Une vie de lectrice #4 : Grand prix des lectrices Elle et top 5

Grand prix des lectrices Elle

Il y a quelques semaines, j’ai eu la joie de recevoir un message de la part du Grand prix des lectrices Elle m’annonçant que je faisais partie de l’aventure pour l’année 2019. Je relève du jury de décembre mais je recevrais les premiers livres dès la fin du mois d’août. J’ai tellement hâte de découvrir les romans qui m’attendent! La sélection promet d’être éclectique et de bousculer mes habitudes de lecture. J’appréhende également un peu car des fiches de lectures sont à rendre dans un laps de temps bien défini. Lorsque sera le tour de mon jury, le timing risque d’être serré. Je laisse souvent mes lectures reposer plusieurs jours voire plusieurs semaines avant d’émettre un avis. Je vais donc devoir être plus rigoureuse. J’ai déjà préparé un carnet pour écrire mon ressenti sur le vif. Je vous partagerais mon expérience au fur et à mesure. J’espère surtout faire de belles découvertes littéraires mais aussi partager avec les autres lectrices et passionnées.

top 5

J’aime beaucoup revenir sur mes lectures passées et me rappeler les sensations qu’elles m’ont procuré. Regardons donc un peu en arrière pour révéler les livres qui m’ont le plus fait vibrer au cours de la première moitié de l’année 2018. Je suis ravie de constater que cette sélection de cinq romans est tout à fait à mon image. Les tranches de vie plus ou moins longues me passionnent. Ces dernières sont clairement le fil rouge de chacun de ces ouvrages de littérature américaine, anglaise ou française. C’est aussi la Petite Histoire individuelle qui témoigne de la Grande Histoire commune. C’est tout simplement fascinant! Je ne peux que vous conseiller le si abouti 4 3 2 1 de Paul Auster, le très juste On Chesil beach de Ian McEwan, l’émouvant Croquis d’une vie de bohème de Lesley Blanch, le sensuel Call me by your name d’André Aciman et le touchant Miss Charity de Marie-Aude Murail. Des valeurs sûres à n’en pas douter!

a bientôt pour un nouveau numéro!

Fanny

Croquis d’une vie de bohème de Lesley Blanch

Résumé de l’éditeur : En 1944, Lesley Blanch, issue d’une famille bourgeoise londonienne, épousa Romain Gary, qui ferait d’elle l’héroïne de Lady L. Cette aventurière spirituelle était alors illustratrice, décoratrice de théâtre et chroniqueuse pour l’édition britannique de Vogue. La carrière diplomatique de son mari la mena à Paris, Sofia, New York, en Bolivie et, enfin, à Hollywood, où elle côtoya quantité de stars. Quand Gary la quitta pour Jean Seberg, elle partit, en solitaire cette fois, visiter les pays dont elle rêvait : la Sibérie, la Mongolie, la Turquie, l’Iran, l’Afghanistan… Rien d’étonnant à ce que Georgia de Chamberet, sa filleule, l’ait incitée à rédiger ses Mémoires : aux souvenirs d’enfance de cette femme devenue une légende de son vivant s’ajoutent ici ses meilleurs articles de mode et de voyage, des dessins ainsi qu’un récit très personnel sur sa vie avec Romain Gary.

Connue pour avoir été la première épouse de Romain Gary, Lesley Blanch dévoile les multiples autres facettes de sa personnalité dans cette autobiographie. Cette dernière regroupe un joyeux mélange de dessins et d’articles d’époque réalisés par cette femme de lettres et cette aventurière dans l’âme. Au fur et à mesure de notre avancée dans ces souvenirs, l’émotion est de plus en plus palpable. Lesley Blanch nous confie ses joies et ses déboires. Une certaine nostalgie est également discernable lorsqu’elle évoque ses vieux amis mais aussi une certaine façon plus lente de voyager à l’ancienne. C’est beau, bien écrit et parfois drôle.

« Je suis la seule a être vivante aujourd’hui et je me rappelle ces jours heureux avec tendresse, les larmes aux yeux. » p. 307

Un passage assez long concerne les quelques 18 années qu’elle passe aux côtés de Romain Gary. Le lecteur le découvre dans son intimité, ses petites manies et son talent monstre. Lesley Blanch nous partage sa passion pour les voyages qui l’ont toujours fait vibrer. Elle nourrit une véritable fascination pour l’Orient. Son amour pour la Russie, sa culture et sa littérature est contagieuse. De quoi donner envie de découvrir tous les grands auteurs russes qu’elle cite. Il s’agit d’une personne moderne. En effet, elle a profité de la vague de changements sociétaux de la première moitié du XXe siècle envers les femmes pour s’émanciper et trouver une autonomie financière.

Lesley Blanch est un modèle inspirant tout comme l’est Jessica Mitford pour moi. Bien trop méconnue, elle mérite d’être davantage mise en avant. Je ne peux donc que vous conseiller de lire cette autobiographie aussi instructive qu’éclairante. Quel destin, quelle érudition et quelle modernité!

Lu grâce à la masse critique Babelio et aux éditions de la Table ronde.

babelio

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Fanny