Second roman de la cadette des soeurs Brontë, The Tenant of Wildfell Hall a été publié pour la première fois en 1848. Il raconte l’histoire d’une rencontre entre Mrs Graham et Mr Markham. Lui est est cultivateur. Elle vient d’arriver dans le voisinage et habite un manoir. S’en suit l’histoire d’un amour impossible à cause du passé d’Helen Graham.
Le roman se compose de deux récits. Nous avons donc l’histoire principale : celle de la romance entre Mrs Graham et Gilbert Markham que ce dernier raconte sous forme de lettre à son ami Halford. Celle-ci est scindée en deux parties par une seconde histoire : celle du passé d’Helen Graham à la façon d’un journal intime où elle épanche ses douleurs, ses sentiments heureux ou malheureux. Ceci lui permet d’exprimer par l’écriture ce qu’elle pense réellement. Il s’agit d’une sorte d’exutoire. Il faut se remettre dans le contexte historique. Nous sommes au milieu du XIXe siècle, dans la classe aristocratique (dont fait parti Helen Graham), les jeunes filles sont éduqués mais de manière très codée. Elles apprennent les travaux de couture, le piano, les langues étrangères et le dessin. Pourtant, les femmes n’ont que très rarement la possibilité ou l’autorisation de dire ce qu’elles ressentent. D’ailleurs, dans ce roman Anne Brontë fait preuve d’une grande clairvoyance à propos de la place des femmes dans la société, dans le couple et dans le foyer. Une citation me semble pertinente pour illustrer ces propos : « Pour lui, la femme doit aimer son mari et rester au foyer, elle doit le servir , l’amuser, le réconforter de toutes manières imaginables s’il lui plait de rester au logis; lorsqu’il est absent, elle doit veiller à ses intérêts domestiques et autres, et attendre patiemment son retour, sans se soucier de savoir ce qu’il fait entre-temps.«
« A côté de la compagnie de mon enfant, j’avais celle de la fidèle Rachel, qui devinait sans doute ma tristesse et la partageait, mais était trop discrète pour en parler; j’avais aussi mes livres et mon crayon, mes obligations domestiques, le bien-être et le confort des fermiers pauvres d’Arthur à assurer. » Cette citation nous montre bien les occupations d’une épouse à cette époque. Elle représente en quelque sorte sa journée type.
De plus, sont présentes les différences entre la vie londonienne assez mondaine et la vie à la campagne plus calme avec des préoccupations plus terre à terre.
Une lecture sur fond d’histoire d’amour, de déceptions amoureuses, de déconvenues que j’ai vraiment apprécié. La littérature anglaise du XIXe siècle est décidément une valeur sure pour moi. Il ne me reste plus qu’à visionner l’adaptation BBC de 1996 avec Toby Stephens, Tara Fitzgerald et Rupert Grave!
Fanny
3 commentaires sur « La dame du Manoir de Wildfell Hall de Anne Brontë (1820-1849) »