Les Hauts de Hurlevent de Emily Brontë

Résumé de l’éditeur : Écrit sous un pseudonyme masculin, paru en 1847, Hurlevent est le premier et le seul roman d’Emily Brontë, qui mourra un an plus tard. Ce livre aux péripéties violentes, qui fit scandale et fascina des générations d’écrivains – de Virginia Woolf à Patti Smith, en passant par Georges Bataille –, raconte l’histoire d’un amour maudit, dont l’échec pèse sur toute une famille et sur deux générations, jusqu’à l’apaisement final.

Ma culture des classiques anglais du XIXe siècle conservait une lacune que j’ai enfin pu combler. Les Hauts de Hurlevent est le seul et unique roman d’Emily Brontë. Cette caractéristique, le contexte dans lequel il a été écrit mais aussi le récit en lui-même en font un roman majeur. Je connaissais déjà l’histoire dans les grandes lignes grâce à la lecture d’une adaptation en bande dessinée signée Yann et Edith. L’histoire est racontée en grande majorité par une narratrice en la personne d’une domestique. Ce schéma est très agréable et permet d’avoir une vision extérieure tout en conservant la nature profonde de tout ce qui se déroule. Ce sont plusieurs générations que nous suivons avec des situations qui semblent se répéter. La plume mature d’Emily est également à noter et apporte une force supplémentaire à l’ensemble.

J’ai assisté à un véritable tourbillon de sentiments qu’ils soient haineux ou au contraire bienveillants. C’est parfois violent mais les personnages sont toujours attirants. Ces derniers sont d’ailleurs assez ambigus tantôt sympathiques et tantôt insupportables. Ils nourrissent de la haine, du ressentiment mais aussi de l’amour sans réussir à les canaliser. L’ambiance très sombre rehaussée par les descriptions de paysages balayés par les vents est très réussie. La psychologie des personnages est à l’image de la lande désolée malmenée par une météo capricieuse. J’ai souvent ressenti l’impression d’assister à la chute de tous les protagonistes sans pouvoir les sortir de leur condition. Tous ces éléments font de ce roman une réussite. Le lecteur n’a de cesse d’avoir envie de savoir ce qui se cache derrière toutes ces ténèbres.

Il s’agit d’un livre très impressionnant sachant qu’il a été écrit par une jeune fille de l’époque victorienne. J’ai adoré les dernières pages qui élèvent Catherine et Heathcliff en véritable légende qui se transmet dans cette région d’Angleterre. Mon avis est quelque peu dithyrambique mais comme faire autrement lorsque vous êtes transportés par une telle histoire?!

Participation au challenge A year in England de Titine.

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Fanny

Les Hauts de Hurlevent de Yann et Edith (bande dessinée, intégrale)

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Lorsque j’ai ouvert mon colis, la beauté de cette bande dessinée m’a sauté aux yeux et notamment la couverture et sa texture sous les doigts, les couleurs et les dessins. Je tiens à préciser dès le départ que je n’ai pas lu le roman original d’Emily Brontë. Il ne s’agira donc pas ici de comparer les deux ouvrages. Yann (scénario) et Edith (dessin et couleur) ont pris le parti d’adapter ce grand classique de la littéraire anglaise du XIXe siècle en une BD. Après tout, on adapte bien des romans au cinéma alors pourquoi pas sous ce format. Ce parti-pris peut même rendre ces œuvres et ces histoires assez accessibles.

Dans la première partie qui constitue en réalité le premier tome, j’ai apprécié la simplicité voire même la naïveté du dessin et des traits des visages. Nous sommes à ce moment encore dans l’enfance d’Heathcliff et de Catherine donc le coup de crayon est vraiment adéquat. Dans la seconde partie (tome 2), les personnages sont passés à l’âge adulte, les traits se font plus durs et notamment ceux d’Heathcliff. On ressent toute la signification derrière ce choix. J’ai adoré les dessins de la lande, des paysages, des maisons, des costumes. C’est toujours le même bonheur de retrouver cette ambiance.

J’ai également apprécié le choix des couleurs. La plupart du temps, l’illustrateur table sur des couleurs sombres. Mais lorsque l’atmosphère devient plus heureuse et insouciante il sait s’adapter et utiliser des couleurs lumineuses comme des tons orange et jaune.

Les personnages sont attachants, on comprend leur choix. D’autres sont au contraire horribles comme Hindley qui devient alcoolique et tyrannique envers sa sœur et son frère d’adoption. Il m’a d’ailleurs fait penser à Arthur Huntingdon dans La Dame du Manoir de Wildfell Hall d’Anne Brontë (coïncidence? je ne pense pas…).

Il y a juste un petit bémol (et oui, il en faut bien un…). J’ai parfois eut l’impression que certaines expressions n’auraient jamais été utilisées par Emily Brontë. Je pense que c’est surtout dans un soucis de simplifier que ce choix a été fait. C’est sur que le format de la B.D. ne permet pas l’ampleur des 400 pages du roman. D’ailleurs, des passages sont surement simplifiés voire éludés mais ça n’a en rien gêné le plaisir de ma lecture.

Pour conclure, il s’agit là d’une jolie surprise. Malgré un petit bémol, j’ai vraiment apprécié cette bande dessinée. Elle m’a permis de découvrir ce classique alors que le roman ne me tente pas vraiment en ce moment. Je la recommande pour ça mais aussi pour l’histoire tragique, pour son ambiance, pour le dessin et les couleurs. Voilà pour mon analyse ainsi que ma présentation de cette bande dessinée. Avez-vous retrouvé des éléments ou des impressions du roman original?

Lu dans le cadre du challenge « Au service de… » du blog de Claire The French Book Lover

Fanny