L’amie prodigieuse, Tome 4 : L’enfant perdue d’Elena Ferrante


Comment dire au revoir à des personnages que vous avez suivi pendant tant d’heures ?

Comment laisser derrière soi un quartier qui vous a tant de fois étonné ?

Comment se séparer d’une écriture, d’un style qui vous ont rendue addicte pendant tant de chapitres ?

Retrouver Lenu et Lila est toujours un grand moment. Je me suis littéralement abîmée dans ce dernier tome afin de profiter une dernière fois de ce tourbillon napolitain. L’âge avançant pour nos personnages, l’introspection se fait plus profonde. Réflexions et observations font de ce roman le réceptacle parfaits des états d’âme de Lenu. Cette dernière dévient le témoin de la chute de son amie devenue l’ombre d’elle-même. Cet opus final recèle une profondeur psychologique très intéressante.

Une nouvelle fois, Elena Ferrante développe tout un pan social et sociologique. Lenu se débat avec ses enfants, un ex-mari, un amant pour le moins indolent et une carrière d’écrivaine. Lila, entrepreneuse acharnée, se noie dans des méandres psychiques. L’évolution du quartier au fil des décennies prend toute son ampleur ici. Certains protagonistes sont détestables, d’autres inspirent la pitié, d’autres encore vous surprennent agréablement. Même la vieillesse n’aura pas réussi à effacer les singularités de l’amitié entre Lenu et Lila.

Je laisse partir tout ce petit monde sans regret avec comme certitude de garder un souvenir impérissable de cette saga et de toute la palette de sensations et d’émotions que j’ai pu ressentir. Les quelques longueurs sont effacées par le ressenti général d’avoir lu de très grands romans. Merci Elena Ferrante, Lenu et Lila pour ces moments d’intense lecture.

Fanny

L’amie prodigieuse, Tome 2 : Le nouveau nom d’Elena Ferrante

Résumé de l’éditeur : «Si rien ne pouvait nous sauver, ni l’argent, ni le corps d’un homme, ni même les études, autant tout détruire immédiatement.» Le soir de son mariage, Lila, seize ans, comprend que son mari Stefano l’a trahie en s’associant aux frères Solara, les camorristes qu’elle déteste. De son côté, Elena, la narratrice, poursuit ses études au lycée. Quand l’été arrive, les deux amies partent pour Ischia. L’air de la mer doit aider Lila à prendre des forces afin de donner un fils à Stefano.

Souvenez-vous, il y a peu je vous proposais mon avis concernant le premier tome de la saga de L’amie prodigieuse qu’il n’est plus utile de présenter. Je n’ai pas tardé à continuer l’aventure auprès de Lenu et Lila. Cette fois, nous suivons nos deux héroïnes à la fin de leur adolescence. Leurs chemins finissent pas se séparer malgré beaucoup de moments passés ensemble. Lila est fidèle à elle-même : sanguine et tenace. Lenu prend plus de temps pour s’affirmer et s’imposer. Ces différences de caractère construisent une amitié très particulière et fusionnelle faite d’admiration, de maladresse, de concurrence et de prise de bec. Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Ils sont tous aussi excessifs qu’attachants. On adore les aimer ou les détester.

La construction est assez déséquilibrée entre une première partie plutôt longue et une seconde pleine de rebondissements. L’écriture d’Elena Ferrante est toujours expressive, un régal à lire. Cette fois, la romancière nous emmène entre Naples, Ischia et Pise. Les scrupules à franchir la frontière du quartier sont loin. La place des femmes dans l’Italie machiste des années 60 est présente. Rien ne leur est épargné : les coups, les insultes, les soumissions et les manipulations. L’adolescence est également l’une des thématiques fortes. Nous assistons à tout un questionnement autour de l’avenir, du souhait de trouver sa place dans la société et de sa légitimité à s’extraire de sa condition sociale. Certains passages sont durs, d’autres sont au contraire auréolés d’une sorte de félicité.

Je suis ravie d’avoir sauté sur ce second tome. L’intrigue avance petite à petit. Nous retrouvons ici des thématiques fortes avec la condition des femmes et le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Je suis curieuse de lire la suite et surtout de retrouver la plume si expressive d’Elena Ferrante, les personnages et l’ambiance si propre à cette saga littéraire.

Vous aimerez aussi découvrir :

  • L’amie prodigieuse, Tome 1 d’Elena Ferrante
  • L’étoile d’argent de Jeannette Walls
  • La vie quand elle était à nous de Marian Izaguirre

Fanny

L’amie prodigieuse, Tome 1 d’Elena Ferrante

Résumé de l’éditeur : Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.

Cette saga de quatre romans n’avait pas particulièrement retenu mon attention jusqu’à ce que je découvre les très belles premières images promotionnelles de la série. Je me suis vite rendue chez mon libraire afin de dénicher ce premier tome. Quelle belle surprise! Les premières pages m’ont complétement prise au dépourvu. Je ne m’attendais pas du tout à cette violence ainsi qu’à ce ton si franc. Le roman est finalement composé de peu de dialogues. Au sein de chapitres courts, les paragraphes sont touffus et descriptifs. L’ensemble est très bien écrit. En effet, la plume d’Elena Ferrante est à la fois sensible, percutante et travaillée. Ce fut un vrai plaisir de voir défiler les pages et les évènements sous mes yeux.

La romancière nous plonge dans un quartier pauvre de la banlieue napolitaine des années 50 et 60. Les familles vivent au sein d’immeubles et de cours bétonnés que quelques commerces viennent approvisionner et égayer. L’amitié liant Lila et Lenù est très particulière, faite de fascination, de compétition, de solidarité mais aussi d’une certaine confiance tacite. Avec beaucoup de d’habileté et de finesse, Elena Ferrante distille des thèmes comme les différences de classe, l’adolescence ou encore la condition des femmes. La vie n’est facile pour personne à Naples mais les plus pauvres et les femmes semblent en payer le prix fort. La violence est  d’ailleurs souvent la réponse aux provocations ou aux frustrations.

J’ai adoré ce premier tome de bout en bout. Une addiction s’est peu à peu installée. L’écriture, la construction, le propos m’ont tout de suite happée. Elena Ferrante a su attirer mon attention et provoquer chez moi de l’intérêt pour ses héroïnes mais aussi pour les autres protagonistes. Je suis impatiente de retrouver tout ce petit monde dans le second tome qui attend déjà dans ma pile à lire. Quelque chose me dit que les coups d’éclat de Lila ne sont pas près de s’arrêter…

Vous aimerez aussi découvrir :

  • L’étoile d’argent de Jeannette Walls
  • La vallée des poupées de Jacqueline Susann
  • Une bonne école de Richard Yates

Fanny