Bilan de mes lectures : DECEMBRE 2015 ~ Lectures à venir : JANVIER 2016

L’année 2015 se termine. Ouf, passons à autre chose car elle n’a pas forcémment été très gaie pour moi.  J’ai peu lu en ce mois de décembre suite à des soucis de santé du côté de mon cher et tendre. Heureusement il va mieux et devrait se remettre d’ici quelque temps. Certes la quantité n’est pas présente mais la qualité est bien là. Aucune déception n’est à déplorer. Chaque lecture a été un petit bonheur à sa manière ainsi qu’une bulle d’air dans mon quotidien. Je vous présente tout ça dès maintenant.

décembre

Nombre de livres lus : 5

Nombre de pages lues : 2081

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La femme d’argile et l’homme de feu de Helene Wecker, éd. Robert Laffont, 560 p.

Ce roman atypique possède quelques longueurs dans sa première partie. Une fois le contexte et les protagonistes bien installés, on se régale à suivre un djinn ainsi qu’une golème dans les rues du New-York de la fin du XIXe siècle. Les messages de tolérance sont aussi très présents.

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Paris est une fête d’Ernest Hemingway, éd. Folio, 352 p.

Un mois après les attentats de Paris du 13 novembre, Eliza a souhaité rendre hommage en proposant la lecture commune de ce livre. Ernest Hemingway nous détaille ses expériences parisiennes mais aussi son métier d’écrivain. On y fait la rencontre de personnes hautes en couleur comme F. Scott Fitzgerald.

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Black-Out de John Lawton, éd. 10/18, 473 p.

J’ai eu un véritable coup de cœur en faisant la connaissance d’un nouvel enquêteur anglais en la personne de Frederick Troy. Le cadre spatio-temporel, l’intrigue, les rebondissements, le rythme soutenu ne nous laissent aucun répit. Les éditions 10/18 devraient publier la suite prochainement.

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Beignets de tomates vertes de Fannie Flagg, éd. J’ai lu, 474 p.

Je souhaitais lire ce roman depuis longtemps. Merci Coquelicote pour le cadeau. Je n’ai pas été déçue par cette fresque qui traverse le XXe siècle en Alabama. Les personnages sont agréables à suivre et les anecdotes cocasses délicieuses à lire. Il y a aussi une bonne dose de drames dont la ségrégation raciale. A lire au moins une fois!

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Dix petits nègres d’Agatha Christie, éd. Le livre de poche, 222 p.

Cela fait des années que je n’avais pas mis le nez dans un Agatha Christie. J’en avais presque oublié comme c’était bon à lire. Ce huis clos est fort en tension et en suspens. Les personnages et l’intrigue sont magistraux. Dans un billet, je vous parlerai de l’adaptation qui, elle aussi, vaut son pesant d’or.

LECTURES EN COURS

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LECTURES PRÉVUES EN JANVIER

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J’espère que vos fêtes de fin d’année se déroulent parfaitement. Je vous souhaite un bon mois de janvier ainsi qu’une très bonne année 2016. Que tous vos vœux et vos aspirations se réalisent!

Fanny

Rose Morte, Tome 2 : Trois épines de Céline Landressie

9782811215255_1_75Résumé de l’éditeur : France, 1789. Aux quatre coins du pays, la révolte gronde. Lady Rose quitte la cour de Russie pour retourner auprès d’Artus. En effet, son mentor requiert son soutien car l’équilibre de la société obscure est aussi menacé. Or, malgré deux siècles d’existence, Rose reste une immortelle inexpérimentée encore étrangère aux menées de ses pairs. Sera-t-elle de taille à affronter ce chaos ? Artus et elle pourront-ils s’entendre après dix ans d’absence ?

Il y a plusieurs mois j’avais lu et apprécié le premier tome de cette saga fantastique d’une écrivain française. C’est avec joie que je me suis plongée dans cette nouvelle histoire pour ainsi retrouver Rose, Artus et Adelphe. Cependant, mon ressenti final est assez mitigé. En effet, cet opus est, à mon sens, en dessous du précédent. Les 200 premières pages sont longues voire poussives. On ne sait pas où l’auteur veut en venir ni à quoi servent toutes ces tergiversations. Par contre et comme précédemment, l’écriture est agréable à parcourir. Elle est détaillée et imagée ce qui permet une vraie immersion notamment lors des scènes de combat.

J’ai beaucoup aimé rencontré Vassili, protagoniste russe d’une belle sensibilité. Par contre, la relation entre Artus et Rose ne m’a pas plu. Ils restent dans le non-dit plutôt que de privilégier la communication et l’honnêteté. Ce qui faciliterait beaucoup les choses et pour tout le monde. Leur face à face n’arrive que tard dans l’intrigue. On connait donc dès le début la finalité de l’histoire. Heureusement le rythme est sans cesse renouvelé grâce à de multiples rebondissements. Le contexte historique est à la hauteur et nous pousse deux siècles après le tome précédent. C’est un régal de constater le travail de recherche qui a été réalisé et comment il a été inséré dans les pages de ce roman.

Pour conclure, le contexte historique est extra, l’écriture soignée et les éléments fantastiques intéressants. Cependant, la longueur de la première partie, les non-dits qui n’en finissent pas et la finalité du roman ne m’ont pas charmée. J’essaierais de lire le troisième et dernier tome afin de me faire une idée d’ensemble.

Vous aimerez aussi découvrir :

  • Cavalier Vert, Tome 1 de Kristen Britain
  • Les lames du cardinal, Tome 1 de Pierre Pevel
  • Rose Morte, Tome 1 : La floraison de Céline Landressie

Fanny

La femme d’argile et l’homme de feu d’Helene Wecker

9782221190913Résumé de l’éditeur : Lorsqu’elle se réveille en cette fin du XIXe siècle, Chava est enfermée dans une malle au fond d’un navire qui les emmène, elle et son nouveau mari, vers New York, loin de la Pologne. Faite d’argile, c’est une golème, créée par un rabbin qui s’est détourné de Dieu pour se consacrer à l’occultisme. Lorsqu’il se réveille, le djinn est violemment projeté sur le sol de l’atelier d’Arbeely, un artisan syrien. L’instant d’avant, c’est-àdire mille ans plus tôt, cet être de feu aux pouvoirs exceptionnels errait dans le désert. La golème et le djinn, fantastiques immigrés, se rencontrent au hasard d’une rue. Eux seuls se voient tels qu’ils sont réellement. Chacun sait que l’autre n’est pas humain. Tous deux incapables de dormir, ils se donnent rendez-vous une fois par semaine, la nuit, pour arpenter les rues de Manhattan, qu’ils découvrent avec émerveillement. Mais une menace plane sur eux. Le créateur de la golème, d’un âge très avancé, est prêt à tout pour échapper à la mort. Et il a vu ou se cachait le secret de la vie éternelle : à New York.

J’avoue avoir craqué sur ce roman pour sa très belle couverture, le résumé franchement mystérieux et les critiques américaines élogieuses. Le début est un peu particulier voire perturbant. En effet, l’auteur nous emmène en Syrie afin de nous expliquer l’histoire d’un djinn. On ne comprendre pas forcément où elle veut en venir ni où elle souhaite emmener son lecteur. C’est d’abord un peu flou le temps de s’adapter au contexte et de bien comprendre d’où viennent les protagonistes. L’auteur prend son temps pour mettre en place son intrigue, mais une fois bien installée le tout s’éclaircit et c’est un véritable régal. L’accélération du rythme du récit au moment de la chute est bien menée. Pour tout vous dire j’ai adoré cette fin. C’est histoire est l’occasion de nous balader dans New York. Les descriptions de cette ville sont superbes. Helene Wecker a su petit à petit me faire entrer dans son univers.

J’ai adoré suivre les deux personnages principaux, Chava et Ahmad, qui suivent un véritable parcours initiatique et sentimental. Ils sont hors du commun et tentent de s’adapter à la vie New-Yorkaise. Nous découvrons deux créatures qui doivent vivre sous forme humaine ainsi que leur quête pour s’adapter à un environnement qui n’est pas du tout le leur. Je me suis régalée à essayer de les comprendre, à découvrir leur dilemme et leur peur, à voir la façon dont ils allaient s’en sortir. Je me suis également terriblement attachée à tous les habitants de Little Syria et à tous ceux que j’ai croisé. Helene Wecker ne cache pas le message profond de son roman. C’est une histoire de tolérance, d’acceptation d’autrui dans ce qu’il a de différent mais aussi parfois de crainte de l’autre. Ce roman se déroulant à la fin du XIXe siècle s’inscrit totalement dans notre actualité. Le mélange de culture juive et d’islam montre que la possibilité de vivre ensemble et en bonne intelligence est possible.

Un superbe roman qui m’a appris beaucoup à propos de différentes cultures. C’est aussi une belle histoire d’amour teintée de fantastique et de magie. Les quelques longueurs du début sont vite oubliées face aux différents messages que l’auteur a su parfaitement insérer dans son récit.

Lu dans le cadre du challenge XIXe siècle.

Vous aimerez aussi découvrir :

  • Aristotle and Dante discover the secrets of the universe de Benjamin Alire Sáenz
  • MaddAddam de Margaret Atwood
  • Mémoire d’elles de T. Greenwood

Fanny

Paris est une fête d’Ernest Hemingway

A43744Résumé de l’éditeur : «Miss Stein et moi étions encore bons amis lorsqu’elle fit sa remarque sur la génération perdue. Elle avait eu des ennuis avec l’allumage de la vieille Ford T qu’elle conduisait, et le jeune homme qui travaillait au garage et s’occupait de sa voiture – un conscrit de 1918 – n’avait pas pu faire le nécessaire, ou n’avait pas voulu réparer en priorité la Ford de Miss Stein. De toute façon, il n’avait pas été sérieux et le patron l’avait sévèrement réprimandé après que Miss Stein eut manifesté son mécontentement. Le patron avait dit à son employé : « Vous êtes tous une génération perdue. » « C’est ce que vous êtes. C’est ce que vous êtes tous, dit Miss Stein. Vous autres, jeunes gens qui avez fait la guerre, vous êtes tous une génération perdue. »»  

Ce livre est une suite d’instants de vie qu’Ernest Hemingway nous livre. C’est sa vision de Paris qu’il nous dépeint mais aussi de la France en général puisqu’il a beaucoup visité notre beau pays. Il nous parle de son quotidien et de ses habitudes d’écrivain lorsqu’il se trouve dans la ville lumière. Il nous décrit les rues, les cafés, les personnes qu’il aime côtoyé. Tout cela en toute modestie. Nous sommes plus face à une vie de bohème qui fait ressortir les choses vraies de la vie et les petits moments de joie.

« Mais invulnérables, nous ne l’étions pas, et ce fut la fin de notre première période parisienne, et Paris ne fut plus jamais le même. C’était pourtant toujours Paris, et s’il changeait, vous changiez en même temps. que lui. » p. 322

C’est l’occasion de rencontrer toute la famille d’Hemingway notamment sa femme et son fils. C’est le Paris littéraire qui est mis en avant. Nous croisons donc le chemin d’écrivains et plus particulièrement de Francis Scott Fitzgerald qui nous laisse une sacré impression. Quel personnage! J’ai beaucoup aimé la dernière partie de mon édition intitulée « Fragments » où l’on découvre un passage revu et corrigé plusieurs fois. C’est intéressant de voir l’évolution d’un texte par les tournures ou les mots qui ont été changés.

Ce livre m’a plu dans l’ensemble. Ce genre de vignettes d’une époque révolue me plait toujours. Et puis, j’aime découvrir la vie des écrivains et ce qui se cache derrière leurs œuvres. Je ne suis pas parisienne et je crois que je ne pourrais jamais l’être car les très grandes villes ne sont pas ma tasse de thé. Mais ce qui est arrivé nous concerne tous et ne doit pas être oublié. C’est pourquoi j’ai souhaité participer à cette lecture commune.

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Lu dans le cadre d’une lecture commune organisée par Eliza un mois après les attentats du 13 novembre.

Vous aimerez aussi découvrir :

  • Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald
  • Je suis un dragon de Martin Page
  • Z, le roman de Zelda de Therese Anne Fowler

Fanny

Bilan de mes lectures : NOVEMBRE 2015 ~ Lectures à venir : DECEMBRE 2015

Ce mois de novembre 2015 fut mouvementé pour bien des raisons : attentats, travail, préparation des fêtes de fin d’année à venir. J’ai lu beaucoup et j’en suis la première étonnée même si certains romans ont été commencés en octobre. C’est dans ces moments que je me rends compte que les livres sont un véritable baume pour les maux de l’esprit. J’ai toujours eu des lectures éclectiques mais celles du mois de novembre battent tous les records : fantastique, album pour enfant, policier, road-trip, classique, rentrée littéraire. Il y en a pour tous les goûts!

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Nombre de livres lus : 10

Nombre de pages lues : 3013

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Anges d’Apocalypse, Tome 5 : La Caresse des aurores de Stéphane Soutoul, éd. Rebelle, 378 p.

Voici le dernier tome de cette saga haute en rebondissements et en répliques délicieuses. Ma lecture n’a pas été aussi agréable que je l’aurais souhaité. Pendant quelques dizaines de pages, j’ai eu du mal à retrouver le style de Stéphane Soutoul que j’aime tant. Malgré cette déception cet opus reste une belle clôture de l’histoire.

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Frankenstein de Mary W. Shelley, éd. Le livre de poche, 352 p.

Je souhaitais découvrir ce classique depuis un bout de temps. Voilà qui est chose faite. Dans ce roman, Mary Shelley  a su insufflé une vraie dimension dramatique, gothique et fantastique à son récit. C’est beau et moderne mais aussi très triste. Les thèmes abordés posent de nombreuses interrogations au lecteur.

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Agatha Raisin and the quiche of death de M.C. Beaton, éd. Little, Brown, 256 p.

Ce premier tome d’une saga policière so british est un vrai régal. Agatha est un personnage attachant. Le comique de situation est maitrisé tout comme l’enquête. Les personnages secondaires sont bien détaillés et composent un petit village anglais où les rumeurs ne sont jamais loin.

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Rose Morte, Tome 2 : Trois épines de Céline Landressie, éd. Milady, 576 p.

Le contexte historique est extra, l’écriture soignée et les éléments fantastiques intéressants. Cependant, la longueur de la première partie, les non-dits qui n’en finissent pas et la finalité du roman ne m’ont pas charmée. J’essaierais de lire le troisième et dernier tome afin de me faire une idée d’ensemble.

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Le carrefour des écrasés de Claude Izner, éd. 10/18, 284 p.

L’enquête est assez longue et a du mal à se mettre en place. Tout n’est pas négatif dans cette série d’enquêtes loin de là. Mais je pense tout de même arrêter là cette lecture commune car contrairement à mes compagnes de lecture, je ne suis pas emballée plus que cela.

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1, 2, 3… On est tous des cats de Caroline Stutson, illustré par Jon Klassen, éd. Little urban, 30 p.

C’est un album qu’il est possible de parcourir de différentes manières. Il se lit, il se chante, il se regarde. C’est aussi l’occasion de découvrir plusieurs danses par le biais de ces saynètes. Mon seul regret réside dans le fait qu’aucun chat ne sourit à aucun moment. A découvrir et à faire découvrir !

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Etta et Otto (et Russell et James) de Emma Hooper, éd. Les Escales, 327 p.

Ce livre est une belle découverte. Pour un premier roman Emma Hooper s’en sort haut la main. Le mélange présent/flashbacks, points de vue distincts, thématique de la vieillesse et road-trip fonctionne très bien. J’ai également apprécié la sensibilité, la pudeur et la profondeur de l’ensemble.

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Si je reste de Gayle Forman, éd. Pocket, 186 p.

Ce roman m’a laissé comme un goût d’inachevé. L’auteur aurait pu aller plus loin et nous proposer une histoire inoubliable. Cependant, Adam, le choix de vie ou de mort ainsi que les différents flashbacks viennent redresser le tout. Je suis impatiente de lire la suite que l’on m’a chaudement recommander lors d’un club de lecture.

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La terre qui penche de Carole Martinez, éd. Gallimard, 368 p.

Une superbe surprise que ce roman. En lisant cette histoire, j’ai eu l’impression d’entrer dans un véritable univers, celui de Carole Martinez. C’est original et magnifiquement écrit. La plongée en 1361 sur les bords de la Loue est une réussite. De plus, le surnaturel n’est jamais loin sous forme de fantasmagorie.

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Mrs Palfrey, Hôtel Claremont de Elizabeth Taylor, éd. Rivages poche, 256 p.

Encore un roman so british. Laura est un personnage fortement attachant. Les thèmes de la vieillesse et de la mémoire jouant parfois des tours sont au cœur de cette histoire. C’est plein de sensibilité et de jolis moments. J’aimerais découvrir d’autres ouvrages de cet auteur.

LECTURES EN COURS

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LECTURES PRÉVUES EN DÉCEMBRE

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Je vous souhaite d’ors et déjà de très belles fêtes de fin d’année. Profitez bien de ces moments si précieux.

Fanny

La terre qui penche de Carole Martinez / Rentrée littéraire 2015

003518071Résumé de l’éditeur : Blanche est morte en 1361 à l’âge de douze ans, mais elle a tant vieilli par-delà la mort! La vieille âme qu’elle est devenue aurait tout oublié de sa courte existence si la petite fille qu’elle a été ne la hantait pas. Vieille âme et petite fille partagent la même tombe et leurs récits alternent. L’enfance se raconte au présent et la vieillesse s’émerveille, s’étonne, se revoit vêtue des plus beaux habits qui soient et conduite par son père dans la forêt sans savoir ce qui l’y attend. Veut-on l’offrir au diable filou pour que les temps de misère cessent, que les récoltes ne pourrissent plus et que le mal noir qui a emporté sa mère en même temps que la moitié du monde ne revienne jamais?

Plusieurs fois, on m’a conseillé de lire Carole Martinez. C’est Kheira qui m’a définitivement donné envie de découvrir cet auteur. Lorsque j’ai vu ce titre dans la liste des matchs de la Rentrée Littéraire Priceminister, je n’ai pas hésité une seule seconde. Après lecture, je peux dire que c’est une belle surprise. C’est un roman unique en son genre où l’auteur instille un vrai style ainsi qu’un univers propre. Il s’agit d’un récit d’une grande sensibilité. L’écriture est très belle comme finement ciselée et à fleur de peau. Les sentiments ne sont pas forcément directement dits mais souvent suggérés. Ceci apporte une subtile force ainsi qu’une vraie profondeur à l’ensemble.

L’Histoire n’est pas en reste. Carole Martinez nous propose une plongée en 1361 sur les bords de la Loue. C’est tout un mode de vie qui nous est présenté mais aussi la place de l’enfant dans la société. Le contexte historique n’est pas forcément ce qui est le plus détaillé mais il est suffisant pour servir le roman et ne pas masqué les messages que l’auteur souhaite faire passer. Blanche ainsi que son double plus âgé sont attachantes. Le chemin de l’alphabétisation n’est pas facile pour elle. Elle doit vite être autonome et se prendre en main. La chute est intéressante et scelle ce roman d’une belle manière. Le surnaturel n’est jamais loin sous forme de fantasmagorie. Il rythme la vie de la jeune fille.

C’est donc une belle surprise. En lisant ce roman j’ai eu l’impression d’entrer dans un véritable univers, celui de Carole Martinez. C’est original et magnifiquement écrit. Du domaine des murmures m’attend gentiment dans ma pile à lire. J’espère le découvrir prochainement.

Lu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire 2015 de Priceminister.

Lu en lecture commune avec Kheira et Fanny.

Vous aimerez aussi découvrir :

  • La dame à la licorne de Tracy Chevalier
  • Le roi disait que j’étais diable de Clara Dupont-Monod
  • Un bûcher sous la neige de Susan Fletcher

Fanny

Etta et Otto (et Russell et James) de Emma Hooper

9782365690829Résumé de l’éditeur : Dans sa ferme du fin fond du Saskatchewan, Etta, 83 ans, n’a jamais vu l’océan. Un matin, elle enfile ses bottes, emporte un fusil et du chocolat et entame les 3 232 kilomètres qui la séparent de la mer. « J’essaierai de ne pas oublier de rentrer. » C’est le mot qu’elle laisse à Otto, son mari. Lui a déjà vu l’océan, il l’a même traversé des années plus tôt, pour prendre part à une guerre lointaine. Il comprend la décision de sa femme mais, maintenant qu’elle n’est plus là, ne sait plus comment vivre. Russell, l’ami d’enfance d’Otto, a passé sa vie à aimer Etta de loin. Il ne peut se résoudre à la laisser seule et part à sa suite. Et qui sait, peut-être pourra-t-il chasser le caribou en chemin.

Ce beau roman m’a permis quelques heures de répit après les attentats du 13 novembre. Certes, il faut continuer à vivre malgré l’incertitude de la situation et de l’avenir mais lorsque les évènements sont trop lourds à porter un livre est toujours le bienvenu pour se ressourcer. Etta et Otto est un road-trip canadien. Nous suivons Etta, 83 ans, dans sa quête pour voir la mer pour la première fois de sa vie en parcourant plusieurs milliers de kilomètres. Elle va faire des rencontres parfois farfelues mais pleines de sens. Otto est un beau personnage qui doit vivre sans sa femme. En effet, cette dernière s’occupait de tout à la maison, il doit donc se prendre en main ce qui nous donne à lire des moments assez drôles.

Nous oscillons entre présent et flashbacks ainsi qu’entre trois points de vue différents. Nous assistons donc à la rencontre entre Etta et Otto au début de la Seconde Guerre mondiale. Nous comprenons ce qu’ils ont traversé durant tant d’années. Cette histoire possède une vraie force et peut faire écho en chacun d’entre nous. Les thèmes de la vieillesse, de la perte de mémoire et du souvenir sont toujours présents. C’est nostalgique, mélancolique mais toujours pudique et sensible. On s’attache facilement aux différents protagonistes qui ont tous vécu des coups durs. Les descriptions des différents paysages canadiens sont exquises à lire. On ressent toute la grandeur de ce territoire.

Comme vous l’aurez compris, ce livre est une belle découverte. Pour un premier roman Emma Hooper s’en sort haut la main. Le mélange présent/flashbacks, points de vue distincts, thématique de la vieillesse et road-trip fonctionne très bien. J’ai également apprécié la sensibilité, la pudeur et la profondeur de l’ensemble.

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