Les beaux mariages d’Edith Wharton

Résumé de l’éditeur : Ondine Spragg s’ouvre les portes de l’aristocratie new-yorkaise grâce à son mariage avec Ralph Marvell. Son ambition l’amène à divorcer et à se lancer à la conquête des hommes susceptibles de lui apporter tout ce qu’elle désire, c’est-à-dire l’amusement mais aussi la respectabilité. Si elle échoue face au banquier Peter Van Degen, elle va trouver une nouvelle victime en la personne du Marquis de Chelles, grâce à qui elle va – espère-t-elle – trouver une place de choix dans le monde du Faubourg Saint-Germain. Mais c’est vers Elmer Moffatt, un ami d’enfance auquel elle avait été mariée secrètement, qu’elle finira par revenir et en compagnie duquel elle trouvera le bonheur.

Publié en 1913, Les beaux mariages est le sixième roman de la romancière américaine Edith Wharton. Je garde un très beau souvenir de son tout premier récit Chez les heureux du monde, roman lu il y a plusieurs années à la chute pour le moins tragique. Nous retrouvons ici la même plume fine et détaillée. Le ton est clairement ironique. Le lecteur rie jaune à tous ces faux-semblants, ces jeux de séduction et ces défilés de beaux partis dont l’intérêt se situe uniquement au niveau du porte-monnaie. Les tractations vont bon train tout comme les intrigues amoureuses. Les réputations se font et se défont en un rien de temps dans le New-York aristocratique du début du XXe siècle. La romancière pose ainsi un regard acéré sur ses contemporains et sur sa classe sociale.

La publication de ce roman intervient l’année du divorce d’Edith Wharton, ce qui n’est surement pas anodin. En effet, le sujet et ses conséquences sont développés tout au long du récit. Les mariages et les divorces sont utilisés pour arriver à ses fins et grimper dans l’échelle sociale. La condition des femmes de cette époque est également prégnante et plus particulièrement l’intransigeance des convenances envers le « sexe faible ». L’héroïne, Ondine, et son destin ne sont d’ailleurs pas sans rappeler La foire aux vanités de William Makepeace Thackeray. Edith Wharton déroule une comédie de mœurs entre New-York, la France et l’Italie. J’attendais particulièrement l’écrivaine sur la chute de son roman. Force est de constater qu’elle est assez plate car trop sage à mon goût.

Je me suis plongée avec délice entre les pages des Beaux mariages. La plume d’Edith Wharton et son ton mordant sont toujours aussi impressionnants et agréables à redécouvrir. La romancière n’hésite pas à écorcher l’aristocratie américaine, milieu dont elle est issue. Je regrette simplement la chute qui m’a paru quelque peu légère.

Lu grâce à la masse critique Babelio et les éditions Les belles lettres.

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Fanny

L’amie prodigieuse, Tome 1 d’Elena Ferrante

Résumé de l’éditeur : Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.

Cette saga de quatre romans n’avait pas particulièrement retenu mon attention jusqu’à ce que je découvre les très belles premières images promotionnelles de la série. Je me suis vite rendue chez mon libraire afin de dénicher ce premier tome. Quelle belle surprise! Les premières pages m’ont complétement prise au dépourvu. Je ne m’attendais pas du tout à cette violence ainsi qu’à ce ton si franc. Le roman est finalement composé de peu de dialogues. Au sein de chapitres courts, les paragraphes sont touffus et descriptifs. L’ensemble est très bien écrit. En effet, la plume d’Elena Ferrante est à la fois sensible, percutante et travaillée. Ce fut un vrai plaisir de voir défiler les pages et les évènements sous mes yeux.

La romancière nous plonge dans un quartier pauvre de la banlieue napolitaine des années 50 et 60. Les familles vivent au sein d’immeubles et de cours bétonnés que quelques commerces viennent approvisionner et égayer. L’amitié liant Lila et Lenù est très particulière, faite de fascination, de compétition, de solidarité mais aussi d’une certaine confiance tacite. Avec beaucoup de d’habileté et de finesse, Elena Ferrante distille des thèmes comme les différences de classe, l’adolescence ou encore la condition des femmes. La vie n’est facile pour personne à Naples mais les plus pauvres et les femmes semblent en payer le prix fort. La violence est  d’ailleurs souvent la réponse aux provocations ou aux frustrations.

J’ai adoré ce premier tome de bout en bout. Une addiction s’est peu à peu installée. L’écriture, la construction, le propos m’ont tout de suite happée. Elena Ferrante a su attirer mon attention et provoquer chez moi de l’intérêt pour ses héroïnes mais aussi pour les autres protagonistes. Je suis impatiente de retrouver tout ce petit monde dans le second tome qui attend déjà dans ma pile à lire. Quelque chose me dit que les coups d’éclat de Lila ne sont pas près de s’arrêter…

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  • L’étoile d’argent de Jeannette Walls
  • La vallée des poupées de Jacqueline Susann
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Fanny

Les âmes englouties de Susanne Jansson

Résumé de l’éditeur : Pour travailler à sa thèse de biologie, Nathalie retourne vivre dans sa région natale, au coeur d’une Suède humide et reculée. Dans la petite maison qu’elle habite en forêt, elle se laisse rappeler à son enfance douloureuse, à l’époque où la disparition de la jeune Tracy avait inauguré une succession de drames. Un jour, un cadavre est retrouvé dans la tourbière. Dix années auparavant, déjà, une jeune fille momifiée avait été découverte au même endroit. Bientôt, de nouveaux cadavres affleurent. Alors que la police se met en quête d’un serial killer, Göran, ancien professeur de physique, est convaincu que l’endroit est peuplé de revenants. Cette théorie intrigue aussi Maya, photographe judiciaire. Les trajectoires de Nathalie et de ces deux enquêteurs de l’ombre vont se mêler… et de nombreux secrets seront déterrés.

La Scandinavie, ses grands espaces, ses mythes et ses saisons si particulières nourrissent bien des envies de voyage. Cependant, ceci est sans compter les cadavres que l’on retrouve régulièrement dans la tourbière suédoise. C’est dans cette atmosphère que Susanne Jansson plante le décor de son premier roman. Elle signe un thriller d’ambiance où la nature est omniprésente et parfois impitoyable. Cette dernière donne autant qu’elle prend. Nous sommes également face à un roman psychologique où les personnages ont une place prédominante. Le mélange des genres est d’ailleurs assez intéressant et plutôt bien équilibré.

Susanne Jansson mixe croyances locales, atmosphère nordique, enquête policière et sciences. Néanmoins, ce roman n’a pas remporté totalement mon adhésion. En effet, je n’ai pas réussi à m’attacher à la plupart des personnages. Leur nombre en est peut-être la cause. Nathalie est bien la seule à avoir réussi à attirer mon attention. J’ai beaucoup aimé apprendre à la connaitre et à la découvrir. Sous sa maitrise scientifique, cette femme cache un passé douloureux ainsi qu’un sentiment d’inachevé. La tourbière va faire ressurgir d’anciens souvenirs pour le moins sombres. L’ensemble manque également de profondeur et d’originalité.

Vous l’aurez compris, ce premier roman est une lecture plutôt agréable sans être exceptionnelle. J’y ai retrouvé ce que j’apprécie dans ce genre de récit d’atmosphère : une ambiance bien particulière, une dose de sciences et des croyances locales. Cependant, l’histoire manque de profondeur et de personnages réellement marquants.

Lu dans le cadre du Grand prix des lectrices Elle 2019.

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  • La maison des hautes falaises  de Karen Viggers
  • Rivière tremblante d’Andrée A. Michaud
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Fanny

Madame, vous allez m’émouvoir de Lucie Tesnière

Résumé de l’éditeur : En 2012, Lucie Tesnière découvre les lettres de son arrière-grand-père, Paul Cabouat, médecin dans les tranchées pendant la Grande Guerre. Elle commence alors une enquête qui va la mener sur les traces de sa famille à travers les deux guerres mondiales et changer le cours de sa vie. En fouillant dans les archives et en interrogeant les descendants, elle met au jour des histoires incroyables, mêlant Résistance, collaboration, amours, amitiés et trahisons. À travers le récit captivant de cette famille, agrémenté de photos et de nombreux témoignages d’époque, c’est une histoire de la France au XXe siècle qui se dessine au fil des pages. Un livre d’une puissance émotionnelle rare.

Les recherches généalogiques ont la cote ces dernières années. Remonter le temps, se découvrir des ancêtres poilus ou encore étoffer son arbre avec de nouvelles ramifications provoquent vite une certaine addiction. Après une période de réflexion, Lucie Tesnière décide de tout plaquer pour se consacrer à un projet fou : retracer le parcours de ses ancêtres. Elle nous conte ici son incroyable aventure à travers le temps. Elle va ainsi de découverte en découverte entre archives administratives et archives familiales. Des secrets bien enfouis refont également surface. Tout son entourage est mis à contribution afin de reconstituer l’immense puzzle. Le résultat prend la forme de ce livre mais aussi de réunions de famille où chaque trouvaille est exposée et parfois débattue.

Nous faisons la connaissance de Paul, Jean-Pierre, Jeannette, Biniou et Jean. Autant de personnes dont les destins individuels rejoignent l’Histoire. Le lecteur traverse ainsi tout un pan de la première moitié du XXe siècle entre la Première Guerre mondiale puis la seconde. C’est passionnant de découvrir les mémoires, les lettres, les photos que Lucie a déniché et a mis en valeur auprès de sa famille mais aussi du grand public. J’avoue m’être beaucoup reconnue en Lucie. Depuis plusieurs années, je tente de retracer le parcours de mes ancêtres. Tout comme elle, je ressens cette fébrilité, cette avidité à aller toujours plus loin. C’est étonnant et un peu déstabilisant d’ouvrir les portes de l’histoire familiale ignorée jusqu’à maintenant à mes parents.

J’ai beaucoup aimé ce livre où je me suis reconnue de bout en bout. Lucie Tesnière nous présente son travail de recherche filiale avec simplicité, humilité mais surtout avec passion. Paul, Jean-Pierre, Jeannette, Biniou, Jean et les autres sont des témoins précieux de leur temps. Ce récit m’a également permis d’ouvrir les yeux sur mes propres recherches et de redonner un élan à celles-ci.

Lu dans le cadre du Grand prix des lectrices Elle 2019.

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Fanny

Maîtres et esclaves de Paul Greveillac

Maitres et esclaves de Paul Greveillac

Résumé de l’éditeur : Kewei naît en 1950 dans une famille de paysans chinois, au pied de l’Himalaya. Au marché de Ya’an, sur les sentes ombragées du Sichuan, aux champs et même à l’école, Kewei, en dépit des suppliques de sa mère, dessine du matin au soir. La collectivisation des terres bat son plein et la famine décime bientôt le village. Repéré par un garde rouge, Kewei échappe au travail agricole et à la rééducation permanente. Sa vie bascule. Il part étudier aux Beaux-Arts de Pékin, laissant derrière lui sa mère, sa toute jeune épouse, leur fils et un village dont les traditions ancestrales sont en train de disparaître sous les coups de boutoir de la Révolution. Dans la grande ville, Kewei côtoie les maîtres de la nouvelle Chine. Il obtient la carte du Parti. Devenu peintre du régime, il connaît une ascension sans limite. Mais l’Histoire va bientôt le rattraper.

Quels sont les rouages de la manipulation de masse entre les murs d’une nation dictatoriale? C’est la question à laquelle répond Paul Gréveillac avec son roman. Avec force détails, l’auteur dépeint une fresque historique plus vraie que nature de la Chine des années 50 jusqu’à nos jours. Une propagande bien huilée est en place grâce au recrutement de peintres formatés et d’une culture de la retouche de tableau. Nous sommes témoins de la compétition féroce entre les grands dignitaires du régime, tous les coups sont permis pour évincer son concurrent. L’écrivain développe également les grands évènements de la République populaire de Chine comme la collectivisation forcée, la révolution culturelle, la mort de Mao Zedong en 1976 et les rébellions réprimées dans le sang place Tian’anmen.

Kewei est l’un des peintres dévoués tout entier aux ambitions du régime. Nous le suivons dès sa naissance dans un village du Sichuan. Son enfance est faite d’une relative liberté. Cependant, même les zones les plus reculées sont vite mises au pas du communisme et du Petit livre rouge (recueil dogmatique). Petit à petit, son regard change et sa pensée évolue pour se conformer aux attentes de l’administration chinoise qui n’hésite pas à user de la manipulation, la persuasion ou encore la force. Nous suivons son parcours à l’école des beaux-arts jusqu’à ses divers emplois au bureau de la propagande. Les personnages féminins sont également très marquants et édifiants. Seul bémol : quelques longueurs sont venues gênées ma lecture sur la fin. La chute est déchirante et a su me les faire oublier.

Paul Greveillac signe un roman passionnant. Le travail de recherche est impressionnant tout comme l’ampleur de ce récit. J’ai beaucoup appris à propos de la Chine contemporaine. Maîtres et esclaves est une fresque réaliste et édifiante où l’idéologie et la propagande engloutissent un pays entier. Il est aussi question de transmission. Les quelques longueurs sur la fin n’auront pas eu raison de mon enthousiasme.

Lu dans le cadre du Grand prix des lectrices Elle 2019.

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Fanny

Nancy Mitford, la dame de la rue Monsieur de Jean-Noël Liaut

Résumé de l’éditeur : Nancy Mitford fut l’une des romancières les plus célèbres de son temps, et l’une des plus excentriques, puisant dans les frasques de sa famille la matière de ses romans à succès. Elle est issue de la haute aristocratie anglaise et son destin ainsi que celui de ses soeurs, Diana, Unity et Jessica, se confondent avec la grande histoire. Diana épousa Sir Oswald Mosley, chef du parti fasciste anglais, chez Goebbels, en présence de Hitler. Unity fut une admiratrice et une grande amie du Führer, tandis que Jessica prit position pour les républicains espagnols et se maria avec un communiste. Nancy, elle, resta toujours liée à ses soeurs, passant allègrement de la table de son fasciste de beau-frère aux bras de son amant, Gaston Palewski, un des plus proches collaborateurs du général de Gaulle.

Certains d’entre vous le savent sûrement, je nourris un intérêt particulier pour la fascinante famille Mitford depuis quelques années. Première biographie française à propos de Nancy Mitford, Jean-Noël Liaut évoque ici l’ainée de la fratrie avec force et conviction. Connue pour être une francophile convaincue, Nancy est également un personnage captivant tout en dualité capable du meilleur comme du pire. Son caractère irrévérencieux, grinçant, franc mais aussi généreux et drôle reste en mémoire de toutes personnes l’ayant rencontrée. Elle provoque ainsi la sympathie et parfois l’incompréhension. Se déroule sous nos yeux une vie faite d’écriture, d’élégance, de belles amitiés mais aussi de multiples déceptions amoureuses.

Jean-Noël Liaut nous propose une biographie vivante et passionnante grâce à une écriture imagée. J’ai particulièrement apprécié les parallèles entre la vie de Nancy et ses romans. Ses inspirations sont ainsi mises en lumière et éclairent d’un jour nouveau ses écrits. L’entourage de Nancy n’est pas en reste et bénéficie de beaux portraits. Le lecteur comprend donc la place de chacun au sein de son œuvre. Nancy voit son destin ancré à celui de l’Histoire : le déclin de l’aristocratie britannique, la montée du fascisme, la guerre d’Espagne et la Seconde Guerre mondiale. Enfin, le cahier iconographique central est un plaisir pour les yeux. Des documents inédits et quelques photographies nous sont dévoilés.

L’admiration que porte Jean-Noël Liaut à Nancy Mitford est palpable et contagieuse. Malgré des choix parfois douteux, des déceptions amoureuses et une fin de vie faite de violentes douleurs, le sens de l’humour et de l’élégance de Nancy perdurent. Le biographe redonne également ses lettres de noblesse à toute l’œuvre (trop méconnue en France) de la dame de la rue Monsieur.

Biographie à paraitre aux éditions Allary le 21 février 2019.

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  • Ces extravagantes sœurs Mitford d’Annick Le Floc’hmoan
  • La poursuite de l’amour de Nancy Mitford
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Fanny

37, étoiles filantes de Jérôme Attal

Résumé de l’éditeur : Sous le ciel étoilé de Paris, un jour de 1937, Alberto Giacometti n’a qu’une idée en tête : casser la gueule à Jean-Paul Sartre ! C’est cette histoire, son origine et sa trépidante conclusion, qui sont ici racontées. « Grognant dans son patois haut en couleur des montagnes, Alberto a déjà fait volte-face. Il est à nouveau en position sur le trottoir. Scrutant les confins de la rue Delambre. Pas du côté Raspail par lequel il vient d’arriver, mais dans l’autre sens, en direction de la station de métro Edgar Quinet. Rapidement, il repère la silhouette tassée de Jean-Paul, petite figurine de pâte à modeler brunâtre qui avance péniblement à la manière d’un Sisyphe qui porterait sur son dos tout le poids du gris de Paris et qui dodeline à une vingtaine de mètres de distance, manquant de se cogner, ici à un passant, là à un réverbère. “Ah, te voilà ! Bousier de littérature ! Attends que je t’attrape, chacal !” »

Cette chronique dort depuis six mois dans mes brouillons, il était grand temps de la terminer et de la publier. Jérôme Attal est un auteur que j’ai eu l’occasion de rencontrer en salon. Sa gentillesse et sa joie de vivre sont marquantes et le rendent instantanément attachant. Plusieurs de ses romans sont passés entre mes mains. Certains m’ont laissée sur ma faim, d’autres m’ont au contraire beaucoup plu. Les jonquilles de Green Park m’avait submergée d’émotion. 37, étoiles filantes fait également partie des belles surprises. L’auteur construit son roman autour de l’affront de Jean-Paul Sartre envers Alberto Giacometti. En effet, il aurait dit de lui « Ah, il lui est enfin arrivé quelque chose! ». S’ensuit une véritable chasse à l’homme afin d’en découdre et de rabattre le caquet du philosophe!

Jérôme Attal signe une comédie au rythme enlevé et à l’écriture vive. Les jeux de mots et les tournures de phrase cocasses ne sont pas en reste. Il appose ainsi sa patte si particulière pleine de fantaisie, d’esprit et d’absurde parfois. La course poursuite à travers le Paris bohème et artistique de l’entre deux-guerres nous permet de faire la connaissance de personnages hauts en couleur, à commencer par Jean-Paul Sartre et Alberto Giacometti. Ces derniers sont à un moment charnière de leur carrière, ayant tout juste acquis une certaine renommé. Ce roman est aussi une réflexion sur la liberté, sur la création et les tourments qu’elle génère. Les femmes ne sont jamais bien loin, aussi séduisantes que terriblement humaines.

37, étoiles filantes est une belle surprise. C’est avec une délicieuse fantaisie mais aussi avec beaucoup d’humour que Jérôme Attal nous conte la brouille entre Alberto Giacometti et Jean-Paul Sartre et nous fait découvrir le Paris artistique de l’entre deux-guerres. Le romancier confirme sont talent d’écrivain. J’aime son esprit, sa créativité et son sens de la répartie.

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  • Affaires urgentes de Lawrence Durrell
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Fanny

Bilan de mes lectures : JANVIER 2019 ~ Lectures à venir : FÉVRIER 2019

Le premier mois de l’année est déjà écoulé, le temps passe si vite. Le moins que l’on puisse dire est que j’ai été bien accompagnée avec de jolies découvertes et un bon nombre de lectures. En janvier, je suis partie sur les traces d’une momie des glaces, j’ai traqué un tueur en série (rien que ça!), j’ai été témoin d’une filature hors du commun, j’ai  fait la connaissance de Suzanne, j’ai intégré les coulisses de la création de Cyrano de Bergerac, j’ai arpenté un Manchester bien sombre, j’ai assisté à un crime littéraire, je me suis reconnue dans certaines planches d’une bande dessinée sur le couple, j’ai appris plein d’élèments à propos de Nancy Mitford, je suis partie sur les routes entre Moscou et Paris à bord d’une Oural, j’ai ouvert les yeux sur mes recherches généalogiques et j’ai intégré la famille Harvey.

Nombre de livres lus : 12

Nombre de pages lues : 3292


(Pour lire les chroniques disponibles, cliquez sur les couvertures)

Le cercle de Caïn de Sophia Raymond, éd. Michel Lafon, 348 p.

Sans être un coup de cœur pour moi, Sophia Raymond signe un nouveau roman prenant et intéressant. Elle embarque son lecteur sur les traces du destin bien mystérieux de la momie des glaces. Entre flashbacks, recueil de témoignages et enquête journalistique, la romancière tient en haleine son lecteur.

4/5

Rituels d’Ellison Cooper, éd. Cherche-Midi, 432 p.

J’ai beaucoup aimé ce premier tome des enquêtes de Sayer Altair. Nous faisons la rencontre d’une héroïne que la ténacité et les failles rendent humaine, attachante et intéressante. La romancière mélange sciences, profilage et croyances tout en maintenant une bonne dose de réalisme. Un vrai page-turner!

4/5

Rosalie Blum de Camille Jourdy, éd. Actes Sud, 384 p.

Camille Jourdy retranscrit ici l’ambiance des petites villes où l’ennui et la routine prennent vite le pas. Elle y ajoute sa patte avec une bonne dose de loufoque et de fantaisie. Le ton est gentiment cruel mais nuancé et finalement tendre et bienveillant. De lourds secrets sont à l’œuvre en arrière plan grâce auxquels la famille est interrogée.

4/5

Suzanne de Frédéric Pommier, éd. Équateurs, 234 p.

Le récit de Frédéric Pommier est fort et provoque la réflexion. C’est un manifeste contre la maltraitance ordinaire de nos seniors au sein des structures spécialisées. L’existence de Suzanne apporte beaucoup de lumière à ce récit. Elle a quelque chose d’universel et fait donc écho en chacun de nous.

5/5

Edmond de Léonard Chemineau et Alexis Michalik, éd. Rue de Sèvres, 128 p.

Je n’avais pas eu l’occasion de voir la pièce de théâtre, je me suis donc précipitée sur la bande dessinée. J’ai beaucoup aimé cette histoire pleine de rythme. C’est une véritable plongée dans les coulisses de la création d’une pièce qui nous est proposée. Les dessins de Léonard Chemineau et la colorisation sont très réussis. Une belle découverte!

4/5

Sirènes de Joseph Knox, éd. Le Masque, 384 p.

Pour son premier roman Joseph Knox nous propose un thriller sombre et réaliste. Les personnages sont tous plus paumés les uns que les autres à commencer par notre inspecteur accro aux amphétamines. Le tout se construit sur fond de trafic de drogues et d’économie parallèle à Manchester.

4/5

My purple scented novel de Ian McEwan, éd. Penguin, 48 p.

Cette nouvelle est parue à l’occasion du 70e anniversaire de Ian McEwan. L’histoire commence gentiment avec une amitié d’enfance entre deux écrivains. Progressivement, les choses se gâtent. C’est gentiment cruel et carrément culotté. La chute est excellente, elle montre les méfaits que peuvent amener la frustration et la jalousie.

5/5

Moins qu’hier (plus que demain) de Fabcaro, éd. Glénat, 64 p.

Après Zaï zaï zaï zaï, je suis heureuse d’avoir découvert un nouveau titre de Fabcaro. Le couple est au cœur de cette nouvelle bande dessinée. En quelques vignettes, le dessinateur déploie tout son talent pour l’absurde, le cynisme et l’humour noir. Le ton est corrosif mais souvent très proche de la réalité.

4/5

Nancy Mitford, la dame de la rue Monsieur de Jean-Noël Liaut, éd. Allary, 370 p.

La famille Mitford est un sujet passionnant et pour le moins fascinant. Jean-Noël Liaut nous propose ici de découvrir Nancy Mitford, écrivaine francophile. C’est l’occasion d’apercevoir ses ambiguïtés, ses déceptions, ses réussites mais aussi ses écrits. Avec une plume imagée et vive, l’auteur fait revivre une grande dame pleine d’esprit.

5/5

Berezina de Sylvain Tesson, éd. Folio, 224 p.

Sylvain Tesson et quelques amis décident de relier Moscou à Paris sur les traces de la retraire de Napoléon suite à l’échec de la campagne de Russie. Agrippé à son Oural (side-car russe), l’aventurier nous raconte son périple en faisant des parallèles historiques et en philosophant sur le voyage. Seul bémol : ce livre est trop court.

4/5

Madame, vous allez m’émouvoir de Lucie Tesnière, éd. Flammarion, 412 p.

Dans son premier livre, Lucie Tesnière se confie sur ses recherches généalogiques à la manière d’un journal et d’un véritable voyage à travers les deux guerres mondiales . Elle ne laisse rien de côté et raconte également les élèments ambigus. Cet ouvrage m’a également ouvert les yeux sur mes propres recherches.

4/5

Guard your daughters de Diana Tutton, éd. Persephone Books, 264 p.

Ce roman beaucoup trop méconnu est un petit bonbon acidulé à déguster. Diana Tutton nous raconte l’existence en vase clos de cinq sœurs et de leur parent entre les murs de leur grande maison. Cette famille fantasque nous offre des anecdotes aussi drôles que mélancoliques. Une comédie british attachante et plaisante.

4,5/5

LECTURE EN COURS

LECTURES PRÉVUES EN février

         

         

A très bientôt!

Fanny