Les déracinés de Catherine Bardon

Résumé de l’éditeur : Vienne, 1932. Au milieu du joyeux tumulte des cafés, Wilhelm, journaliste, rencontre Almah, libre et radieuse. Mais la montée de l’antisémitisme vient assombrir leur idylle. Au bout de quelques années, ils n’auront plus le choix ; les voilà condamnés à l’exil. Commence alors une longue errance de pays en pays, d’illusions en désillusions. Jusqu’à ce qu’on leur fasse une proposition inattendue : fonder une colonie en République dominicaine. En effet, le dictateur local a offert cent mille visas à des Juifs venus du Reich. Là, au milieu de la jungle brûlante, tout est à construire : leur ville, leur vie. Fondée sur des faits réels, cette fresque au souffle admirable révèle un pan méconnu de notre histoire. Elle dépeint le sort des êtres pris dans les turbulences du temps, la perte des rêves de jeunesse, la douleur de l’exil et la quête des racines.

Ce roman s’ouvre en 1932 alors que Vienne est encore une capitale prospère et en pleine effervescence culturelle. Catherine Bardon décrit très bien le glissement qui s’ensuit vers le totalitarisme, l’antisémitisme et la terreur d’une partie de la population. Wilhelm et Alma doivent se résoudre à tout laisser derrière eux : leur famille, leur souvenir, leur vie et ce sans savoir ce qui les attend. Le sort va les conduire en République dominicaine, dictature acceptant l’arrivée de juifs en exil. Ce roman ajoute sa pierre à tous les récits sur la Seconde Guerre mondiale. En effet, je n’avais aucune idée du rôle de ce territoire des Caraïbes pendant cette période trouble de l’histoire contemporaine. Je ne vous en dis pas davantage mais sachez que c’est passionnant.

Les descriptions de Vienne sont très belles, de quoi donner des envies de déambulation au cœur de la capitale autrichienne. L’écrivaine n’oublie pas d’évoquer tout ce que sous-entend un déracinement forcé et le parcours du combattant pour tenter de tout reconstruire sans aucun repère. Le physique et le mental ne sont pas épargnés, c’est le moins que l’on puisse dire. Quelles épreuves! Certains passages sont d’ailleurs poignants, déchirants et m’ont beaucoup émue. La chronologie est rapide, ce qui maintient le lecteur en haleine et attentif. Le récit s’essouffle à certains rares moments pour mieux se relancer par la suite. La plume de Catherine Bardon m’a paru soignée et fluide.

Ce premier roman est une très belle découverte. Je ressors de cette lecture avec cette impression que j’apprécie par dessus tout d’avoir appris quelque chose. Le contexte de Vienne puis de la République dominicaine dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale est très intéressant. Il en va de même avec toutes les autres thématiques abordées mais aussi avec la galerie de personnages que j’ai grandement apprécié suivre. Catherine Bardon est une écrivaine que je suivrais, c’est certain.

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