découvre. Ma lecture est une agréable surprise. La première partie nous intègre à la vie quotidienne des Creed et aux croyances indiennes. Le romancier prend son temps, détaille chaque évènement et discoure sur la mort. Ensuite, le ton change complètement vers plus de noirceur.

4,5/5

Les confessions de Frannie Langton de Sara Collins, éd. Belfond, 408 p.

Les confessions de Frannie Langton recèle des thématiques fortes, des sujets complexes et une plume agréable. Je me dois de mitiger quelque peu mon avis. En effet, Frannie doit faire face à une succession de drames assez impressionnante et peu crédible. Cependant, pour son premier roman, Sara Collins n’a pas choisi la facilité.

3/5

Vanessa et Virginia de Susan Sellers, éd. Autrement, 296 p.

Par petites touches, Susan Sellers donne la parole à Vanessa Bell. Cette dernière s’adresse à sa soeur, Virginia Woolf. La romancière développe un roman sensible, à fleur de peau et parfois mélancolique. Les lecteurs n’étant pas au fait de la vie et de l’entourage des deux sœurs seront peut-être un peu perdus car aucune contextualisation n’est présente.

4/5

La guerre des mercredis de Gary D. Schmidt, éd. L’École des loisirs, 448 p.

J’ai beaucoup aimé ce roman jeunesse rafraichissant et parfois drôle. Les réflexions et observations du personnage principal sont pleines de sens. Pour ne rien gâcher, l’ensemble est placé sous le patronage de Shakespeare. Le contexte de l’année scolaire 1967-1968 en pleine guerre du Vietnam est également à noter.

4/5

Les tendres plaintes de Yôko Ogawa, éd. Babel, 240 p.

Je souhaitais découvrir un roman de littérature japonaise depuis quelque temps. J’ai croisé la route de ce livre totalement par hasard. J’ai eu la main heureuse car j’ai été charmée de bout en bout. Une plume douce et sensible, des personnages plus vrais que nature, une ambiance générale originale, de quoi passer un bon moment.

5/5

Lectures EN COURS

   

LECTURES PRÉVUES EN JUIN

       

   

Très bon mois de JUIN à tous!

Fanny