Captive de Margaret Atwood

Résumé de l’éditeur : 1859. Grace Marks, condamnée à perpétuité, tourne lentement en rond dans la cour d’un pénitencier canadien. À l’âge de seize ans, elle a été accusée de deux meurtres horribles. Personne n’a jamais su si elle était coupable, innocente ou folle. Lors de son procès, après avoir donné trois versions des faits, elle s’est murée dans le silence : amnésie ou dissimulation ? Le docteur Simon Jordan, jeune et prometteur spécialiste de la maladie mentale, veut découvrir la vérité. Il obtient l’autorisation de rencontrer Grace, de la faire longuement parler… Avec lui, la prisonnière va dévider le terrible fuseau de ses souvenirs : son enfance irlandaise, l’agonie de sa mère sur le bateau qui les emmène au Canada, ses emplois de domestique, la mort de sa seule amie… À écouter ce récit, Grace ne semble ni démente ni criminelle, et pourtant, que sont ces troublants rêves qu’elle cache à Jordan : cauchemars, hallucinations ou réminiscences d’actes monstrueux ?

Margaret Atwood a le vent en poupe ces derniers mois grâce notamment à La servante écarlate. Avec Captive, j’ai souhaité découvrir un autre de ses romans peut-être un peu moins connu. Je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps, je suis ressortie frustrée de cette lecture et un brin déçue. Le sujet est, en soi, très intéressant. Margaret Atwood reprend un fait divers canadien de la première moitié du XIXe siècle. Deux points de vue nous sont proposés. D’abord celui de Simon Jordan, jeune médecin et chercheur sur la maladie mentale, puis celui de Grace Marks, accusée de deux meurtres et enfermée dans un pénitencier. Une relation, parfois ambiguë, se noue entre les deux personnages principaux.

Le sujet, le cadre spatio-temporel et les personnages sont, de prime abord, passionnants. Malheureusement et très vite, la lassitude m’a envahie. L’ensemble est monotone malgré l’alternance de deux points de vue, la division en plusieurs parties et l’utilisation de différents schémas (la coupure de presse, la déposition, le récit pur, etc.). Généralement, j’aime les longs romans mais celui-ci m’a paru interminable. D’ailleurs, j’avoue avoir lu les 150 dernières pages en diagonale pour connaitre le destins de nos deux protagonistes. Je suis déçue car c’est tout à fait le genre de roman qui pourrait provoquer un coup de cœur chez moi ou tout du moins m’apporter un bon moment de lecture. C’est donc un rendez-vous manqué avec Margaret Atwood.

Le sujet, le contexte et les personnages sont intéressants. Malheureusement, l’ensemble m’a paru long et monotone. Je ressors donc déçue de cette lecture qui promettait pourtant beaucoup. La servante écarlate m’attend gentiment dans ma pile à lire. J’espère adhérer à l’élan général qui entoure ce roman.

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Fanny

MaddAddam de Margaret Atwood / Rentrée littéraire 2014

9782221141304Résumé de l’éditeur : Quand ce roman commence, la plus grande partie de la population de la Terre a été exterminée par une épidémie créée par l’homme ou, plus exactement, par un certain Crake, qui avait décidé de sauver la planète en éliminant l’humanité et en la remplaçant par des créatures innocentes, herbivores et pacifistes, les Crakers. Un petit groupe de survivants, comprenant des MaddAddam – des biogénéticiens terroristes qui luttaient auparavant contre les Corporations –, des Jardiniers de Dieu, qui se consacraient à la prière et à la vénération de la Terre, et les Crakers, évolue dans ce monde postapocalyptique. Leurs leaders, Toby et Zeb, protègent cette nouvelle communauté des offensives des Painballers ultraviolents et des porcons géants, des hybrides de porcs et d’humains avec qui ils devront conclure finalement un pacte pour venir à bout de menaces plus dangereuses encore pour tous. Les survivants forment un groupe traumatisé et cynique mais ou naissent des histoires d’amour et de solidarité, signe d’espoir pour l’avenir de l’humanité.

Ce roman de science-fiction n’a rien à envier à la grande mode de la dystopie adolescente et young-adult puisqu’ici l’auteure va bien plus loin et instaure un univers plus complexe, poussé, recherché, vraisemblable et donc plus intéressant. Il existe un élément que j’aime particulièrement dans ce genre de roman post-apocalyptique, c’est le côté survie, système D voire régression technologique et retour à des façons de vivre plus anciennes et à des valeurs saines et primordiales. Le lecteur se met d’ailleurs forcément à la place des héros. Des questions s’immiscent dans notre esprit tels que : « Qu’est-ce que je serais prêt à faire pour sauver ma peau et celle de mon entourage dans des conditions extrêmes ». Malgré les conditions difficiles, les menaces et les sentiments exacerbés, nous sommes régulièrement face à des moments de sérénité qui permettent de relâcher la tension. Il y en a bien besoin dans ce monde terrible!

Certains éléments rappellent notre environnement ou l’actualité comme la recherche à tout prix de la jeunesse, le pouvoir de l’argent et du sexe. L’auteure pose la question du chemin que l’humanité est en train de prendre et le résultat de notre consommation à tout va. Voulons-nous d’un monde comme nous le décrit Margaret Atwood? Il y a certains éléments troublants et notamment le fait que les créatures créées par l’homme, les crackers, sont terriblement attachantes et attendrissantes. Quelles sont les limites relationnelles avec ces êtres artificiels? Malgré une certaine noirceur l’histoire finit sur une belle note et un joli ton. Malgré tout des questions restent en suspens. Cet opus peut se lire indépendamment des deux premiers tomes de la série (Le dernier homme et Le temps du déluge). Il faut tout de même un temps d’adaptation à l’univers créé ainsi qu’à la mise en forme du récit. D’ailleurs j’ai grandement apprécié les flashbacks sur la vie de Zebulon (dit Zeb). Ils permettent de bien comprendre et de s’approprier tout ce qu’a tissé précédemment Magaret Atwood.

Des personnages attachants, un humour noir, un récit rythmé, une belle plume et une ambiance recherché, ce roman fut un plaisir à parcourir. Cette histoire dystopique fait froid dans la dos car il est impossible de ne pas reconnaitre l’aboutissement du chemin qu’est en train de prendre notre société de surconsommation. A lire!

Fanny