Les tendres plaintes de Yōko Ogawa

Résumé de l’éditeur : Ruriko est calligraphe. Fuyant la brûlure des infidélités de son mari, elle part s’installer seule en pleine montagne, dans le chalet de ses parents. Elle rencontre Nitta, pianiste reconverti dans la fabrication de clavecins. L’histoire simple, intense et profonde d’une femme en crise entre deux amours, entre deux vies. Sur l’indicible solitude des êtres et leurs relations fugitives, un roman riche en mystère où s’épanouit tout l’art d’Ogawa.

Depuis quelques mois, je cherche à découvrir la culture japonaise. Beaux livres, mangas, documentaires, films d’animation, tout y passe. Tout, sauf le roman que je n’avais encore jamais tenté. Lors d’une visite impromptue en librairie, je suis tombée complétement par hasard sur ce livre. Après lecture de la quatrième de couverture, je n’ai pas réfléchi longtemps avant de le glisser dans mon panier. Grand bien m’en a pris puisque je me suis régalée de bout en bout. Les tendres plaintes est un livre sur la remise en question et sur la façon de rebondir dans une vie parfois décevante. Yōko Ogawa nous propose une histoire tout en nuance, subtile et à fleur de peau.

La romancière possède une plume d’une grande sensibilité faite de phrases brèves. Les personnages franchement amochés par la vie nous apparaissent auréolés d’une certaine sérénité et d’une résilience à toute épreuve. La nature, le silence, l’éloignement de la civilisation est au centre de l’intrigue. Cette atmosphère montagneuse salvatrice répare les corps et les esprits malmenés. C’est aussi un Japon traditionnel qui nous est donné à voir. En effet, l’héroïne est calligraphie et ses voisins confectionnent des clavecins à l’effet étonant. La déférence et le respect à la japonaise sont également palpables. Autant d’élèments qui permettent un dépaysement littéraire.

Vous l’aurez compris, c’est un joli coup de cœur pour cette première incursion en littérature japonaise. L’atmosphère, les personnages, la culture japonaise m’ont fascinée. J’aime cette idée de la nature réparatrice et de l’isolement pour mieux se retrouver et rebondir. Je suis preneuse de tous vos conseils de romans japonais. J’espère réitérer l’expérience bientôt.

Vous aimerez aussi découvrir :

  • Cartes postales de Grèce de Victoria Hislop
  • La révolte de Clara Dupont-Monod
  • Summer de Monica Sabolo

Fanny

Et c’est comme ça qu’on a décidé de tuer mon oncle de Rohan O’Grady

Résumé de l’éditeur : Barnaby Gaunt, orphelin turbulent et héritier d’une immense fortune, est envoyé pour les vacances d’été sur une île à la nature luxuriante et aux habitants vieillissants au large de la Colombie Britannique. Vitres cassées, animaux effrayés, très vite, il bouleverse la routine des insulaires, avant de découvrir la véritable raison de sa venue : son oncle diabolique veut l’assassiner. Décidé à ne pas se laisser faire, Barnaby, aidé de Christie, la seule petite fille de l’île, comprend qu’il n’y a qu’un moyen d’en réchapper, éliminer l’oncle en premier.

Et c’est comme ça qu’on a décidé de tuer mon oncle inaugure la nouvelle collection jeunesse, Monsieur Toussaint Laventure, des éditions Monsieur Toussaint Louverture. Pour une première, c’est une réussite! Rohan O’Grady est une romancière canadienne ayant publié ce roman dans les années 60. C’est seulement maintenant qu’il apparait sur les tables de nos librairies françaises. L’écrivaine développe un univers délicieusement désuet. Nos deux têtes blondes, Barnaby et Christie, viennent perturber la vie paisible des habitants d’une île morne et sauvage. C’est peu dire puisqu’ils s’entendent comme chien et chat et font les quatre cent coups ensemble.

Plus les pages défilent et plus l’atmosphère devient pesante et inquiétante. D’abord bon enfant, le roman se fait rapidement plus sombre. A plusieurs reprises, le lecteur ressent un malaise, comprenant sans vraiment le vouloir certains sous-entendus grâce à une double lecture. La mort est omniprésente et plane sur tout ce petit monde tout comme la guerre dont le souvenir semble impérissable. La sauvegarde des animaux est chère aux yeux de Rohan O’Grady. En effet, elle introduit un cougar malmené et chassé par l’homme du nom révélateur d’Une Oreille. Des personnages hauts en couleur, de l’humour noir et des rebondissements sont au rendez-vous pour cette aventure jeunesse hors du commun.

J’ai beaucoup aimé ce roman jeunesse qui plaira également aux adultes. Les éditions Monsieur Toussaint Louverture ont bien fait de proposer ce récit tellement méconnu aux lecteurs français. Je ne peux d’ailleurs que vous encourager à découvrir cette histoire sombre et lumineuse à la fois. Tout comme Watership Down parut chez le même éditeur, je ne suis pas prête d’oublier cette intrigue pour le moins étonnante et singulière.

Vous aimerez aussi découvrir :

  • L’attrape-coeurs de J. D. Salinger
  • L’extraordinaire voyage de Sabrina de P. L. Travers
  • Watership Down de Richard Adams

Fanny

Bilan de mes lectures : JUIN 2019 ~ Lectures à venir : JUILLET 2019

L’été n’est pas forcémment la saison que je préfère mais j’avoue que la lecture au jardin me fait un bien fou. C’est aussi le moment de débuter une réflexion sur les bouquins à glisser dans sa valise pour les futures vacances. Plusieurs idées me traversent déjà l’esprit. En attendant, voici un beau bilan de lectures. J’ai fait de belles découvertes en juin. J’ai fait la connaissance des quatre épouses d’Ernest Hemingway, j’ai retrouvé de vieux amis dans la demeure de Sauveur, j’ai participé à une tentative d’élimination d’un oncle pour le moins horrible, j’ai été témoin de faits bien étranges à Bruncliffe et j’ai beaucoup appris sur Rosa Bonheur et les prémices du féminisme au XIXe siècle.

Nombre de livres lus : 5

Nombre de pages lues : 1906

       

   


(Pour lire les chroniques disponibles, cliquez sur les couvertures)

Mrs Hemingway de Naomi Wood, éd. Folio, 352 p.

Mrs Hemingway est un roman intéressant et bien vu. En effet, la romancière réussit à faire apparaitre Ernest Hemingway à travers les témoignages des quatre épouses de l’écrivain. Entre l’Europe et les États-Unis, les états d’âme des personnages nous sont dévoilés tout comme tout un pan de l’histoire contemporaine.

4/5

Sauveur & fils, Saison 2 de Marie-Aude Murail, éd. L’École des loisirs, 400 p.

Sauveur & fils est certes bourré d’humour, de bons mots, d’humanité et de compréhension mais il est aussi très réel. Les personnalités sont multiples tout comme les maux psychologiques. Le mal-être des petits mais aussi des grands est à la fois touchant et révoltant. Pas de coup de cœur mais une très bonne lecture.

4/5

Et c’est comme ça qu’on a décidé de tuer mon oncle de Rohan O’Grady, éd. Monsieur Toussaint Louverture, 304 p.

Ce roman canadien a tenu toutes ses promesses. L’ambiance est d’abord bon enfant pour s’assombrir petit à petit grâce à une double lecture, une intrigue pour le moins inquiétante et un méchant oncle calculateur. Une véritable aventure jeunesse mais pas que!

4,5/5

Les détectives du Yorkshire, Tome 2 : Rendez-vous avec le mal de Julia Chapman, éd. Robert Laffont, 408 p.

Ce second tome est assez lent à démarrer, ce qui a provoqué un petit blocage. Après plusieurs mois, j’ai fini par reprendre ma lecture. L’atmosphère générale de cette petite ville d’Angleterre est agréable à retrouver. Je ne peux également que constater que je suis déjà très attachée aux personnages de cette saga.

3,5/5

Rosa Bonheur de Marie Borin, éd. Pygmalion, 442 p.

Rosa Bonheur m’était totalement inconnue il y a encore peu de temps. Marie Borin allie biographie de cette fameuse peintre animalière et étude historique sur les prémices du féminisme au XIXe siècle. Seul bémol, ce n’est parfois pas assez écrit pour moi tellement les citations sont présentes.

3,5/5

Lectures EN COURS

   

LECTURES PRÉVUES EN juillet

       

Très bon mois de juillet à tous!

Fanny

3 livres, 3 avis, 1 billet

Diaboliques de Cédric Meletta

La Seconde guerre mondiale est une période historique qui m’intéresse beaucoup. Je ne compte plus le nombre de documentaires, de séries ou de films que j’ai pu voir, ni le nombre de livres que j’ai pu parcourir sur le sujet. Ce dernier semble inépuisable et analysable sous de multiples aspects. Grâce à un travail de recherches poussé, Cédric Meletta nous dépeint sept portraits de femmes complétement oubliées ayant participé à des manœuvres aux conséquences plus ou moins graves entre petits arrangements, délations et collaborations actives. Malheureusement, ma lecture ne fut pas sans embuches. Trop de noms de personnes et trop de digressions m’ont empêchée de profiter pleinement de cet ouvrage. Je me suis souvent emmêlée les pinceaux et c’est bien dommage.

logo-robert-laffont

Les détectives du Yorkshire, Tome 2 : Rendez-vous avec le mal de Julia Chapman

Quelle période idéale que le mois anglais pour se replonger avec délice dans des ouvrages so british. Chaque mois de juin de chaque année renouvelle ce plaisir. J’ai donc terminé tranquillement le second opus des Détectives du Yorkshire. Je l’avais commencé lors de sa sortie en 2018 sans jamais réussir à l’avancer et le finir. Le roman est assez lent à démarrer, ce qui a provoqué un petit blocage. Deux intrigues se croisent entre kidnapping d’un bélier et faits étranges dans la maison de retraite de Bruncliffe. L’atmosphère générale de cette petite ville d’Angleterre est agréable à retrouver surtout avec ce style très britannique et les touches d’humour. Pour ne rien gâcher, je ne peux que constater que je suis déjà très attachée aux personnages de cette saga. Je continuerais cette série de romans détente et j’espère que le passé entourant les deux héros va quelque peu se dévoiler.

logo-robert-laffont

Sauveur & fils, Saison 2 de Marie-Aude Murail

La sortie poche de ce second opus a permis mes retrouvailles avec toute une bande de personnages très amicaux. Sauveur & fils est certes bourré d’humour, de bons mots, d’humanité et de compréhension mais c’est aussi la réalité de notre société qui nous est montrée. Les personnalités sont multiples tout comme les maux psychologiques. Le mal-être des petits mais aussi des grands est à la fois touchant et révoltant. La famille traditionnelle n’est plus le modèle unique, la question de la recomposition se pose inévitablement. Les dialogues sont à noter, on assiste régulièrement à de très beaux échanges où la parole finit par se libérer et devient salvatrice. Pas de coup de cœur mais ce roman reste une très bonne lecture. Je suis déjà impatiente de retrouver tout ce petit monde l’année prochaine lors de la sortie poche du troisième tome.

Vous aimerez aussi découvrir :

  • Les détectives du Yorkshire, Tome 1 : Rendez-vous avec le crime de Julia Chapman
  • Les jonquilles de Green Park de Jérôme Attal
  • Miss Charity de Marie-Aude Murail

Fanny