Les Vermeilles de Camille Jourdy

Camille Jourdy m’avait précédemment agréablement surprise avec Rosalie Blum, œuvre aussi sensible que drôle et décalée. Ce nouveau roman graphique nous propose de passer de l’autre coté du miroir et de nous perdre en forêt où un monde étonnant et détonnant au goût d’enfance se cache du commun des mortels. Les couleurs et les dessins d’une douceur caractéristique m’ont offert une parenthèse aussi enchantée qu’épique. Des lutins, de petits personnages farceurs, un renard peu bavard et une harde de vermeilles forment une compagnie hétéroclite, colorée et attachante.

Cette bande dessinée décrit le parcours initiatique de la petite Jo. Elle va devoir avancer dans un monde inconnu tout en relevant de nombreux défis et en s’affirmant. Elle va devoir apprendre à se faire entendre, pas si facile pour une petite fille. Sa voix va finir par compter, et pas qu’un peu. C’est aussi le récit d’une évasion du quotidien et de la famille. L’imagination a ce pouvoir extraordinaire d’échappatoire. La nature est partout présente. Camille Jourdy la représente luxuriante et le plus souvent bienveillante, un véritable refuge. Les planches sont un plaisir à contempler, tout comme ces être extraordinaires que sont les vermeilles.

Alors n’hésitez plus, partez vous aussi à la recherche des vermeilles et suivez les pour retrouver votre âme d’enfant et vivre une aventure que seule l’imagination peut créer.

2 livres, 2 avis, 1 billet

Rosalie Blum, Intégrale de Camille Jourdy

Rosalie Blum est un roman graphique présent depuis très longtemps dans ma wishlist. Je suis donc ravie d’avoir enfin eu l’occasion de le découvrir. Camille Jourdy développe son intrigue en trois tomes réunis depuis 2016 en une intégrale. La dessinatrice retranscrit assez bien l’ambiance de certaines villes françaises où l’ennui et la routine prennent vite le pas. Elle y ajoute sa patte si particulière avec une bonne dose de loufoque et de fantaisie. Le ton est gentiment cruel envers certains personnages mais finalement souvent tendre et bienveillant. Le lecteur apprend à connaitre chaque protagoniste dans ses moindres détails. Très vite, on se rend compte que rien n’est tout blanc ni tout noir, chaque personnalité finit par être nuancée. D’autant plus que de lourds secrets sont à l’œuvre en arrière plan. La famille est interrogée tout comme l’amour ou l’amitié. Il s’agit d’une très bonne lecture. Je crois même que j’irais picorer à l’avenir quelques passages par-ci par-là.

Les aventures de Donovan S. de Virginie Nuyen

Soyons clair, ce roman est un objet littéraire non identifié. En bref, un OLNI. Ouvrir ce livre, c’est partir pour une aventure absurde, pince sans rire et cruelle. La romancière prend un malin plaisir à tourner en dérision ses personnages. L’exquise viande de Donovan est demandée dans le monde entier. Mais ceci n’est pas sans conséquences et va entrainer bien des questionnements. Les stratégies de communication, la soif d’expansion, le luxe et la consommation se trouvent dans le viseur empreint d’impertinence de Virginie Nuyen. Le rythme est effréné, les chapitres sont courts et le style est plaisant à lire. Il s’agit d’une lecture plutôt agréable sur le moment doublée d’un propos assez inédit et intéressant. Cependant, une fois la dernière page tournée, j’avoue être restée sur ma faim. Je n’ai pas tout à fait saisi la finalité de ce roman ni le questionnement profond de la romancière. Je serais tout de même curieuse de lire un nouvel ouvrage de celle-ci.

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Fanny

Chroniques japonaises #1 : Les délices de Tokyo et Jirô Taniguchi

Je vais tout vous avouer, je suis en pleine phase japonaise. Comme elle ne semble pas vouloir passer et plutôt que de garder les belles découvertes pour moi, je vais les partager avec vous dans ces Chroniques japonaises. C’est parti pour un voyage au pays du soleil levant!

Un film : Les délices de Tokyo (2015)

Adapté du célèbre roman (que je n’ai pas encore lu) de Durian Sukegawa, Les délices de Tokyo nous conte la rencontre de trois personnages : Sen, cuisinier dans un tout petit restaurant de doryakis, Tokue, vieille femme cherchant à se faire employer par Sen, et Wakana, jeune lycéenne fréquentant régulièrement les lieux. Très vite, le spectateur ressent que chacun porte un secret ou un mal-être qui les empêche d’avancer et de vivre totalement. La cuisine est au centre de l’histoire et plus particulièrement l’anko (pâte de haricot rouge sucrée) dont Tokue excelle la confection. Outre la transmission de cette recette, elle distille au quotidien des leçons de vie toutes simples mais finalement essentielles. Dans un souci de ne pas trop en dévoiler, je peux juste vous dire que c’est aussi la société japonaise qui est remise en question. L’esthétique général est réaliste et sobre. Un film contemplatif où la parole est d’or.

Un manga : Elle s’appelait Tomoji de Jirô Taniguchi

    

Admiratrice de Jirô Taniguchi depuis une bonne dizaine d’années, je garde encore un souvenir ému de ma lecture de Quartier lointain. Elle s’appelait Tomoji est un manga historique qui donne la part belle à l’ère Taishô (1912-1926) puis à l’ère Shôwa (1926-1989). Le dessinateur nous donne à voir un Japon rural où la famille est au centre de la vie de chacun, les mariages arrangés, le travail harassant et la nature luxuriante. Avec des traits doux et une certaine liberté, il déroule la jeunesse de Tomoji Uchida, fondatrice du temple bouddhiste de Shôjushin. Les faits réels (notamment le tremblement de terre de 1923) couplés à un travail de recherche et à une bonne dose d’imagination donnent à ce récit crédibilité et sensibilité. Comment grandir lorsque le malheur vous frappe à plusieurs reprises pendant l’enfance, quelles échappatoires sont possibles? Pour ne rien gâcher, cette édition chez Rue de Sèvres nous offre quelques pages joliment colorisées, un vrai plaisir pour les yeux.

J’espère que cet article vous aura plu. D’autres arriveront prochainement. En attendant, je suis preneuse de toutes vos suggestions.

Fanny

Bonjour tristesse de Frédéric Rébéna d’après Françoise Sagan

Résumé de l’éditeur : 1954, Cécile, lycéenne parisienne passe l’été de ses dix-sept ans dans une villa avec son père Raymond, veuf, et Elsa, la maîtresse de ce dernier. Cécile et son père ont une relation fusionnelle, faite de plaisirs et d’insouciance. Cécile connaitra ses premières étreintes avec Cyril. L’ambiance change quand Raymond annonce l’arrivée d’Anne, une amie. Différente d’Elsa et Cécile, Anne est une femme stricte et moralisatrice, elle apprécie la culture, les bonnes manières et l’intelligence. Dès son arrivée, un combat subtil commence entre les trois femmes. Elsa tente de maintenir la relation avec Raymond, qui est aussi attiré par Anne. Quant à Cécile, elle craint de perdre la complicité qui la lie à son père, ainsi que leurs libertés. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare…

N’ayant pas lu le roman original, j’ai tout de même souhaité découvrir ce classique de la littérature française par le biais de son adaptation en bande dessinée. Nous faisons la connaissance de Cécile, jeune fille en vacances avec son père dans une somptueuse maison. Elle profite des bains de soleil et du temps qui semble s’étirer. Très vite, un tableau bien sombre commence à se dessiner : un père volage, une Cécile nourrissant un amour inconditionnel pour ce dernier, un triangle amoureux. L’ambiance de vacances va rapidement se dégrader et finir en affrontement où tous les coups sont permis autour de la figure masculine. Les conséquences vont s’avérer désastreuses…

Les traits sont assez bruts et les expressions des personnages pincées. Habituellement, je ne suis pas une adepte de ce genre de dessin mais je dois avouer qu’il sert très bien ce récit en particulier. Il exprime toutes la tension, la cruauté et le malaise que contient l’histoire de Françoise Sagan. La chute est annoncée dès les premières pages. Ceci ne donne que plus de force à l’ensemble. Le lecteur est témoin de la descente aux enfers des personnages, de ce presque huis clos et de cet été qui tourne au vinaigre. Cécile est une héroïne assez ambigue tout comme les deux autres femmes, Anne et Elsa. Elles portent toutes les trois une espèce de froideur que seul le drame vient fissurer.

Comme vous l’aurez compris en lisant mon article, j’ai aimé cette bande dessinée. Le dessin de Frédéric Rébéna est à l’image de l’histoire de Françoise Sagan. J’ai vécu une expérience hors du commune avec ce quatuor pour le moins singulier.

Lu grâce à la masse critique Babelio et à Rue de Sèvres.

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  • Monet, nomade de la couleur d’Efa et Rubio

Fanny

Monet, nomade de la lumière d’Efa et Rubio

Résumé de l’éditeur : Du Salon des Refusés au mouvement des Impressionnistes, de jeune peintre désargenté à grand bourgeois tutoyant les huiles, du mari à l’amant… la vie de Claude Monet fut pour le moins plurielle. Chef de file, à son coeur défendant, d’un mouvement qui bouleversa la vision de la peinture au XIXe siècle, l’homme n’est finalement resté fidèle qu’à une seule quête : celle de la lumière absolue, qui viendrait éclairer toute son oeuvre de sa perfection. Salva Rubio et Ricard Efa nous racontent aujourd’hui les aléas de cette recherche, dont Monet paya le prix autant qu’il l’encaissa, à travers un somptueux roman graphique.

En grande admiratrice du mouvement impressionniste et plus particulièrement de Claude Monet, j’avais acheté cette bande-dessinée à sa sortie il y a presque un an. La proposition de lecture commune de Bénédicte a été l’occasion de découvrir ce petit bijou. Nous faisons d’abord la connaissance d’un Claude Monet âgé victime de cataracte sur chacun de ses yeux et toujours accompagné de son grand ami Georges Clemenceau. Les flashbacks prennent ensuite le relais pour raconter sa jeunesse puis sa vie d’artiste agitée par ses nombreux déboires financiers et maritaux. C’est aussi l’occasion de mettre en avant les comparses de Claude Monet. Le pauvre Bazille décédé trop jeune lors de la guerre de 1870 a particulièrement retenu mon attention.

J’ai beaucoup aimé le coup de crayon d’Efa qui donne un style unique à cet ouvrage. La couleur, les formes et la nature tiennent une grande place à la manière de la peinture impressionniste. C’est déjà, à mon sens, un très bel hommage à ce mouvement pictural. Efa insère ici et là des reproductions de tableaux de Monet tout en les marquant de sa patte. Il est bien évident qu’il n’égale pas le maître, mais c’est tout de même un joli clin d’oeil. Le dossier final met face à face les dessins d’Efa et les œuvres de Monet. J’ai adoré parcourir ces pages et redécouvrir les toiles originales. Par contre, les textes explicatifs sont un peu redondants et très peu poussés. C’est la petite déception de ce livre. Malgré tout, elle n’entache pas ce qui a précédé et que je retiendrais.

Cette bande dessinée est réussie à mon sens. Elle rend un superbe hommage à un grand peintre et à un tournant dans l’art de la peinture. J’ai également beaucoup aimé les dessins d’Efa et ces couleurs qui jaillissent à chaque page. Le dossier final est malheureusement assez vide, dommage!

Lu en lecture commune avec Bénédicte :

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Fanny

Les trois fantômes de Tesla, Tome 1 : Le mystère Chtokavien de Guilhem et Marazano

Résumé de l’éditeur : Et nous sommes toujours sans nouvelles de Nikola Tesla, probablement le seul savant dont l’originalité et les inventions géniales sont susceptibles de nous fournir une aide décisive dans cette guerre destructrice.

Ce premier tome ne suffit pas pour se faire une véritable idée concernant cette histoire. En effet, il s’agit d’une introduction qui présente principalement le contexte spatio-temporel et les personnages. Certains éléments sont tout juste suggérés. Malgré tout, cette mise en place est doublée d’un peu de suspens et de rebondissements. De quoi tout juste donner envie de connaitre la suite. Cette intrigue possède une bonne dose de surnaturelle. Il se passe des choses bien étranges sur les bords de l’East River. Ceci est mélangé aux vérités historiques. Il est notamment fait référence à un inventeur ayant réellement vécu du nom de Nikola Tesla.

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Le petit garçon et sa mère sont plutôt attachants. J’ai pris plaisir à les suivre et à assister à leur adaptation dans cette grande ville qui peut tout apporter comme tout reprendre. Les dessins sont très réussis. Ils donnent une vraie ambiance rétro à l’ensemble. Les vignettes et les planches s’enchainent à un bon rythme. Je n’ai rien à redire sur le graphisme qui est irréprochable. Par conte, je ne suis pas certaine qu’un format en trois volumes soit l’idéal. Un one shot aurait été tellement adapté et tellement plus intéressant car là, je dois avouer que je reste sur ma faim. J’ai également bien peur que mon enthousiasme retombe et que cette série de bande dessinée soit bien vite oubliée…

Ce premier opus possède un intérêt indéniable. L’ensemble m’a plu et les auteurs ont su me donner tout juste de quoi vouloir lire la suite. Par contre, je trouve ce premier tome trop mince et cette sensation de rester sur ma faim me gêne quelque peu. Affaire à suivre donc!

Lu dans le cadre de la BD fait son festival 2017 de PriceMinister.

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Fanny

4 bandes dessinées, 3 avis, 1 billet

    

Culottées, Tome 1 et 2 de Pénélope Bagieu

Avec beaucoup de talent, Pénélope Bagieu nous propose de découvrir plusieurs portraits de femmes souvent oubliées par l’Histoire ayant suivi leur passion, bravé les interdictions et les convenances ou encore défendu des causes. Des destins plus ou moins heureux mais qui montrent qu’aucune barrière ne peut arrêter une femme dans son ascension. Vous l’aurez compris, ces deux bandes dessinées ont une véritable portée féministe. Pour ne rien gâcher l’ensemble est coloré et bien mené. Le schéma est toujours le même : une double-page blanche annonce le nom de la personnalité traitée suivie de plusieurs planches racontant sa vie. Chaque chapitre se termine par une superbe double page dessinée. Ces deux tomes sont très variés et évitent tout à fait la monotonie. Chaque femme à son univers bien à elle et c’est un plaisir à découvrir!

Agatha, la vraie vie d’Agatha Christie de Anne Martinetti, Guillaume Lebeau et Alexandre Franc

Cette bande dessinée commence sur les chapeaux de roue avec un évènement bien connue de la biographie d’Agatha Christie : sa disparition. Ensuite, nous suivons chronologiquement la vie de la Reine du crime avec tout de même quelques flashbacks qui permettent de donner un bon rythme à l’ensemble. Le récit tient donc la route et nous présente une femme moderne et indépendante. J’ai appris beaucoup d’éléments la concernant. Les dessins sont assez simples mais dotés d’un certain charme, colorés et agréables à regarder. Hercule Poirot (mais aussi Miss Marple dans une moindre mesure) s’évertue à titiller sa créatrice à l’image d’un petit diable sur une épaule. C’est assez drôle et surprenant. Une belle bande dessinée que je suis ravie d’avoir dans ma bibliothèque. C’est aussi un bel hommage à une autrice britannique majeure!

Mars Horizon de Florence Porcel et Erwan Surcouf

Je me passionne de plus en plus pour l’astronomie. Je suis Florence Porcel depuis quelques temps déjà. Ici, nous accompagnons plusieurs astronautes dans leur participation à un programme d’installation d’une communauté sur Mars. Il  y a beaucoup de rebondissements couplés à des passages d’émotion ou de stress intense. A mon sens, quelques longueurs auraient pu être évitées. Mis à part cela, cette bande dessinée est d’une bonne facture. Certes elle prend quelques libertés mais le cheminement est respecté et plusieurs notions sont expliquées. Je vous invite à regarder la série en 6 épisodes Mars pour découvrir ce qui est réellement prévu pour la colonisation de Mars. J’ai beaucoup aimé les références en tout genre notamment à The Big Bang Theory (t-shirt « Bazinga! »), à Retour vers le futur (le rover porte le nom de Delorean), à Star Wars (un écran enregistreur s’appelle O.Biwan) ou encore à l’astronaute Jean-François Clervois (l’héroïne s’appelle Jeanne Clervois) entre autres. On retrouve toute l’excitation et l’enthousiasme que Florence Porcel nourrit pour cette planète et ça c’est magique!

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Fanny

Pile ou face, Tome 1 : Cavale au bout du monde de Hope Larson et Rebecca Mock

91udq2rzuslRésumé de l’éditeur : New York, années 1860. Lorsque le père adoptif de Cleopatra et Alexandre disparait, les deux jumeaux rejoignent le gang du Crochet Noir, surveillé pour ses multiples larcins. Pris par la police, ils acceptent de trahir le gang, contre un ticket de train pour la Nouvelle Orléans, où ils espèrent commencer une nouvelle vie. Mais Alex est capturé et  embarqué de force comme main-d’œuvre sur un cargo faisant route pour San Francisco. Cléo prend la route sur un steamer, pour tenter de rejoindre son frère. Mais les deux ados sont loin de suspecter les dangers qui les guettent : le gang a informé une bande de pirates, redoutés et impitoyables, que les jumeaux sont en possession d’objets constituant une carte au trésor. La course commence pour nos héros : course au trésor, vers leur père et pour leur vie.

Tous les ans je fais le même constat, je lis très peu de bande dessinée. A vrai dire, ce sont surtout les occasions qui manquent. Heureusement la masse critique Babelio me permet parfois de palier à ce défaut. Ce fut le cas avec la réception de ce premier tome. Les auteurs commencent fort et nous mettent dans l’ambiance dès les premières planches. J’ai beaucoup aimé le prologue, qui, en seulement quatre pages posent le cadre et le ton. La première partie met peut-être un peu de temps à se mettre en place. Mais tout se débloque assez vite avec l’arrivée des premières révélations et rebondissements. En 224 pages, Hope Larson et Rebecca Mock ont pu approfondir au maximum leur histoire et apporter beaucoup de détails.

91d9g46yilPile ou face mélange le récit d’aventure et le parcours initiatique. En effet, Cléo et Alex s’embarquent dans un voyage semé d’embuches. Ils se retrouvent séparés et deux histoires parallèles commencent donc. Ils sont aussi en quête de leur père, de leur identité et de leur racine. La plongée dans le XIXe siècle américain est réussi. Nous avons ainsi l’occasion de croiser les membres d’un gang, des pirates et autres malfrats. Ne vous laissez pas tromper par la couverture rappelant certains dessins animés, les dessins sont très différents à l’intérieur. Les vignettes et les planches s’enchainent très bien. Un beau rappel est d’ailleurs fait avec entre la dernière vignette du prologue et  la toute dernière planche (vous le comprendrez si vous lisez cet ouvrage).

Ce premier tome introduit très bien cette série de bandes dessinées. Il contient déjà beaucoup de rebondissements et laisse des questions en suspens qui promettent une suite pleine de mystère. Il faudra faire preuve d’un peu de patience pour connaitre la destinée de nos deux adolescents car la sortie du second tome (Knife’s Edge) n’est prévue que le 27 juin 2017 aux États-Unis.

Lu grâce à la masse critique Babelio et aux éditions Rue de Sèvres.

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Fanny

Aliénor Mandragore, Tome 1 : Merlin est mort, vive Merlin! de Séverine Gauthier et Thomas Labourot

Alienor-Mandragore-couvertureRésumé de l’éditeur : Dans la paisible forêt de Brocéliande, la jeune Aliénor suit l’enseignement druidique de son père l’enchanteur Merlin… jusqu’au jour où le grand magicien est tué, terrassé par le terrible cri d’une racine de Mandragore. Mais le fantôme de Merlin n’entend pas rester mort bien longtemps et ce sera à sa fille de le tirer d’affaire. Voici la première aventure décapante d’Aliénor Mandragore : une plongée pleine d’humour dans la forêt de Brocéliande.

J’ai découvert cette bande dessinée totalement par hasard sur la chaine youtube Fairy Neverland. J’ai aussitôt été attirée par le résumé qui promet une ambiance celtique à souhait. Je n’ai pas été déçue puisque dès les premières pages nous faisons la rencontre de Merlin et de sa fille Aliénor. Les rebondissements vont ensuite s’enchainer pour nous entrainer dans une intrigue au rythme soutenu. J’ai beaucoup aimé les dernières pages qui forment une sorte d’annexe sous le titre de « L’écho de Brocéliande », journal des nouvelles de cette contrée.

Cases-Alienor-Mandragore-page-52Les dessins sont un régal à regarder. Sans être trop enfantin, ils nous transportent dans un monde de magie et de croyances. Les couleurs ne sont pas en reste. En effet, elles sont vives et s’adaptent en fonction des situations. L’ensemble est donc un vrai plaisir pour les yeux et nous plonge dans une ambiance maitrisée. Nous suivons la petite Aliénor dans ses pérégrinations. Elle va vite apprendre de ses erreurs mais sait également utiliser la ruse pour arriver à ses fins. L’humour n’est jamais loin entre comique de situation, de geste ou de langage.

Cette bande dessinée jeunesse est donc une belle surprise. Je n’y trouve aucun défaut. Elle ravira les plus jeunes comme les moins jeunes. J’espère que le second tome ne tardera pas à sortir car je suis curieuse de retrouver toute cette panoplie de personnages et cet univers.

Lu dans le cadre de la masse critique de Babelio.

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Fanny

Adam Clarks de Régis Hautière et Antonio Lapone

1579_couvRésumé de l’éditeur : Dans un XXIe siècle fantasmé où la guerre froide sévit toujours et où la conquête de Mars est en marche, c’est lors d’une soirée mondaine où les « grands » de ce monde ont l’habitude de se retrouver que l’énigmatique Adam Clarks montre son vrai visage. On pourrait le croire trop occupé à faire des courbettes aux puissants et à séduire des beautés fatales. Mais il ne perd pas de vue son véritable objectif : un rubis de 100 carats d’une valeur inestimable, exposé à la vue de tous : le Long Star. La nuit, Adam fait montre de ses talents de monte-en-l’air pour subtiliser le bijou. Personne n’a rien vu, rien entendu. Personne ? Pas si sûr… Devenu à la fois la cible du KGB et de la CIA, Adam va devoir jouer sur les deux tableaux s’il veut s’en sortir.

En 2015, j’ai lu très peu de bande dessinée. J’aimerais changer cela en 2016. Je commence donc bien l’année puisque je vous présente le premier ouvrage de ce genre que j’ai lu. Nous sommes ici face à une œuvre originale et hors du commun. Le cadre spatio-temporel y est pour beaucoup. En effet, le XXIe siècle que nous connaissons est ici complétement chamboulé. La guerre froide a toujours lieu, les voitures ne roulent plus mais volent et les tourne-disques sont quant à eux toujours d’actualité. Nous sommes donc face à un mélange de modernité et de rétro qui peut paraitre troublant au début mais qui nous plonge très vite dans une vraie atmosphère. Les références sont nombreuses et notamment à des styles tels que l’espionnage, le polar ou encore la science-fiction.

Sans titre

Avec leur héros, les deux auteurs revisitent le mythe du gentleman cambrioleur. Adam Clarks est toujours en costume, bien coiffé, présent dans les soirées mondaines dont il déteste les membres. Son histoire nous est racontée par un narrateur qui fait son apparition de temps en temps sans prendre part à l’intrigue. C’est un personnage agréable à suivre. Le graphisme général est sympa. Les dessins sont toujours dans cette inspiration rétro dont j’ai parlé plus haut. Des détails accentuent cela comme la publicité pour des cigarettes qui vient interrompre le récit à la manière d’un entracte. Malgré toutes ces qualités je suis un peu restée sur ma faim une fois ce livre refermé. Le récit s’essouffle vite à mon goût et ne m’a donc pas permis de goûter ma lecture autant que je l’aurais souhaité.

Pour conclure, le cadre spatio-temporel m’a plu ainsi que le mélange maitrisé de modernité et de rétro. Cependant, l’intrigue s’essouffle trop vite à mon goût. C’est donc une découverte sympathique dans l’ensemble.

Lu dans le cadre de la masse critique de Babelio.

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Fanny