Broadway Limited, Tome 2 : Un shim sham avec Fred Astaire de Malika Ferdjoukh

Résumé de l’éditeur : Janvier 1949. Six. Elles sont six à souffler sur leurs doigts quand le brouillard s’attarde sur New York. Avant de se réchauffer dans la cuisine de l’honorable pension Giboulée, où elles partagent aussi leurs rêves fous, leurs escarpins trop pointus et quelques pancakes joufflus. Un jour, elles seront comédiennes ou danseuses, et Broadway sera à leurs pieds. En attendant, Hadley, Manhattan, Page, Chic, Etchika et Ursula courent les théâtres, les annonces, les auditions, les cachets – New York est une ville fabuleuse à condition d’avoir des sparadraps dans son sac. Elles ont 19 ans ou à peine plus, et elles donneraient tout pour réussir, elles qui n’ont rien, en dehors de leur talent. Cela peut-il suffire dans cette Amérique d’après-guerre qui ne fait pas de cadeau ? Pas sûr. Mais si elles n’y croient pas, si elles n’y croient pas scandaleusement, qui y croira ?

Trois années d’attente afin de pouvoir déguster la suite des aventures des habitants de la pension Giboulée. Le temps fut bien long mais quel bonheur d’avoir enfin retrouvé toute cette ribambelle de personnages, toute cette agitation et le New-York de la fin des années 40. Malika Ferdjoukh nous offre un roman au rythme endiablé. Pas de temps mort pour nos héros, l’avenir n’attend qu’eux. Grâce à la fantaisie naturelle de la romancière, c’est une nouvelle fois un régal de découvrir jeux de mots et répartie. Les protagonistes possèdent un charisme fou et provoquent une empathie immédiate. Je nourris un attachement tellement fort pour eux que je suis déjà impatiente de bientôt les retrouver.

Malika Ferdjoukh nous fait passer par toute une palette de sentiments : joie, nostalgie, déception, émotion. Certaines scènes m’ont brisé le cœur. D’autres m’ont au contraire gonflée d’espoir. La romancière distille finement des élèments historiques comme la chasse aux communistes ou encore la ségrégation raciale. Ce roman est aussi l’occasion de croiser de nombreuses célébrités de cette époque. Je retiendrais l’apparition tonitruante de Billie Holiday et l’arrivée du fabuleux Fred Astaire. Avec magie, elle fait revivre toutes ces grandes figures de la scène artistique américaine des années 40 et 50. Les nombreuses références au cinéma et à la musique ne sont pas en reste.

Cela fait plusieurs années que j’admire Malika Ferdkoukh, son talent de conteuse et son sens de la répartie. Chaque lecture ne fait que confirmer ce sentiment. Un shim sham avec Fred Astaire apporte à son lecteur ce qu’il faut de magie, de rêve mais aussi d’un certain réalisme. Je ne peux qu’être reconnaissante envers cette écrivaine d’apporter autant de fantaisie dans nos vies d’adulte.

D’autres romans de Malika Ferdjoukh à découvrir :

  • Broadway Limited, Tome 1 : Un dîner avec Cary Grant 
  • Chaque soir à 11 heures
  • Fais-moi peur
  • Quatre sœurs
  • Taille 42

Fanny

Broadway Limited, Tome 1 : Un dîner avec Cary Grant de Malika Ferdjoukh

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Résumé l’éditeur : Jocelyn Brouillard, 16 ans et demi, boursier, français, débarque un soir d’automne de 1948 à la pension Giboulée. C’est une erreur, un parfait malentendu. Il est à New-York et on l’a pris pour une demoiselle à cause de son prénom. Car la Pension Giboulée est une de ces boarding houses exclusivement réservées aux jeunes filles qui veulent demeurer à l’abri des loups de Wall street et de la 42ème Rue. La gente masculine y est résolument interdite. Heureusement, Jocelyn joue très bien du piano… Venues de tous les coins d’Amérique, ces jeunes filles rêvent de conquérir la grande ville, de voir leurs noms en haut des théâtres de Broadway. 

Voilà un roman pour le moins enchanteur. J’avais beaucoup entendu parler de Malika Ferdjoukh et de sa série jeunesse Quatre sœurs. Mon immersion dans l’univers de l’auteure a été une vraie révélation. J’ai tout aimé sans exception. L’écriture est détaillée et imagée. Elle est agréable à lire et nous plonge complétement au côté des divers personnages. Nous nous retrouvons en plein New-York d’après-guerre où une envie de profiter de la vie, de provoquer le destin et de créer apparaît comme un pied de nez aux années difficiles. L’histoire se base sur un parcours initiatique pour le personnage principal. Des thèmes comme la découverte de l’amour, l’amitié, le poids du passé sont présents. Ce roman recèle de superbes scènes notamment vers la fin dans un paysage enneigé qui m’a émerveillée. Il est aussi bourré de références cinématographiques et musicales.

Les personnages sont tout simplement extras. Ils sont assez nombreux. Cependant chacun possède une singularité qui fait que le lecteur les situe parfaitement. Nous découvrons des personnalités très fortes voire extravagantes pour certaines mais tellement attachantes. Nous croisons également quelques icônes du cinéma  comme le tout jeune Woody Allen ou encore Grace Kelly. J’ai adoré la façon dont l’auteure dévoile les faces cachées de ces compagnons de route. Elle le fait d’une façon bienveillante, tout en pudeur et en simplicité. Elle nous apporte des révélations au compte-goutte qui permettent de relancer le récit et de garder un bon rythme. Je suis passée par beaucoup d’émotions différentes en allant du rire aux larmes. J’avoue avoir eu une préférence pour Dido et Hadley. Elles sont bien différentes mais touchantes.

Je vous conseille vivement ce roman rien que pour le plaisir de rencontrer toute cette brochette de personnages tous plus attachants les uns que les autres. L’écriture et le récit sont maîtrisés. La fin est un crève-cœur car on ne voudrait jamais quitter Jocelyn et ses nouveaux amis. Un coup de cœur qui peut facilement devenir un roman doudou. Vivement le second tome !

Une playlist concoctée par mes soins avec quelques morceaux présents dans le roman :

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