Vanessa et Virginia de Susan Sellers

Résumé de l’éditeur : Dans la douceur d’un jardin anglais, deux jeunes filles s’éveillent au monde. Elles sont sœurs, fusionnelles mais rivales, toutes deux animées par l’art et le goût de la liberté. Vanessa veut être peintre, tandis que la fragile Virginia se destine à l’écriture. Virginia deviendra Virginia Woolf, une des plus grandes romancières du XXe siècle. Elle et Vanessa ne se quitteront jamais.

Depuis quelques années, je m’intéresse à la vie de Virginia Woolf et par extension à celle de son entourage. Objet de fascination et de supposition, elle ne cesse d’intéresser et d’intriguer. Susan Sullers nous propose une biographique romancée revêtue d’une vision singulière. En effet, Vanessa Stephen (future Vanessa Bell) en est la narratrice. Le lecteur  comprend très vite qu’elle s’adresse directement à sa sœur Virginia par le biais du tutoiement. L’ensemble prend finalement la forme d’une longue lettre où les souvenirs refont surface par petites touches à l’image d’une toile à recouvrir de peinture. La romancière développe ainsi un roman sensible, à fleur de peau et parfois mélancolique.

Se déroule sous nos yeux une enfance et une adolescence ponctuées par les disparitions (une mère, un père, une sœur, un frère). C’est également une compétition qui s’engage entre les deux sœurs à l’âge adulte. L’une peint tandis que l’autre écrit et connait très vite le succès. Elles entretiennent une relation complexe faite de connivence mais aussi de rivalité. Vanessa n’échappe pas à l’abattement et à la rancœur. Elle est d’ailleurs aussi passionnée que fragile. Fragilité qu’elle partage avec Virginia. La création, les moments de doutes et d’obsession nous sont donnés à voir. Susan Sellers ne contextualise pas. N’hésitez donc pas à vous renseigner sur le sujet avant de commencer votre lecture.

Susan Sellers donne la parole à Vanessa Bell, peintre anglaise et sœur de Virginia Woolf. Par petites touches et évocation d’anecdotes, le récit finit par former toute une vie. La romancière développe un roman sensible, à fleur de peau et parfois mélancolique. Les lecteurs n’étant pas au fait de la vie et de l’entourage des deux sœurs seront peut-être un peu perdus car aucune contextualisation n’est présente. Commençant à assez bien connaitre la vie de Vanessa, de Virginia et du Bloomsbury Group, je n’ai pas forcément appris beaucoup d’élément. Par contre, j’ai passé un joli moment de lecture.

  • Croquis d’une vie de bohème de Lesley Blanch
  • Je te dois tout le bonheur du monde de Carole d’Yvoire
  • Rebelles honorables de Jessica Mitford

Fanny

Je te dois tout le bonheur de ma vie de Carole d’Yvoire

Résumé de l’éditeur : Dans un récit inédit, vivant et abondamment illustré, Carole d’Yvoire raconte les premières années et la rencontre de deux êtres fascinants : Virginia Stephen et Leonard Woolf, dont l’union sera symbolisée en 1917 par la naissance de la maison d’édition Hogarth Press. Sont ainsi célébrés dans ce texte émouvant une période activité artistique foisonnante et ceux qui, face au tragique, choisissent l’affirmation de la vie, d’une « vie intense et triomphante ».

Dès sa sortie, ce livre a rejoint ma bibliothèque. Cela fait longtemps que je souhaitais en apprendre davantage à propos de Virginia Woolf notamment grâce au forum Whoopsy Daisy. Pour quelqu’un ayant une grande connaissance du sujet, ce livre n’apportera pas forcément beaucoup d’élément. Me concernant, je partais pratiquement de zéro. Carole d’Yvoire propose un ouvrage permettant d’aborder facilement Virginia et Leonard Woolf. En un peu plus de 150 pages, c’est une belle biographie mais aussi une analyse fine du couple Woolf qui se déroulent sous nos yeux. Elle rétablit également la vérité face aux exagérations et aux fantasmes que Virginia Woolf a suscité.

J’ai beaucoup appris et notamment sur Leonard. Le récit de ses premières années d’adulte à Ceylan m’ont passionnée. Leur union n’était pas si évidente que cela et pourtant, ils vont savoir surpasser les difficultés pour s’entendre. Carole d’Yvoire s’arrête volontairement assez rapidement après leur mariage. Elle fait également un petit point sur le succès de la Hogarh Press, maison d’édition et imprimerie du couple. Les différentes photos, reproductions de tableaux ou images sont une vraie valeur ajoutée et aident à se représenter les différents membres du Bloomsbury group. L’objet-livre est superbe. C’est un bel écrin à cet hommage à Virginia et Leonard.

Comme vous l’avez compris, cet ouvrage m’a convaincue de bout en bout. J’ai beaucoup aimé découvrir ce couple. Pour ne rien gâcher, Carole d’Yvoire propose une analyse fine en parallèle de la biographie pure. Le Père-Noël m’a apporté le journal intégral de Virginia Woolf. Il n’y a plus qu’à se plonger dans les 1500 pages de ce récit!

Vous aimerez aussi découvrir :

  • Duras, Beauvoir, Colette. Trois filles et leurs mères, biographies romancées de Sophie Carquain
  • Lectures intimes de Virginia Woolf
  • Mrs Dalloway de Virginia Woolf

Fanny

Mrs Dalloway de Virginia Woolf

IMG_20150804_194624_resizedRésumé de l’éditeur : Tôt le matin, tard le soir, Clarissa Dalloway se surprend à écouter le clocher de Big Ben. Entre les deux carillons, une journée de printemps, une promenade dans la ville, le flux des états d’âme et le long monologue d’une conscience. Clarissa tente  » de sauver cette partie de la vie, la seule précieuse, ce centre, ce ravissement, que les hommes laissent échapper, cette joie prodigieuse qui pourrait être nôtre « . Et pourtant résonne déjà dans ce livre, le plus transparent peut-être de l’oeuvre de Virginia Woolf, comme la fêlure de l’angoisse ou le vertige du suicide.

Je vous présente un roman et un auteur que je désirais découvrir depuis quelques temps. Mrs Dalloway est un roman fleuve qui ne se laisse pas apprivoiser si facilement. En effet, ma lecture fut parfois déconcertante car je suis passée par des passages d’une clarté sans équivoque pour aller vers des paragraphes interrompant le cours du récit où je me suis sentie démunie et perdue. On sent parfaitement que Virginia Woolf a voulu faire passer beaucoup de messages mais ils sont parfois difficiles à cerner. Je me suis régalée de l’écriture et de la construction des phrases. Ces dernières sont souvent très longues mais si bien échafaudées qu’elles se lisent sans problème. La plume est poétique et travaillée comme si chaque mot avait été choisi dans un but bien précis.

Ce roman est clairement un hymne à Londres. L’auteur nous fait de belles descriptions de cette capitale et donne envie à son lecteur de s’y perdre. Big Ben est mainte fois citée comme le référent temporel qui rythme la journée de Clarissa et de bien d’autres personnages. Comme vous l’aurez compris le temps est primordial à l’intrigue. Il s’agit d’une histoire profondément nostalgique et empreinte de mélancolie. Clarissa Dalloway est un personnage qui m’a beaucoup touchée par son passé et ses efforts pour maintenir les apparences. On se rend compte que sa vie aurait pu être ailleurs et tout autre. Septimus est un personnage bien étrange qui semble entre deux mondes : celui des vivants et celui des morts.

C’est donc avec une sensation étrange que j’ai refermé ce roman. Il est parfois difficile de saisir tous les sous-entendus de Virginia Woolf et de jongler entre les changements abrupts de narrateur. Cependant, j’ai été agréablement surprise par sa très belle plume, ses personnages et sa vision de Londres. C’est un roman sur lequel je reviendrais surement lorsque j’aurais lu d’autres œuvres de l’auteur et la biographie qui m’attend.

Lu en lecture commune avec Shelbylee

Lu dans le cadre du challenge A year in England de Titine

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Fanny

Challenge d’été : lire quatre livres qui me tentent depuis très (trop) longtemps

Soyons fous et lançons nous des challenges pour la période estivale! Depuis quelques semaines je vois fleurir ce genre de billet sur la toile. J’ai donc voulu vous montrer à mon tour les quelques livres que j’aimerai lire d’ici le 22 septembre. Comme vous pouvez le voir ci-dessous la sélection est assez éclectique. Mais le point commun de ces quatre romans résident dans le fait que je souhaite les découvrir depuis très longtemps. C’est parti pour une petite présentation!

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1. Ashford Park de Lauren Willig. Ce roman me tente depuis sa sortie. Je l’ai tout de suite repéré de par son résumé et sa couverture. Je pense que cette histoire peut être très sympa à lire pendant l’été.

2. Une lettre de vous de Jessica Brockmole. Il s’agit d’un roman épistolaire. Je suis très friande de ce genre de récit. Comme le précèdent, je l’avais repéré dès sa sortie. Il pourra faire partie du challenge Première Guerre mondiale de Claire.

3. Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Je suis passionnée par la littérature anglaise. J’ai eu l’occasion de découvrir Virginia Woolf avec un recueil d’essais Lectures intimes. Je vais donc pouvoir la redécouvrir avec un roman.

4. Brooklyn de Colm Tóibín. J’ai découvert ce roman sur le forum Whoopsy Daisy grâce à Emjy. Il est tombé dans ma PAL depuis un petit moment. L’adaptation est en cours de tournage (sortie prévue le 9 mars 2016). C’est donc l’occasion de s’y mettre!

Que pensez-vous de cette petite sélection? Peut-être avez-vous déjà lu ces titres?

Fanny

Lectures intimes de Virginia Woolf

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Ce livre est en fait un recueil d’essais et de réflexions littéraires rédigés par Virginia Woolf. Il est possible de distinguer deux parties. La première porte sur des écrivains en particuliers (Jane Austen, Charlotte et Emily Brontë, Thomas Hardy, Henry James, Madame de Sévigné, etc.). La seconde se focalise davantage sur des genres littéraires (biographies, mémoires, essais, etc.) et sur la vie des écrivains en général  (La vie et le romancier, Métiers de femmes, etc.).

Il s’agit d’une lecture à la fois rigoureuse car le vocabulaire et la façon d’écrire sont assez soutenus mais aussi facile à lire. A mon avis, il est mieux de connaitre un minimum les romans et les auteurs dont elle nous parle ou au moins s’être renseigné auparavant afin de bien saisir tout ce dont il est question. Parfois, il m’est arrivé de me retrouver dans une ignorance totale du sujet. Ces passages furent quelque peu fastidieux.

En lisant ce recueil il faut garder à l’esprit que tout ce que dit Virginia Woolf est subjectif. Elle donne son point de vue. A chaque fois elle nuance son avis en nous donnant les qualités de tel chose ou de tel auteur mais aussi les défauts et travers. Cependant, elle conclut bien souvent sur un auteur avec bienveillance et en complimentant. Voilà, par exemple, ce qu’elle dit à la fin du chapitre sur Jane Austen :

« Vaines sont les spéculations : l’artiste la plus parfaite parmi les femmes, l’écrivain dont les livres sont immortels, mourut  » juste comme elle commençait à avoir confiance en son propre succès. « »

Une lettre incendiaire de Virginia nous est également retranscrite. C’est là que nous nous rendons compte de son caractère bien trempé et de sa répartie. Elle n’y va pas de main morte. A travers cette lecture on ressent vraiment la femme libre et engagée (notamment du point de vue de la condition féminine) qui se cache derrière ce personnage de la vie littéraire anglaise dans une société en pleine mutation. Elle met également en avant ses amis intellectuels du Bloomsbury Group. D’ailleurs ce livre permet d’en apprendre beaucoup et de voir sous un autre jour la littérature du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle.

Une lecture intéressante et très enrichissante qui donne envie de découvrir les romans de Virginia Woolf.

Merci aux éditions Robert Laffont – Pavillons Poche, à Christelle ainsi qu’à Cécile pour l’envoi de ce livre.

 

 Fanny