3 romans, 3 avis, 1 billet / Rentrée littéraire 2017

Je manque cruellement de temps pour tout chroniquer individuellement mais je souhaitais tout de même vous parler de ces trois découvertes littéraires réalisées il y a quelques semaines. Je vous laisse découvrir tout ça!

Une apparition de Sophie Fontanel

Et si arrêter la teinture et laisser pousser ses cheveux gris et blancs apportaient un vrai renouveau? C’est l’idée folle qu’a poursuivi Sophie Fontanelle. Pendant plusieurs mois, elle voit les cheveux blancs prendre le dessus sur sa teinture qu’elle entretenait obsessionnellement jusque là. Elle nous partage ses pensées lors de ce parcours, le regard d’autrui mais aussi l’envie qu’elle suscite chez d’autres femmes. Tout ceci sans pour autant porter de jugement mais plutôt comme un modèle à suivre pour se libérer d’un certain carcan. Le côté mondain (on croise Inès de la Fressange ou encore Arielle Dombasle) est surement ce qui m’a le moins plu. Ceci n’apporte rien à la réflexion intéressante et dans l’air du temps que Sophie Fontanelle développe dans son livre.

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Les maison des Turner d’Angela Flournoy

J’étais plutôt enthousiaste lorsque j’ai commencé ce livre. Dans son premier roman, Angela Flournoy nous plonge dans la vie d’une famille nombreuse afro-américaine. Le contexte me plaisait et le fait de faire intervenir le plus âgé et la plus jeune de la fratrie (qui compte treize frères et sœurs) m’a paru intéressant. J’avoue avoir assez vite décrochée avec  l’impression d’avoir survolée les 200 premières pages. L’ensemble m’a assez vite paru assez long et manquer d’un but. Depuis mon déménagement il y a un peu plus d’un mois, impossible de le reprendre. Le manque de temps et d’enthousiasme m’a clairement fait passer à autre chose. Je n’aime pas ce sentiment d’inachevé mais parfois il est impossible de passer au delà de ce blocage.

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Neverland de Timothée de Fombelle

Avec ce livre biographique pour adulte, Timothée de Fombelle s’essaie à un nouvel exercice. En un peu plus d’une centaine de pages, il part à la recherche de son enfance. Il nous partage ses souvenirs, ses sensations mais aussi ses sentiments. C’est l’occasion de faire remonter les nôtres souvent bien enfouis mais qui ne demandent qu’à refaire surface. Il nous présente l’enfance comme une bouée à laquelle se raccrocher dans nos vies d’adulte. Je dois dire que cette idée est assez réconfortante. Mon seul regret est qu’il s’agit d’un récit tellement intime que cela nous empêche parfois de totalement saisir son contenu. En effet, Timothée de Fombelle se livre complétement grâce à cette poésie qui lui est propre.

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Fanny

La vocation de Sophie Fontanel

9782221187692Résumé de l’éditeur : Traversant tout le XXe siècle, La Vocation raconte le destin d’une famille d’émigrants arméniens fascinée par l’élégance française. En 1923, Méliné a vingt-deux ans et fuit les persécutions subies par son peuple, une page de Vogue coincée dans sa manche. Elle rêve de mode. Quatre-vingts ans plus tard, sa petite-fille, Sophie, journaliste, est nommée au poste de directrice de la mode àElle, accomplissant ainsi le destin familial.

La vocation est un roman clairement autobiographique. Bien que l’auteur explique que son roman contient beaucoup de passages fictionnels, elle s’inspire de son histoire et de celle de sa famille. Dès les premières pages, j’ai été conquise par ce récit. Elle nous propose une alternance entre le présent dans lequel Sophie évolue et le passé que l’on remonte comme un fil conducteur. Nous découvrons donc l’arrivée en France d’un couple d’arméniens qui a tout laissé derrière lui. Tout est à reconstruire et c’est une vraie chance pour eux. Par le biais du hasard et de volonté, ils vont se retrouver à Paris où l’élégance à la française va véritablement les porter.

« Sur ce quai de l’exode, du malheur et de l’expropriation, ce n’est pas rien de donner quelque chose à un ennemi qui vous a déjà pris l’essentiel. » (p. 17)

C’est l’histoire d’une intégration, de destins de femmes mais aussi de l’évolution du monde de la mode. L’auteur porte un regard acéré sur ce milieu tellement fermé qu’il fascine. Un vrai paradoxe réside dans ce roman. En effet, c’est un véritable hommage à la mode et à l’élégance tout en étant très acerbe avec ce que ce monde est devenu (mannequin maigre et sans sourire, manque d’insouciance et de spontanéité, etc.). Au travers de ces pages, Sophie Fontanel exprime ce qu’elle aimerait davantage voir dans les magasines de papier glacé (ici il est question de Elle) ou sur les podiums. Pour ne rien gâcher, elle porte un regard plein de tendresse et de bienveillance sur ces personnages.

Ce nouveau roman de Sophie Fontanel est donc une belle surprise. J’ai découvert un style, un univers ainsi qu’une famille d’origine arménienne très attachante. J’ai également apprécié la critique assez dure du monde de la mode d’aujourd’hui.

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Fanny