L’Oeuvre d’Émile Zola (Rougon-Macquart #14)

Une petite apparition ni vue ni connue sur ce blog laissé à l’abandon… Une nouvelle fois, le lobbying de ma chère Petite marchande de prose a fait des ravages ! L’Œuvre a été abordé pendant notre Skype book club, mes collègues et moi étions sous le charme. Ma première incursion en terre zolienne fut une véritable révélation. J’ai dévoré Au bonheur des dames pratiquement dans la foulée.

L’Œuvre est le quatorzième tome de la fresque familiale des Rougon-Macquart. On y suit Claude Lantier, peintre éperdu et tout entier dévoué à son art. Emile Zola signe un roman d’abord lumineux glissant tout doucement vers les ténèbres de la création artistique. Sans le citer directement, c’est bien du mouvement impressionniste dont il est question. L’auteur retrace le parcours de ces as du pinceau à l’œil redoutable, des débuts flamboyants du groupe jusqu’à la scission de ses membres due à des divergences de point de vue. L’effervescence de nouvelles trouvailles picturales et la franche camaraderie laissent vite place à la compétition et au ressentiment. Nous assistons impuissants à la chute d’un artiste englué dans son jusqu’au-boutisme.

Grâce à son talent journalistique et d’analyse, Émile Zola écrit et décrit ses contemporains et son époque avec brio. La lectrice du XXIe siècle que je suis s’est vue remonter le temps à vitesse grand V (Marty sort de ce corps !). J’ai particulièrement adoré parcourir aux côtés de Claude les salons tant attendus dans une carrière d’artiste-peintre. Sa fébrilité, les commentaires entendus, la foule sont palpables. Les critiques furent extrêmement dures envers ces jeunes gens en avance sur leur temps mais qui ont pourtant révolutionné la peinture. J’en rajoute une couche, les descriptions sont incroyables et ce dès les premières pages lorsque nous sommes introduits dans l’atelier de Claude. Merveilleux ! Emile Zola fait preuve d’une grande liberté de ton notamment sur le couple, le mariage ou encore la sexualité.

Je vais m’arrêter là mais sachez que je pourrais encore en écrire des tartines. Je vous parlerai prochainement de ma lecture d’Au bonheur des dames. Le suivant sera très certainement L’Assommoir. J’ai si hâte.

Un commentaire sur « L’Oeuvre d’Émile Zola (Rougon-Macquart #14) »

  1. C’est un roman qui m’a mise très mal à l’aise (faut dire qu’à l’époque, je me lisais tous les Rougon Macquart dans l’ordre, peut-être un peu dur pour le moral). Mais la description de Lantier peignant son enfant mort… C’était trop dur et glauque pour moi…

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