Résumé de l’éditeur : Mad, célèbre comédienne, s’est retirée avec sa petite-fille Emma et les six garçons qu’elle a adoptés dans sa propriété de Cornouailles. Cette famille originale, comme tous ceux qui l’entourent, va traverser un étrange drame. Tout commence un matin d’hiver. Plus de radio ni de téléphone. Un navire de guerre est amarré dans la baie. Des soldats américains, l’arme au poing, marchent vers la maison…C’est dans un scénario de politique-fiction que nous entraîne, avec ce roman paru en 1974, l’auteur de Rebecca. En cette année 2000 où elle a situé l’action, l’Angleterre, séparée de la communauté européenne, a formé une fédération avec les États-Unis. Pourtant, le peuple n’accepte pas cette tutelle. Le petit groupe anticonformiste réuni autour de Mad va se jeter dans la résistance. Le lecteur, lui, découvrira une Daphné Du Maurier pour le moins inattendue.
Mad est le dernier roman écrit par Daphné du Maurier. Il est surprenant et étonnant par bien des aspects. L’histoire se déroule en 2000 alors que la Grande-Bretagne s’est séparée de l’Europe et que les États-Unis viennent occuper le pays en commençant par la Cornouailles. En 1972, Daphné du Maurier imagine déjà la possibilité d’un Brexit. C’est assez déroutant pour le lecteur de 2016 que nous sommes. A aucun moment elle n’imagine les évolutions techniques de l’an 2000. Elle laisse tout ce pan dans le flou comme si sa région serait restée figée dans le temps. L’écrivain s’est apparemment inspirée de Gladys Cooper pour créer le personnage de Mad. Pour ma part, elle m’a plutôt fait penser à l’auteur elle-même. C’est aussi une histoire au multiples rebondissements qui nous fait nous poser bien des questions.
A la lecture de ce roman, nous sentons régulièrement poindre de la nostalgie. Daphné du Maurier a très bien connu J. M. Barrie, l’auteur de Peter Pan. Elle rend hommage à cette œuvre qu’elle adore et à son auteur car on retrouve ici plusieurs garçons adoptés par Mad. Ils font bien sûr penser au garçons perdus inspirés de plusieurs cousins de Daphné du Maurier. Ensuite, certains éléments rappellent la Seconde Guerre mondiale : les restrictions, la main-mise des américains sur le pays et la résistance artisanale. L’auteur a très bien connu cette période tout comme son mari qui a participé à de grandes opérations en tant que commandant de section aéroportée. On sait qu’à la fin de sa vie, elle a milité pour l’indépendance de la Cornouailles, donc finalement rien de vraiment étonnant dans les idées qui transparaissent dans ce roman.
Sous ses abords de petit roman original voire de comédie un peu farfelue à certains moments, Mad est un roman où transparait beaucoup d’éléments chers à Daphné du Maurier. C’est d’ailleurs tout son intérêt et c’est pour cela qu’il est assez particulier à mes yeux. L’inconvénient est qu’il peut être difficile à appréhender pour des personnes ne connaissant que très peu la vie de cette dame de lettres britannique.
Lu dans le cadre du challenge A year in England.
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Fanny
J’ai lu Rebecca mais pas Mad. Je note. Bon week end!
Avec plaisir Cat.
Très bon weekend à toi aussi!
Merci pour ce titre et ce parrallèlle entre la vie de Daphné du Maurier et son dernier roman… Il m’apparaît comme un petit testament de vie.
J’ai eu un peu de mal à rédiger cet avis. Je ne savais pas comment aborder ce roman un peu particulier. Du coup, je suis heureuse qu’il ait attiré ton attention.
Ce roman m’intrigue! Je le note car ton article donne envie d’en savoir plus.
Bises
Peu importe le roman, lire Daphné du Maurier est toujours une bonne idée!
Tout à fait Fanny! Bonne soirée!
Bisous
J’étais curieuse d’entendre parler de ce roman après avoir découvert son existence dans Manderley forever. Mais Daphne Du Maurier a écrit dans tellement de genres différents que rien ne devrait nous étonner !
C’est vrai que ce roman est un peu oublié. Rien ne devrait nous étonner et pourtant l’effet de surprise est à chaque fois intact. C’est qu’elle a plusieurs facettes notre Daphné! 🙂
C’est certainement un peu trop original pour moi. En tout cas, c’est très intéressant de voir que Daphné du Maurier a écrit un roman de ce genre ! Je l’imaginais beaucoup plus « classique ».
C’est souvent l’image qu’on lui a collé et qu’on lui colle encore. Pourtant, elle étonne souvent par son éclectisme et ses romans très différents les uns des autres.