
Emmeline vit en complète autarcie en compagnie de son père sur une île battue par les vents. Le paternel recueille des odeurs grâce à une ingénieuse machine pour ensuite les mettre en bouteille et les conserver. Un vrai sacerdoce ! Isolée de tous et de tout, la petite Emmeline va découvrir que son père lui cache des choses, beaucoup de choses.
Chaque mois, le Reese’s book club (club de lecture initié par l’actrice Reese Whiterspoon) propose une lecture commune autour d’un ouvrage ayant les femmes comme point commun. Ce mois-ci, je n’ai pu résister à l’envie de participer tant le livre proposé me tentait. Et puisque je souhaite lire davantage en anglais, c’était l’occasion de faire d’une pierre deux coups.
Commençons par parler de l’atmosphère prenante et poétique du roman. J’ai adoré parcourir l’île de notre chère héroïne. Cette nature hostile et sauvage m’inspire beaucoup d’humilité. Malgré ses difficultés, la vie insulaire m’a toujours fascinée, sûrement un vieux rêve bien difficile à réaliser et donc refoulé. Les descriptions sont superbes et ne donnent qu’une envie : tout quitter pour prendre le large.
Comme le titre l’indique, les senteurs sont au cœur du roman. Erica Bauermeister fait l’éloge de l’odorat, ce sens capable de tant de prodiges. Qui n’a jamais vu des sensations s’accroître ou des souvenirs refaire surface grâce à une odeur bien particulière ? La romancière n’hésite pas à pointer du doigt les travers de qui détient le pouvoir de créer des fragrances dans un but de manipulation commerciale.
Emmeline est une héroïne en quête d’identité qui a tout à apprendre. Comme toute personne en court d’apprentissage, elle faut des erreurs qui vont finalement lui être bénéfique et lui montrer ce qu’est l’essentiel. Les personnages secondaires ne restent et sont plein de humanité. Je pense notamment à Colette, Henry ou encore Fisher.
Erica Bauermeister signe ici un roman authentique et d’une grande sensibilité. Elle y distille une philosophie de retour à la simplicité et à l’essentiel.
Fanny