Résumé de l’éditeur : Esclave. Frannie Langton grandit à Paradise, dans une plantation de canne à sucre, où elle est le jouet de chacun : de sa maîtresse, qui se pique de lui apprendre à lire tout en la martyrisant, puis de son maître, qui la contraint à prendre part aux plus atroces expériences scientifiques… Domestique. À son arrivée à Londres, la jeune femme est offerte comme un vulgaire accessoire à George et Marguerite Benham, l’un des couples les plus raffinés d’Angleterre. Séductrice. Seule contre tous, Frannie trouve une alliée en Marguerite. Entre ces deux lectrices invétérées se noue un lien indéfectible. Une foudroyante passion. Une sulfureuse liaison. Meurtrière. Aujourd’hui, Frannie est accusée du double-meurtre des Benham. La foule se presse aux portes de la cour d’assises pour assister à son procès. Pourtant, de cette nuit tragique, elle ne garde aucun souvenir. Pour tenter de recouverer la mémoire, Frannie prend la plume… Victime ? Qui est vraiment Frannie Langton ?
Sara Collins signe un premier roman pour le moins audacieux et sombre. L’héroïne, Frannie Langton, nous conte son parcours entre la Jamaïque et Londres, entre l’esclavage et son jugement pour un double meurtre. Ses statuts successifs d’esclave, de domestique et de prostituée ne lui permettent jamais de gagner son affranchissement. Sa couleur de peau la condamne d’emblée à tous les maux. Pour preuve, son procès et sa conclusion semblent écrits d’avance. La romancière développe son roman autour de la suprématie blanche, de l’esclavagisme mais aussi des expériences réalisées sur des esclaves morts ou vifs.
Ce récit m’a agréablement surprise sur un point en particulier. En effet, j’ai été étonnée d’y trouver une relation lesbienne. Ce fut donc assez rafraichissant pour moi qui lis peu de roman mettant en scène ce type de personnage. Les protagonistes sont tous plus ambigus les uns que les autres, à commencer par notre héroïne Frannie. Une grande barrière nous empêche parfois de faire preuve de compréhension et d’attachement. La succession de drames, parfois un peu too much, n’est pas toujours très subtile. Finalement, beaucoup de questions restent en suspens. Sans être exceptionnelle, l’écriture de Sara Collins est agréable à parcourir.
Les confessions de Frannie Langton recèle des thématiques fortes, des sujets complexes et une plume agréable. Je me dois de mitiger quelque peu mon avis. En effet, Frannie doit faire face à une succession de drames assez impressionnante et peu crédible. Cependant, pour son premier roman, Sara Collins n’a pas choisi la facilité et reste une romancière à surveiller à l’avenir.
Lu grâce à la masse critique Babelio et aux éditions Belfond.
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Fanny