Mr Ashenden, agent secret de Somerset Maugham

Résumé de l’éditeur : « Ce recueil s’inspire de mon expérience d’agent secret pendant la guerre, mais remaniée au service de la fiction. Car la réalité est un piètre conteur. Elle entame ses récits au petit bonheur, en général bien avant le début de l’action, marche à l’aventure et décroche avant d’avoir dénoué les fils de l’intrigue… » Somerset Maugham a démontré, avant Ian Fleming et John Le Carré, que littérature et espionnage pouvaient faire excellent ménage. Somptueusement écrites, riches de descriptions et de poésie, ces nouvelles nous emmènent d’un pays à l’autre de l’Europe en guerre, brossant au passage des portraits corrosifs et drôles des personnages qu’Ashenden croise au gré de ses aventures, et qui tous – ou presque – se révèlent être des espions.

En tant que passionnée de culture britannique, j’essaye de découvrir régulièrement de nouveaux auteurs anglais. C’est le cas avec Somerset Maugham grâce à ce recueil de nouvelles. Ces dernières s’inspirent de son expérience d’agent secret lors de la Première Guerre mondiale. Mr Ashenden reste un personnage fictif mais renferme tout de même une part autobiographique. Nous voyageons en compagnie de notre héros entre la Suisse, la France, la Russie et l’Écosse. Chaque nouvelle comporte son lot de rencontres et de stratégies du renseignement (espionnage, aide financière, surveillance et mise à profit de personne, filature, etc.).

Les différents protagonistes que nous rencontrons sont bien décrits et immédiatement saisissables. La plupart sont hauts en couleur et terriblement attachants. L’humour très britannique rehausse encore un peu plus l’ensemble. En effet, c’est drôle et notamment grâce à la plume de l’auteur. Celle-ci laisse apparaitre un esprit vif et mordant. Malgré un contexte tendu de conflit, certaines situations sont tournées en ridicule et c’est un régal à lire. Il est possible de déceler en filigrane une certaine émotion ainsi qu’une nostalgie. Le dernier texte se déroulant dans un sanatorium m’a particulièrement touchée. C’est un beau point final pour cet ouvrage.

J’ai regretté de tourner la dernière page de ce recueil de nouvelles tellement il m’a plu et enthousiasmé. Grâce à une belle plume non dénuée d’humour, Somerset Maugham nous livre de courts textes aux personnages hauts en couleur et attachants. Le contexte est bien retranscrit et une certaine émotion s’invite régulièrement. J’espère mettre la main sur deux autres recueils de l’auteur, Les trois grosses dames d’Antibes et Madame la Colonelle.

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Fanny