Brooklyn de Colm Tóibín

9782264056481Résumé de l’éditeur : Années 1950. New York, terre d’exil et terre promise, s’étend à l’horizon. Alors qu’elle quitte l’Irlande pour travailler à Brooklyn, la jeune Eilis se perd dans cette ville anonyme. Mais bientôt, un drame la rappelle à son pays natal. Déchirée entre deux mondes, entre l’enfance et l’avenir, quels choix fera-t-elle pour imposer sa voie ?

Brooklyn conte l’histoire d’une irlandaise qui s’exile à New-York. S’en suit toute une adaptation, des rencontres, des états d’âme et des rebondissements. La terre américaine est un rêve pour beaucoup de jeunes de l’époque où une nouvelle vie semble possible. Eilis, pour sa part, se retrouve propulsée assez brutalement sur ce continent inconnu. La reconstitution historique est intéressante. Colm Toibin nous plonge dans ces années d’après-guerre où l’envie d’une nouvelle vie et de bonheur refait surface. Cependant, il m’a manqué une petite étincelle pour en faire un roman inoubliable. J’ai d’ailleurs beaucoup de mal à pointer du doigt ce qui a pu me manquer. Peut-être davantage d’explication, de profondeur ou de détail.

J’ai beaucoup aimé l’héroïne, Eilis. Elle a la tête sur les épaules, le sens des réalités et se remet sans cesse en question. Elle se retrouve confronter à un monde inconnu auquel elle doit s’intégrer : un travail, de nouvelles personnes, un nouveau toit et une nouvelle façon de vivre. C’est aussi un passage de sa vie qui va la mener de l’adolescence vers la vie de femme adulte. Elle va devoir faire des choix et se retrouvera régulièrement tirailler par ses sentiments. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et sont très bien croqués. L’auteur possède une belle écriture qui nous embarque avec facilité. On découvre le métier de vendeuse de l’époque, la mixité sociale de Brooklyn mais aussi une jeunesse pleine d’espoir.

Il s’agit d’un roman intéressant sur le parcours d’une jeune fille entre l’Irlande et l’Amérique, entre sa famille et sa nouvelle vie, entre sa culture et son adaptation à la vie new-yorkaise. Elle a su me toucher malgré un manque de détail général. Je suis impatiente de découvrir l’adaptation avec Saoirse Ronan dans le rôle principal car je suis convaincue que ce livre fera un très beau film. Rendez-vous en salles obscures le 9 mars 2016.

 Fanny

La pluie, avant qu’elle tombe de Jonathan Coe

IMG_20150815_111348_resizedRésumé de l’éditeur : Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. S’appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd’hui, l’histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l’enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences?

Jonathan Coe fut une des têtes d’affiche du salon de la rentrée littéraire Le Livre sur la place à Nancy. Il a participé à une discussion dans les grands salons de l’hôtel de ville à laquelle je me suis rendue. Ce fut donc l’occasion de découvrir cet auteur maintes fois salué par la critique avant de le rencontrer. Je peux d’ors et déjà vous dire que je ne le regrette pas. J’ai choisi ce titre car c’est celui qui m’attirait le plus de par son sujet. Nous suivons l’histoire de plusieurs générations de femmes entre l’Angleterre, l’Auvergne et le Canada. L’intrigue tourne autour d’un secret de famille, de non-dits et de rendez-vous manqués. C’est la vie qui nous est raconté ici avec tout ce qu’elle a d’horrible mais de tellement beau aussi. Jonathan Coe possède une superbe plume. Le tout est rédigé avec beaucoup de sensibilité, de pudeur et de force.

La construction de ce roman est très bien pensée. Nous écoutons par le biais des personnages un enregistrement audio réalisé par Rosamond juste avant sa mort. Cette dernière a choisi de détailler 20 photos qui permettent de retracer le fil de l’histoire de toute une famille. Elle va ainsi provoquer une onde de choc et bouleverser le quotidien des vivants. Des thèmes surgissent donc comme le souvenir, la mémoire qui nous joue parfois des tours, la photographie dans tous ce qu’elle a de mystérieux, les coïncidences qui peuvent nous rassurer. Les dernières pages sont chargées d’émotion comme l’apothéose de tout ce qui a précédé. C’est triste et mélancolique. Les moments de bonheur viennent éclaircir le récit comme un rayon de soleil entre deux nuages.

Voilà un roman que je n’oublierais pas de sitôt. Ces destins qui s’entremêlent m’ont fascinée tout comme la construction du récit. La chute m’a bouleversée et marquée. J’ai découvert un auteur que je n’hésiterais pas à relire. Si vous avez un titre en particulier à me conseiller je suis preneuse.

Fanny

La petite femelle de Philippe Jaenada / Rentrée littéraire 2015

IMG_20150825_200015_resizedRésumé de l’éditeur : Au mois de novembre 1953 débute le procès retentissant de Pauline Dubuisson, accusée d’avoir tué de sang-froid son amant. Mais qui est donc cette beauté ravageuse dont la France entière réclame la tête ? Une arriviste froide et calculatrice ? Un monstre de duplicité qui a couché avec les Allemands, a été tondu, avant d’assassiner par jalousie un garçon de bonne famille ? Ou n’est-elle, au contraire, qu’une jeune fille libre qui revendique avant l’heure son émancipation et questionne la place des femmes au sein de la société ? Personne n’a jamais voulu écouter ce qu’elle avait à dire, elle que les soubresauts de l’Histoire ont pourtant broyée sans pitié.

Ce livre est parfois présenté comme un roman. Pour moi, ce qualificatif est assez réducteur. Il est à mon avis beaucoup plus que cela. C’est une véritable enquête documentée et argumentée mais aussi la réhabilitation d’une femme, Pauline Dubuisson, malmenée par la justice, les médias, les mauvaises langues et son entourage. Certes, les faits sont là, elle a tué, mais l’auteur s’interroge sur la partialité d’un procès, le poids des médias, la vie après la prison et le droit à l’oubli. Pendant notre lecture, on s’agace, on peste, on lève les yeux au ciel, on a la vision d’un véritable gâchis, on se pose aussi beaucoup de questions. Je me mets à la place de Philippe Jaenada dans son rôle de chercheur puis d’écrivain. Il a du s’arracher les cheveux à la lecture des documents qu’il a déniché sur internet et dans divers services d’archives. Chaque pièce a été manipulée en défaveur de l’accusé. C’est assez incroyable et pourtant il nous le prouve en démontant tout un procès. L’histoire de Pauline Dubuisson possède un vrai souffle romanesque. Un certain suspens s’installe ainsi qu’une envie d’en savoir toujours plus. Les détails historiques font partie intégrante du récit.

L’auteur instille une bonne dose d’ironie dans son livre par laquelle on sent parfois de l’exaspération et de la colère. Il fait preuve de beaucoup de psychologie et porte un regard empathique voire tendre sur son héroïne. C’est assez difficile à expliquer mais il semble y avoir une vraie connexion entre eux. Nous sommes bien loin de la femme cupide et volage qu’on a bien voulu présenté à l’époque. Philippe Jaenada lui préfère la femme libre, affranchie des codes sociaux et de la soumission aux hommes. Pauline (oui, à force on la nomme par son petit nom) est presque une figure féministe avant l’heure. Le tout est traité avec une argumentation toujours maitrisée. Madeleine Jacob est peut-être celle qui m’a le plus agacée. Comment a-t-elle pu se considérer comme journaliste alors qu’elle n’a fait que détourner les faits pour faire dans le spectaculaire et ainsi vendre du papier? Agaçante je vous dis… Le récit chronologique est parfois interrompu par des digressions sur la vie personnelle de l’auteur. Il nous raconte quelques anecdotes bien senties et très amusantes (une belle cuite lors d’une certaine soirée par exemple). En plus d’être un bon écrivain, un bon conteur et un bon enquêteur, Mr Jaennada est aussi très drôle.

Vous l’aurez compris, j’ai adoré ce livre de bout en bout. Il est à lire, c’est évident! Philippe Jaenada nous apporte sa vision de l’affaire, le tout en argumentant. Pauline Dubuisson n’est surement pas celle qu’on a voulu faire croire à l’époque. C’est également l’aboutissement d’un très beau travail de recherche. Je n’oublierais pas Pauline de sitôt! Depuis que j’ai refermé cet ouvrage et que j’ai rencontré l’auteur au Livre sur le place je n’ai qu’une envie : me précipiter sur un autre de ses livres.

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Marathon Guerre et Paix de Léon Tolstoï

Sans titre-1Lire Tolstoï est toujours un évènement de par la taille de ses livres, les sujets abordés et la langue utilisée. Sa lecture prend du temps et se déguste. Il y a un an et demi j’avais dévoré et adoré Anna Karénine. Je suis désormais en vacances pour trois semaines. C’est donc, à mon sens, le moment idéal pour me plonger dans La Guerre et la Paix (éd. Folio, trad. Boris de Schloezer) et ne pas faire durer ma lecture pendant des plombes. J’aime changer régulièrement de livre, c’est donc un vrai challenge pour moi que de lire les deux tomes à la suite, ce qui fait en tout 2000 pages d’affilé. Tout vient du forum Whoopsy Daisy. Une animation y est lancée autour de ce classique. Je vais donc tenter de visionner les adaptations dans la foulée. Je vous avais prévenu dans le titre, c’est un vrai marathon que je vais mener! Niveau lecture j’en ai surement pour minimum trois semaines. Je me suis dis qu’un billet que je mettrais régulièrement à jour avec mes impressions pourrait être sympa.

Mes références pour une compréhension totale (des ajouts sont à venir) :

  • Atlas historique Duby de Collectif, éd. Larousse
  • Aide-mémoire militaire pour lire Guerre et Paix de Tolstoï par la blogueuse Eliza :

C’est donc parti avec le premier tome qui regroupe en fait deux livres!

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16/09 : 250 pages.  On découvre les personnages et le moins que l’on puisse dire est qu’il y en a beaucoup. Les noms russes n’aident pas forcémment à toute la compréhension. Mais je me familiarise doucement avec tout ce beau monde issu de la haute aristocratie. Un peu avant les 200 pages, Tolstoï nous plonge dans le vif du sujet des Guerres napoléoniennes. Les personnages que nous allons suivre se retrouvent dans la tourmente d’une bataille. Passionnant! Pour la peine, une première citation : « Rostov se détourna et comme s’il cherchait quelque chose au loin, il regarda les eaux du Danube, le ciel, le soleil… Qu’il était beau le ciel, bleu, calme, profond ! Qu’il était lumineux et solennel le soleil déclinant! Comme les eaux du Danube brillaient dans le lointain, lisses et caressantes! Mais plus attrayantes encore lui paraissaient les montagnes bleutées au-delà du Danube, les gorges mystérieuses, les forêts de pins baignant dans la brume. Là, c’était la paix, le bonheur… « Je ne désirerais rien, rien, je ne désirerais plus rien si seulement je me trouvais là-bas, songeait Rostov. En moi-même et dans ce soleil il y a tant de bonheur! Et ici… des gémissements, la souffrance, la peur et cette confusion, cette hâte… Voilà qu’on crie de nouveau et que tous se sauvent, et je cours avec eux, et la voilà la mort! La voilà au dessus de moi, autour de moi!… un seul instant, et jamais plus je ne verrai ce soleil, cette eau, ces défilés… » ».

30/09 : 1600 pages. Après 15 jours de lecture (avec une petite pause à un moment), je vous propose un second point. Ce roman est un véritable régal. Je n’ai aucune difficulté à mon plonger dedans et à me transporter dans la Russie du XIXe siècle. Les personnages sont géniaux. On s’attache à chacun d’entre eux en fonction de leur parcours propre. Les passages de batailles, de politique, de stratégie ou encore de descriptions des guerres napoléoniennes sont très intéressants. Mais ma préférence va quand même vers la vie familiale, les tractations matrimoniales, les rencontres des différents protagonistes. L’ensemble est superbement écrit et Tolstoï nous offre plein de détails quant aux us et coutumes de l’aristocratie, à la vie en Russie à l’époque et d’autres choses encore.

Des period dramas en pagaille! #1

J’inaugure aujourd’hui un nouveau type d’article sur le blog. Je suis une passionnée de films et de séries en costumes. Alors pourquoi ne pas partager mes dernières découvertes avec vous? Dès que j’en aurais vu plusieurs je tenterais de vous faire un petit compte rendu avec mes impressions d’une dizaine de lignes. J’espère vous faire découvrir des histoires, vous tenter et vous intriguer.

815d0AeJD7L._SY550_Partners in crime avec Jessica Raine et David Walliams (BBC, 2015, 6 épisodes)

Cette mini-série comporte deux enquêtes différentes adaptées d’Agatha Christie. Ma préférence va clairement vers la seconde (N or M?) qui m’a paru plus maitrisée et plus claire. Les deux acteurs principaux sont très bons et forment un duo qu’on apprécie de suivre. Ce sont des enquêteurs amateurs. Cela apporte donc son lot d’humour et de situations cocasses. Tommy est très drôle car il semble quelque peu empoté et a des lubies pour le moins farfelues. Il y a du rythme, des rebondissements et du suspens. Je regrette peut-être le côté classique dans le thème des enquêtes ce qui n’enlève rien au charme de l’ensemble. Les costumes, les décors, la reconstitution historique sont très soignés et permettent un dépaysement total.

theoutcast_500The Outcast avec George MacKay et Jessica Brown Findlay (BBC, 2015, 2 épisodes)

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en visionnant cette série. En effet, je n’avais lu aucun résumé auparavant. Ce fut une superbe surprise, je dois l’admettre. Les sujets abordés sont assez durs. Nous avons affaire avec la descente aux enfers d’un garçons qui voit sa mère se noyer sous ses yeux. Nous le voyons grandir non sans mal pour devenir enfin un adulte. J’ai eu mal au cœur pour lui. Dans ce petit monde fermé d’un village anglais, on ne cesse de se moque de ses différents troubles. Il est très touchant. Tout comme son amie de toujours Kit. J’ai été en colère, j’ai eu la larme aux yeux à plusieurs reprise, j’ai souri parfois aussi. George MacKay (on a pu le voir dans Pride) est parfait. Son visage anguleux donne toute sa contenance au personnage principal. Je vous le recommande donc chaudement mais pas forcémment pour se détendre.

MV5BMTQzNjE5Mjk5MV5BMl5BanBnXkFtZTgwMzQ3NDMwNTE@._V1_SX640_SY720_Far from the madding Crowd [Loin de la foule déchaînée] de Thomas Vintenberg avec Carey Mulligan, Matthias Schoenaerts et Michael Sheen (2015)

Ce film est une adaptation du roman éponyme de Thomas Hardy (chronique ici). Je suis allée le voir à sa sortie en version originale sous titrée avec Kheira. Sur certains points il est assez différent du livre original. Mais l’essentiel est là à mon sens. J’ai d’ailleurs été étonnée que le réalisateur respecte autant les codes du period drama tout en réussissant à ajouter sa patte. Les différentes histoires sont bien traitées. Je ne pense pas qu’une personne n’ayant pas lu le roman puisse se perdre. Mention spéciale aux costumes avec des étoffes qu’on ne voit pas souvent dans ce genre de film. Le réalisateur a su reproduire ce qu’était la vie et son rythme dans la campagne anglaise de l’époque. Matthias Schoenaerts joue un Gabriel Oak qui n’est pas pour nous déplaire.  La bande originale est également sublime. Je l’écoute souvent en lisant.

A venir dans de prochains numéros

Participation au challenge A year in England de Titine

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Fanny

Un mariage de convenance de Georgette Heyer

IMG_20150801_131717_resizedRésumé de l’éditeur : Le plus délicieux des pièges se refermera sur elle. Le comte de Rule est destiné depuis toujours à épouser l’une des demoiselles Winwood. Le moment venu, il fait sa demande à Elizabeth, la plus jolie des sœurs. Mais celle-ci est amoureuse d’un autre. Or, cette union permettrait à la famille Winwood, criblée de dettes, d’échapper à la ruine. Afigée d’un physique banal et soufrant de bégaiement, Horatia, la cadette, a alors une idée : se rendre en cachette chez le comte et le persuader de la prendre pour épouse. Peu importe son jeune âge, car les sentiments n’ont aucun rôle à jouer, à moins que le hasard en décide autrement…

J’ai déjà lu un Georgette Heyer il y a quelques années. Il s’agissait d’Adorable Sophy que j’avais plutôt apprécié pour son côté drôle et rafraichissant. J’ai retrouvé cette qualité dans ce roman ci. En effet, l’auteur use du comique de situation à plusieurs reprises. Certaines scènes sont sincèrement drôles et apportent une vraie légèreté à l’ensemble. Certains passages paraissent incongrus voire complément improbables. Mais à mon avis, c’est à lire avec second degré pour passer un bon moment et s’amuser. Comme dans mon souvenir, l’écriture est agréables et les différents protagonistes bien amenés. Les presque 500 pages se lisent toutes seules.

On apprécie de retrouver les décors de l’Angleterre géorgienne et quelques clins d’œil à notre chère Jane Austen. Horatia est naïve mais sait se faire aimer du lecteur. De par ce trait de caractère, elle se retrouve dans des situations parfois intenables. Heureusement certains personnages secondaires sont là pour la sortir des mauvais pas dans lesquels elle se retrouver embourbé. Dans l’ensemble, j’ai apprécié suivre les personnages dans leur pérégrination malgré quelques petites longueurs à certains moments. Il y a beaucoup de rebondissements et d’évènements inattendus. On ne s’ennuie pas, c’est le moins que l’on puisse dire !

J’ai apprécié ce roman dans son ensemble. L’héroïne peut paraitre étourdie. Malgré cela on s’attache à elle assez facilement. Quelques longueurs sont présentes mais de nombreux rebondissements renouvelent sans cesse le rythme. Et puis quel plaisir de retrouver l’époque géorgienne !

Lu dans le cadre du challenge XIXe siècle.

Fanny

Anges d’Apocalypse, Tome 4 : La guerre des aurores de Stéphane Soutoul

anges-d-apocalypse,-tome-4---la-guerre-des-aurores-580781-250-400Résumé de l’éditeur : Tout va de travers dans ma vie, ou plutôt dans « mes » vies devrais-je dire. Aussi dingue que courageuse, Lorna a décidé d’arracher Nolhan des griffes de sa monstrueuse épouse. Puisque j’ai promis au vampire de protéger sa goule, me voilà donc embarquée à Paris avec cette dernière pour une mission sauvetage. Tu parles d’une virée touristique : l’escapade dans la Ville Lumière se transforme rapidement en piège mortel ! Elle marque aussi mes retrouvailles avec un homme qui a le chic pour affoler mes sens… Pendant ce temps, à Toronto, deux de mes soeurs sont devenues des renégates. Il semble que l’affrontement avec elles soit inéluctable, à moins que je parvienne à les raisonner. Samantha la lycéenne en sera-t-elle capable ? Cernée par les menaces, la pire des épreuves reste l’éloignement du garçon auquel mon coeur s’est attaché envers et contre tout. 

J’écris enfin mon avis sur ce livre pourtant lu il y a plusieurs mois. Je lis peu d’urban fantasy mais cette série m’est vraiment très chère. Pour commencer, l’auteur est d’une gentillesse et d’une accessibilité incroyable. D’humeur égale et d’un contact facile, il ne faut pas hésiter à lui rendre visite. Passons maintenant à mon ressenti en ce qui concerne ce quatrième tome. Dès les premières pages, le lecteur comprend qu’il n’aura pas une minute pour reprendre son souffle. Il faut dire que Syldia/Sam a une vie très remplie et beaucoup de problèmes à régler. Stéphane Soutoul construit son intrigue entre Paris et Toronto. Il y a des rebondissements, du suspens, de l’action mais aussi des moments plus sentimentaux où les émotions sont reines.

Deux des sœurs de Syldia ont vraiment des réactions incompréhensibles. Elles vont vouloir s’émanciper des deux autres. Beaucoup de questions se posent : sont-elles manipulées ? Ont-elles réellement un besoin de liberté ? Syldia est toujours aussi excellente à la fois drôle, terre à terre et responsable. Ici, nous découvrons un peu plus Nathan. C’est un personnage assez torturé que j’aime particulièrement. Grâce à la plume très agréable et maîtrisée de l’auteur, ce roman se lit tout seul et nous promet des heures de lecture bien divertissantes . Il y a toujours cette franchise dans les dialogues qui font que certaines phrases sont vraiment cultes. Stéphane Soutoul ne nous laisse pas de répit très longtemps puisque le rythme et l’action sont sans cesse renouvelés.

Je ne suis peut-être plus très objective quant à cette série car je suis sous le charme depuis le premier opus. De plus, je n’ai pas vraiment de point de comparaison. Cependant, je passe à chaque fois un bon moment de divertissement. Je retiens surtout les dialogues pimentés de Stéphane Soutoul qui sont une vraie réussite. Je suis impatiente de lire le prochain et dernier tome car la chute promet d’être passionnante.

Fanny

Bilan de mes lectures : AOÛT 2015 ~ Lectures à venir : SEPTEMBRE 2015

C’est un très très beau bilan que je vous présente ce mois-ci avec des lectures plutôt plaisantes dans l’ensemble. Le  weekend à 1000 qui s’est déroulé le premier weekend d’août m’a permis de lire beaucoup et de vous proposer tous ces romans et chroniques (pour certaines à venir). J’espère que votre été s’est bien passé. Pour ma part, les vacances arrivent à grand pas (encore une semaine et demi) avec au programme lecture de Guerre et Paix de Léon Tolstoï (2000 pages environ…), quatre jours à Londres et un séjour en Basse-Normandie.

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Nombre de livres lus : 9

Nombre de pages lues : 2685

(Pour lire les chroniques disponibles, il faut cliquer sur les images)

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Soudain, seuils d’Isabelle Autissier, éd. Stock, 252 p.

Ce beau roman parle de survie qui permet de révéler sa vraie personnalité et de découvrir ses failles. une véritable C’est aussi l’épreuve d’un couple qui semble se chercher. Isabelle Autissier possède une superbe plume et nous décrit des paysages magnifiques et notamment de la station baleinière abandonnée de Stromness.

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Un mariage de convenance de Georgette Heyer, éd. Milady, 456 p.

J’ai apprécié ce roman dans son ensemble. A mon sens, il est à lire avec second degré. L’héroïne peut paraitre étourdie. Malgré cela on s’attache à elle assez facilement. Les rebondissements en font un livre au rythme toujours renouvelé. Et puis quel plaisir de retrouver l’époque géorgienne !

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La vie quand elle était à nous de Marian Izaguirre, éd. Albin Michel, 395 p.

Il s’agit d’un roman qui ne peut laisser indifférent une fois refermé. J’ai tout aimé. Rien n’est laissé de côté. Les différents contextes historiques, les protagonistes et les intrigues sont merveilleusement bien contés. C’est aussi un vibrant hommage aux livres et à l’amitié.  Un conseil : rendez-vous en librairie le 1er octobre !

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Les Crèvecoeur, Tome 1 : Edith d’Antonia Medeiros, éd. La Bourdonnaye, 188 p.

Ce premier opus est très intéressant. Il s’agit d’un premier roman. Cela se ressent parfois. Cependant l’histoire m’a passionnée et me semble empreinte d’une certaine originalité. Il y a du suspens qui renouvelle sans cesse l’intérêt du lecteur. J’espère en découvrir davantage dans le second tome qui m’attend dans ma pile à lire.

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Mrs Dalloway de Virginia Woolf, éd. Le livre de poche, 224 p.

J’ai refermé ce roman avec une sensation étrange. Il est parfois difficile de saisir tous les sous-entendus de Virginia Woolf et de jongler entre les changements abrupts de narrateur. Cependant, j’ai été agréablement surprise par sa très belle plume, ses personnages et sa vision de Londres.

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Brooklyn de Colm Toibin, éd. 10/18, 331 p.

Brooklyn conte l’histoire d’une irlandaise qui s’exile à New-York. S’en suit toute une adaptation, des rencontres, des états d’âme et des rebondissements. J’ai beaucoup aimé l’héroïne, Eilis. Il m’a cependant manqué une petite étincelle pour en faire un roman inoubliable.

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La pluie, avant qu’elle tombe de Jonathan Coe, éd. Folio, 272 p.

Le livre sur la place approche à grand pas. Jonathan Coe y sera présent le dimanche. C’est donc pourquoi j’ai voulu découvrir un de ses romans. C’est une superbe histoire de trois générations de femmes dont la vie est retracée à l’aide de vingt photos. Très émouvant et très bien écrit, je n’hésiterais pas à découvrir d’autres ouvrages de l’auteur.

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Animarex de Jean-François Kervéan, éd. Robert Laffont, 285 p.

Vous souhaitez découvrir la jeunesse de Louis XIV comme on ne vous l’a jamais raconté et une interprétation de son amour pour Marie Mancini? Alors lisez ce roman. Jean-François Kervéan ne lésine pas sur le langage familier avec certaines phrases délicieuses. Par intervalle, il nous livre également son expérience d’écriture.

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Mystère rue des Saints-Pères de Claude Izner, éd. 10/18, 282 p.

Malgré une intrigue policière parfois absente du récit, j’ai apprécié ma lecture. J’ai rencontré de beaux personnages et une plume agréable à lire. Le contexte du Paris de 1889 est très bien traité. En espérant que dans le prochain tome, Claude Izner entre dans le vif du sujet avec une enquête de premier plan.

LECTURES EN COURS

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LECTURES PRÉVUES EN SEPTEMBRE

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Très bon mois de septembre et bonne rentrée à tous!

Fanny

Mystère rue des Saints-Pères de Claude Izner

IMG_20150903_191611_resizedRésumé de l’éditeur : Paris, juin 1889 : le monde entier se presse à l’Exposition Universelle ou la Tour Eiffel, qui vient d’être achevée, accueille plus de mille visiteurs par jour. Les Français s’aperçoivent qu’ils ont un Empire colonial en découvrant les pavillons exotiques et les villages indigènes groupés au pied d’un des temples d’Angkor reconstitué. C’est dans cette ambiance de kermesse que survient une série de morts inexpliquées. Les victimes ne présentent aucune blessure apparente et, hormis le fait d’avoir été présentes à l’Exposition, rien ne les relie entre elles. Victor Legris, propriétaire d’une librairie rue des Saints-Pères, n’aurait nulle raison de se mêler de ces affaires s’il n’était intrigué par le comportement de son père adoptif et associé, Kenji Mori. Il décide d’enquêter, au risque de voir basculer toutes ses certitudes…

Après avoir lu toute la série des enquêtes victoriennes de Thomas et Charlotte Pitt avec Belette, Céline, Bianca et Claire, voilà que nous nous lançons un nouveau défi en lisant toutes les aventures de Victor Legris de Claude Izner. Avec ce premier tome, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre car je n’ai lu aucun résumé ni ne me suis renseignée à propos de l’histoire auparavant. C’est donc avec plaisir que j’ai fait une plongée dans le Paris de la fin du XIXe siècle et plus particulièrement pendant l’exposition universelle de 1889 qui a vu naitre la célèbre tour Eiffel. La reconstitution historique est excellente. Tenues, décors, intérieurs, convenances, contexte culturel (notamment le milieu littéraire et journalistique) : tout y est. On s’y croirait. Il y a du piquant, un peu de sensuel, et du suspens jusqu’au bout.

J’ai beaucoup aimé découvrir le nouveau libraire/enquêteur (malgré lui) que nous allons suivre pendant plusieurs mois. Victor Legris est un personnage qui se laisse facilement séduire par les charmes féminins (au risque d’en perdre toute clairvoyance). C’est aussi quelqu’un de très intelligent et de réfléchi. Kenji Mori, qu’il considère comme un père, est plus mystérieux mais tout aussi intéressant. Nous souhaitons le découvrir car il semble cacher un passé bien mouvementé. Joseph, l’apprenti de la librairie, apporte la touche de fraicheur et d’humour. Il s’agit clairement d’un tome introductif qui nous présente le contexte et les personnages. L’intrigue policière s’en trouve donc reléguée au second plan. Par contre, j’ai apprécié la mise en avant de l’importance et de l’influence de la presse écrite à l’époque.

Malgré une intrigue policière parfois absente du récit, j’ai apprécié ma lecture. J’ai rencontré de beaux personnages et une plume agréable à lire. Le contexte du Paris de 1889 est très bien traité. En espérant que dans le prochain tome, Claude Izner (ce nom cache en fait deux auteurs) entre dans le vif du sujet avec une enquête de premier plan.

Lu en lecture commune avec Claire, Bianca, Céline, Le livre d’après, Camille et Laure.

Lu dans le cadre du challenge XIXe siècle.

Fanny

Salon Le livre sur la place – Nancy – 11 au 13 septembre 2015

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Cette année encore, je me rendrais au salon de la rentrée littéraire Le Livre sur la place. Certes les auteurs prolifiques en cette période seront présents mais beaucoup d’autres également. Comme d’habitude, je vais prendre plaisir à flâner entre les allées, à reconnaitre des auteurs déjà connus et à en découvrir de nouveaux. J’ai déjà quelques idées concernant les écrivains que j’aimerais rencontrer. Jusqu’à maintenant, je n’ai encore jamais eu l’occasion de me rendre à l’un des nombreux rendez-vous qui jalonnent ces trois jours de fête du livre. Je vais donc y remédier en me rendant à l’hôtel de ville le dimanche après-midi pour une discussion joliment intitulée « Conversation outre-manche » entre Jonathan Coe (La pluie, avant qu’elle tombe) et Muriel Barbery. Ma seule crainte est de ne pas pouvoir rentrer par manque de place. J’arriverais suffisamment tôt afin de mettre toutes les chances de mon côté.

L’année dernière, j’avais fait une superbe découverte de pur hasard en m’arrêtant devant Désirée et Alain Frappier et en craquant pour La vie sans mode d’emploi : putain d’années 80!. Je compte bien retourner voir ce couple pour me procurer leur nouvel ouvrage : Le choix. Selon leur jour de présence j’aimerais pouvoir discuter également avec Philippe Jaenada (je suis en train de lire son nouveau livre La petite femelle qui est passionnant), Tatiana de Rosnay, Alexandra de Broca ou encore Jean-François Kervéan.

De belles heures de salon s’annoncent pour moi. Si vous vous y rendez également, n’hésitez pas à vous manifester!

Le site internet pour accéder à toutes les informations :

Le tumblr pour lire des articles inédits :

Pour découvrir les auteurs invités : 

Pour découvrir le programme :

Fanny