A l’orée du verger de Tracy Chevalier

I23426Résumé de l’éditeur : En 1838, dans l’Ohio, la famille Goodenough s’installe sur les terres marécageuses du Black Swamp, dans l’Ohio. Chaque hiver, la fièvre vient orner d’une nouvelle croix le bout de verger qui fait péniblement vivre cette famille de cultivateurs de pommes. Tandis que James, le père, tente d’obtenir de ces terres hostiles des fruits à la saveur parfaite, la mère, Sadie, en attend plutôt de l’eau-de-vie et parle à ses enfants disparus quand elle ne tape pas sur ceux qui restent. Quinze ans et un drame plus tard, leur fils Robert part tenter sa chance dans l’Ouest. Il sera garçon de ferme, mineur, orpailleur, puis renouera avec la passion des arbres en prélevant des pousses de séquoias géants pour un exportateur anglais fantasque qui les expédie dans le Vieux Monde. De son côté, sa sœur Martha n’a eu qu’un rêve : traverser l’Amérique à la recherche de son frère. Elle a un lourd secret à lui faire partager… 

Au fil de mes lectures, Tracy Chevalier devient une valeur sûre et incontournable. Ce nouveau roman, bien qu’assez différent des précédents que j’ai pu lire, ne fait que confirmer cette place dans ma vie de lectrice. Ici, l’auteur nous emmène d’abord dans l’Ohio puis dans l’ouest des États-Unis durant la première moitié du XIXe siècle.  L’atmosphère générale est assez sombre, dure, violente voire mélancolique parfois. L’écrivain nous donne à voir des vies difficiles au milieu d’une nature sauvage où les efforts et les espoirs ne sont pas toujours récompensés. Le corps et l’esprit sont donc mis à rude épreuve. La psychologie des personnages est travaillée et profonde.

Comme à son habitude, Tracy Chevalier excelle dans le mélange du romanesque et de la rigueur historique. C’est avec beaucoup de précision qu’elle nous détaille une époque et des modes de vie. L’ensemble est saisissant de réalisme. C’est le genre de roman qui demande non seulement un  travail d’écriture impressionnant mais aussi un travail de recherche de longue haleine. Pour corser encore un peu plus l’ensemble (parce que clairement Tracy Chevalier n’aime pas tomber dans la facilité), l’auteur nous offre un cours magistral concernant la culture des pommiers. Loin d’être ennuyeux, elle arrive à insérer parfaitement tous ces éléments dans son roman.

Je me suis régalée de bout en bout. C’est un très bon roman où le romanesque côtoie l’historique. Tracy Chevalier nous initie d’une belle façon à la culture des pommiers. C’est une lecture qui apprend beaucoup à son lecteur. A mon sens, il est impossible de ressortir indemne d’un tel ouvrage.

Lu dans le cadre du challenge XIXe siècle.

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Fanny